J'aurais aimé vous servir un dimanche matin douceur mais les hebdos en ont décidé autrement. Il y a tout d'abord les violences faites aux femmes. « Ça suffit ! », crie la Une du Parisien Aujourd'hui En France Week-end, qui nous livre l'interview de Valérie Bacot. Son histoire, très médiatisée, est celle d'une femme de 40 ans qui « risque la prison à perpétuité pour avoir abattu, en 2016, son ex-beau-père devenu son mari. Un pervers manipulateur qui l'a violée dès ses 12 ans, et avec lequel elle aura quatre enfants », nous dit Aujourd'hui en France. Il la battait, la prostituait. Valérie Bacot publie un livre témoignage : « J'étais un objet qui lui appartenait », raconte-elle. Son procès s'ouvrira le 21 juin.

« Elle s'appelait Chahinez », affiche également Aujourd'hui en France. Le magazine revient sur un sinistre fait divers. « Le 4 mai dernier, cette mère de trois enfants a été brûlée vive par son mari, près de chez elle en Gironde. Déjà condamné pour violences conjugales, l'homme n'avait pourtant pas le droit de l'approcher », apprend-on. C'est le 39e féminicide en France depuis janvier.
Des faits divers omniprésents dans le débat public
On parle de la problématique sécuritaire dans son ensemble, peut-être un peu trop présente, voire carrément surreprésentée selon certains. « Violence, vous avez dit violence ? », c'est même « l'hyperviolence », souligne Marianne. « Les spécialistes se déchirent » depuis des années. « Deux camps s'opposent pour savoir si, oui ou non, une hausse réelle est enregistrée » dans notre pays, explique l'hebdomadaire. Mais entre surmédiatisation, récupération politique de tout bord et avis d'experts divergents, une chose est sûre en tout cas pour Marianne : même si cela ne se vérifie pas toujours dans les statistiques : les Français ont le sentiment que la violence augmente.

Forcément, « les images se bousculent à un rythme accéléré, elles s'empilent. Puis s'effacent », lit-on. « Qui se souvient encore, nous demande l'hebdomadaire, de ce maire de Signes, abattu en août 2019 parce qu'il tentait de s'opposer à une décharge sauvage sur sa commune ? Qui sait qui est Paul Voise, un retraité tabassé par des cambrioleurs en 2002 ? Le nom de Stéphanie Monfermé, égorgée dans le sas du commissariat de Rambouillet il y a à peine un mois s'estompe déjà », déplore Marianne. Et cette semaine, c'était donc la mort de Chahinez et celle d'un policier, « abattu en plein Avignon », qui ont « bouleversé la France ».

Pendant ce temps, avec le discours sécuritaire justement - cause ou conséquence -, dans Le Point, le politologue Dominique Reynié, professeur à Sciences Po, directeur de la Fondapol et ancien candidat de l'UMP aux Régionales en 2015 constate que « la droitisation des idées est un mouvement profond » dans notre société. Et pour lui, cette poussée des valeurs de droite « est une réalité non seulement française, mais européenne ».
La violence des fins de vie difficiles face au droit de mourir dignement
C'est un débat éminemment d'actualité là-aussi, qui touche à la morale et à l'éthique : le droit à l'euthanasie. L'Obs apporte sa pierre à l'édifice avec le témoignage de Nicolas Bedos, le fils de l'humoriste aujourd'hui décédé. « Mon père voulait mourir autrement », explique-t-il dans un texte rédigé de sa plume.

À lire pour mieux comprendre, « le choix de Joseph », ce reportage photo vraiment saisissant et rare. « Joseph habitait dans le massif du Vercors. Atteint d'une maladie dégénérative, il a décidé de mourir en Suisse le jour de son 72e anniversaire le 20 août 2020 ». L'Obs a suivi ses derniers jours. La dernière fête entre amis, le voyage avec ses proches, l'ingestion des barbituriques mortels, et puis le dernier souffle entouré de sa femme et ses deux fils. Cependant, Joseph est parti heureux. Il a pu regarder, une dernière fois, le film Les Invasions Barbares, souligne L'Obs, probablement son préféré. Il a même pu revoir avant de partir le sommet de la colline sur laquelle son père l'emmenait cueillir des morilles quand il était enfant. Joseph est mort, et c'était son choix.
Les vivants privés de choix
Comment ne pas avoir de pensées pour notre confrère Olivier Dubois, otage des jihadistes au Sahel. Le Point, l’un de ses employeurs, lui adresse cette semaine les siennes. S’il nous écoute comme Sophie Pétronin ou Ingrid Betancourt en leur temps – et nous espérons qu’il nous écoute – nous nous joignons au Point pour lui apporter notre soutien.

Comment ne pas avoir un mot également pour Véronique Roche et Véronique Pénotet ? M, le magazine du Monde nous les présente. Deux inconnues qui, à force de courage et d'abnégation ont vaincu leur addiction aux opioïdes. Mais combien d'autres encore pris dans les filets médicamenteux des anti-douleurs, du tramadol de l'oxycodine et autres fentanyl ? C'est « un cauchemar sur ordonnance », écrit Le Magazine du Monde. « Après les États-Unis », c'est désormais « un mal français », affiche-t-il en Une.

Comment ne pas parler, enfin, de la violence sociale et économique que vivent de nombreux étrangers en France. L'Express nous décrit « la grande hypocrisie » qui règne autour de l'immigration de travail. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'année passée, 220 000 titres de séjours ont été délivrés contre un maigre total de 27 000 visas de travail. Quant aux autres ? Un grand nombre se retrouvent coincés « dans des situations précaires, à la merci d'employeurs parfois peu scrupuleux » ou de l'administration. « Les difficultés ont beau être connues, rien n'évolue », par « peur de l'opinion publique », observe L'Express sur un sujet politiquement délicat. En somme : courage, fuyons !

Physique, morale, sociale… Oui, il y a beaucoup trop de violence dans la presse cette semaine.