« Vaccination : la grande offensive de Macron », affichent Les Échos, « Macron veut vacciner la France » confirme Le Parisien Aujourd’hui en France… Difficile d’y échapper ce mardi matin, son visage, son nom sont dans tous les kiosques, dans tous les smartphones. Et pour cause, nous dit Le Figaro « lors d’une allocution solennelle, hier soir, Emmanuel Macron a annoncé l’obligation vaccinale pour les soignants et l’extension du pass sanitaire, dès le mois d’août », ainsi que la fin de la gratuité pour les tests PCR. C’est « un traitement de choc » selon Libération. Le mot d’ordre est clair pour Le Figaro, à savoir : « mobilisation immédiate ! » pour l’été.
Le discours décortiqué
Et évidemment, les journaux décortiquent l’exercice en lui-même, l’allocution. « Bien sûr, on est saisi d’un sentiment de déjà vu », observe d’emblée l’édito de La Croix mais une fois passée la lassitude naturelle face à la persistance de l’épidémie, pour le quotidien catholique cette huitième allocution d’Emmanuel Macron « présente au moins deux nouveautés ». À commencer par le fait qu’aujourd’hui, on a les moyens de faire face collectivement, contrairement à la première prise de parole il y a 18 mois, lorsqu’on manquait de tout, masques, gel... Et surtout, aujourd’hui, on a le vaccin. La Croix comme Le Figaro notent donc que dorénavant, la sortie de crise repose autant – si ce n’est plus – sur nous Français, que sur les politiques publiques. Emmanuel Macron l'a d’ailleurs pointé en faisant « le choix de la confiance » estime La Croix.

La deuxième nouveauté lors de cette allocution, toujours pour La Croix, c’est que « derrière le président, commence à poindre le candidat : en témoigne, la volonté de remettre sur la table la réforme systémique des retraites ».

Et c’est bien ça, justement qui a dérangé Libération. « Le président en a profité pour prononcer un discours de pré-campagne… décalé dans le contexte sanitaire ».  Pour Libération, en effet, le président a « fustigé les paresseux, chanté les louanges de l’industrialisation et vanté sa réforme des retraites, appelant les Français à se projeter dans l’avenir ». Un avenir « décrit dans des termes presque caricaturaux de droite libérale » d'après Libé. En somme ce qui est clair finalement pour le journal, c’est que « les emmerdes ne font que commencer ».
Et l'été peut déjà s'annoncer compliqué : pénurie de médecins en vue
C’est Le Monde qui y revient aujourd’hui… « Tout indique que le pays manquera de médecins cet été » et « la pénurie frappe déjà certains des 630 services des urgences, contraints par endroits d’adapter les horaires de travail, voire de fermer partiellement » apprend-on. Dans les services de maternité également, l’inquiétude augmente : « certains hôpitaux, notamment en Île-de-France, ont dû fermer des lits pour l’été ». Et maintenant, « Que vont faire les femmes qui doivent accoucher si toutes les salles de naissance sont pleines ? » Interrogation et désolation de la présidente du conseil national de l’ordre des sages-femmes, toujours dans Le Monde, « désespoir carrément du côté des généralistes (...) Trouver un remplaçant durant les congés a viré au casse-tête, lit-on et, dans certaines zones, des médecins ont renoncé ». Ils ont tout simplement « fermé leur cabinet ».
Il est aussi des souffrances invisibles, desquelles on parle très peu...
Trop peu, et c'est Libération qui les met en lumière ce matin. Le journal livre un dossier sur les orphelins de féminicides. On parle de plus en plus des féminicides, et c'est tant mieux, mais beaucoup moins de ceux qu'ils laissent derrière, les enfants. Comment guérir, comment « panser un impensé ». Libération nous présente Antoine, 22 ans, « soudé à vie au meurtre de sa mère ». Il avait 14 ans lorsque son beau-père a poignardé sa mère en 2013 et, depuis lors, nous raconte Libé, « le jeune homme se construit sans souvenirs d'enfance, tous effacés de sa mémoire avec le choc ». Libé raconte aussi le suivi psychiatrique de l'époque, bancal et mis en place uniquement grâce à l'intervention d'une amie de la famille, un mois après le drame. Une réalité aujourd'hui dénoncée dans une pétition signée par près de 27 000 personnes, une initiative de l'Union nationale des familles de féminicides, qui réclame la création d'un statut et une meilleure prise en charge de ces enfants : « Actuellement, précise Libé, seuls les orphelins dont les parents ont été victimes de guerre ou du terrorisme peuvent obtenir une protection plus étendue de l'Etat, ce qu'on appelle les "pupilles de la nation". Les autres enfants, sont confiés à l'Aide sociale à l'enfance, sous le statut de pupilles de l'État. Un système dont on connaît pourtant les failles et manques de moyens », déplore Libération.