« Renforcement des contrôles ? Maintien de la fermeture des commerces non-essentiels ? Ce soir, avance Sud-Ouest, Jean Castex va devoir ménager les médecins qui prônent la fermeté, les commerçants qui espèrent une réouverture des magasins et la population qui attend un peu plus de souplesse. »

Lors de sa conférence de presse, tout à l’heure à 18 heures, le Premier ministre ne devrait pas annoncer d’assouplissement des restrictions contre le Covid-19, notamment sur les commerces.

En fait, pointe Le Figaro, « l’exécutif doit jongler entre deux objectifs contradictoires. Comment lutter contre l’épidémie sans mettre à terre l’économie ? Et comment préserver l’activité sans accentuer la circulation du virus ? »

« L’exécutif cherche donc le point d’équilibre » : c’est le grand titre du journal. « Pris entre l’impatience des Français, l’exaspération des petits commerçants et la crise sanitaire, l’exécutif donne parfois l’impression d’un affrontement, estime Le Figaro, entre deux lignes au sommet de l’État : celle du ministère de la Santé contre le ministère de l’Économie, l’une prenant le pas sur l’autre. » Et « dans cette négociation permanente, Olivier Véran semble avoir trouvé un allié de poids, souligne Le Figaro : (à savoir) Jean Castex. "Le premier ministre est sur la même ligne que son ministre de la Santé, décrypte un proche du chef de l’État. Son tropisme sanitaire est clair, c’est sincère chez lui" (…). "Castex est sur une ligne très dure, abonde un conseiller. Et plus il y a des risques de morts, plus il y a un risque pénal. Il n’est pas là pour se retrouver en procès". »

Prudence et patience

D’autant que les chiffres ne sont pas bons… « Le nombre de personnes hospitalisées des suites du Covid-19 se rapproche du pic atteint lors de la première vague de l’épidémie en avril dernier, pointe Le Monde. Il y a désormais 31 946 patients hospitalisés en France, dont 4 803 en réanimation. Le pic des hospitalisations avait été atteint le 14 avril avec un peu plus de 32 000 patients. »

Alors, « prudence et patience, donc », s’exclame Le Parisien. On s’oriente « vers un statu quo » : aucun assouplissement des restrictions contre le Covid ne devrait être annoncé par le Premier ministre.

Pourquoi font-ils mieux que nous ?

On reste avec Le Parisien qui s’interroge : « pourquoi ailleurs, ça marche ? » En effet, en Corée du Sud, en Nouvelle-Zélande ou encore en Norvège, le nombre de contaminations a été limité. Ces trois pays ont été très réactifs, ils ont mis en place très vite le fameux triptyque, tester, tracer, isoler. Dans le cas de la Norvège, la densité de la population est faible, ce qui a aidé à limiter les interactions sociales. « Mais ce n’est pas la seule raison, pointe Le Parisien. Dès le 13 mars dernier, les bars, les restaurants, les musées et les attractions touristiques ont fermé, soit 16 jour seulement après l’annonce d’un premier cas ! Et grâce à une population très respectueuse des recommandations, le confinement a pu être basé surtout sur le volontariat. Et bien que l’épidémie reste maîtrisée, le gouvernement continue de prendre les devants et recommande désormais de limiter les contacts à 10 personnes par semaine. »

Et « au pays d’Astérix », on est loin de l’exemple norvégien, souligne Le Parisien : les pays qui ont réussi à juguler le Covid-19, « qui ne sont pas forcément des régimes autoritaires, ont des populations disciplinées qui font primer l’intérêt général. »

À quel vaccin se vouer ?

Quant à la course au vaccin, elle s’accélère… C’est ce que relève Libération : « Le groupe pharmaceutique américain Pfizer pensait avoir décroché le pompon en annonçant, lundi, que son vaccin en développement contre le Covid-19 était "efficace à 90 %". Mais la Russie pouvait difficilement rester à la traîne : hier mercredi, soit deux jours plus tard, le centre de recherches Gamaleïa a donc communiqué sur une efficacité de 92 % de son vaccin Spoutnik V. La course mondiale au vaccin est plus que jamais relancée alors que plusieurs pays vivent un regain de l’épidémie, mais il convient de rester prudent, tempère Libération. Quoique réjouissantes, ces annonces laissent sceptiques quant à leur forme, un simple communiqué de presse, et non des articles scientifiques, avec un chiffre, élevé, d’efficacité mais aucun détail. » Alors, « à quel vaccin se vouer ? », s’interroge Libération. Réponse, on l’espère, dans les prochains mois…