« Jusqu’où Trump peut-il aller ? », se demande « la Une » duParisien. Attention, prévient en réponse ce quotidien, le candidat républicain « compte se battre jusqu’au bout » afin de contester la « victoire » de son rival démocrate dans les urnes, que Le Parisien estimait « probable », hier soir, au moment du bouclage - et pour évoquer cette « élection contestée », comme le lance « en Une » Le Parisien, ce bras de fer, en tout cas, des plus serrés, la contrainte de l’heure limite d’impression des éditions du matin illustre une fois encore la difficulté pour la presse écrite de rapporter les faits lorsqu’ils se déroulent à l’ouest du lieu d’impression des journaux et qu’ils ne cessent d’évoluer.

Objectif de Donald Trump ? « Décrédibiliser par avance un scrutin dont le candidat démocrate Joe Biden pourrait sortir vainqueur… et donc saper la légitimité du futur président, si la tendance actuelle dans les urnes, au fur et à mesure du dépouillement dans les derniers « Swing states », se confirme », explique Le Parisien.

La bataille judiciaire qui s’annonce autour de l’élection présidentielle américaine promet donc d’être longue.

Jusqu’au bout du suspense, donc, dans une Amérique fracturée comme rarement par le passé 

Face à cette incertitude des urnes américaines de 2020, et sans remonter jusqu’à la Guerre de Sécession, la presse française cherche les formules. Le Figaro a trouvé la sienne. « Les deux Amérique cahotent dans la brume, explique-t-il, (…) les convulsions de cette Amérique qui se donne en spectacle inquiètent ses alliés européens et font le miel de ses ennemis chinois, russes ou iraniens ».

Pour autant, complète Le Figaro, « le présidentiel n’est pas encore président et le loser n’a pas encore perdu. Au seuil de la Maison Blanche, leur sort reste suspendu à une poignée de voix et une rafale de recours en justice. Il reste à espérer, pour le bien de la démocratie, que les seconds contribuent à faire éclater la vérité des urnes », soupire ce quotidien.

A l’heure de la mise sous presse, hier soir en France, le journal Libération mettait l’accent sur la crispation de l’Amérique. Certes Joe Biden a engrangé « plus de 69 millions de votes, plus que son ancien président, plus que tout autre candidat dans l’histoire », souligne Libé. Mais Donald Trump aussi a reçu « plus de votes que tout autre candidat républicain dans l’histoire, quand on sait qu’au moins 68 millions d’Américains ont tenu à exprimer leur préférence pour lui, pour son chauvinisme, pour sa xénophobie, pour son rejet de toutes les valeurs humanistes », énonce Libé, en soulignant que ces électeurs « ne sont pas près de disparaître après la validation du choix des autres, rendant la notion même d’un seul peuple, uni sous son drapeau, encore plus floue que le vainqueur de ces élections ».

Autre élection vivement contestée qui préoccupe de plus en plus la presse française, la présidentielle de samedi dernier en Côte d’Ivoire, où la tension socio-politique reste vive

« Après la réélection d’Alassane Ouattara, des violences ont éclaté dans le pays et plusieurs figures de l’opposition ont été arrêtées. Un Conseil national de transition a vu le jour pour faire face au Président », constate sur place Libération, la Côte d’Ivoire « replonge dans l’instabilité », conséquence de ce troisième mandat « proscrit par la Constitution, au prix d’une acrobatie juridique », énonce ce journal, en qualifiant de « soviétique » le score attribué au président sortant par la Commission électorale : plus de 94 % !

« Aujourd’hui, le mythe de la stabilité tant vantée par le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, s’effondre comme un château de cartes », bucheronne Libé, en rapportant ces deux « dérives préoccupantes », pointe-t-il : entre mardi et mercredi, « deux convois ministériels ont ainsi été criblés de balles faisant plusieurs blessés et un mort. Sans qu’on sache qui sont ces mystérieux assaillants si bien armés ».

Information relayée par Le Figaro. Selon cet autre quotidien français, « dans le centre du pays, fief du PDCI, la situation demeure trouble. Des barrages, parfois tenus par des jeunes équipés de machettes ou de fusils de chasse, ont rendu les routes impraticables. Dans plusieurs villes, notamment la capitale, Yamoussoukro, l’accès à certains quartiers était interdit, là encore par de jeunes militants parfois armés ». Comme le déplore Le Figaro, en Côte d’Ivoire, après le vote, c’est « l’inquiétude ».