Une « crise multiple » aux Antilles, c’est le grand titre de Libération. En effet, le mouvement de colère né en Guadeloupe après l’instauration du passe sanitaire n’est que la partie émergée d’un iceberg de revendications sociales et politiques. La crise est sanitaire mais aussi sociale, avec un taux de chômage qui avoisine les 35%, structurelle, économique et identitaire.

C’est dans ce contexte brûlant que le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, est arrivé hier, dimanche, en Guadeloupe.

« Le cocktail sanitaro-social est suffisamment chaud bouillant, pointe Libération, pour que le ministre de l’Agriculture annonce, pendant que son collègue de l’Outre-mer, traversait l’Atlantique, que 'le cancer de la prostate lié à l’utilisation du chlordécone allait être reconnu comme maladie professionnelle avant la fin de l’année'. Une mesure qui n’a en apparence rien à voir avec la crise actuelle. Sauf que si, s’exclame le journal, tant le scandale du chlordécone, ce fertilisant longtemps utilisé sur place alors qu’il était interdit depuis des lustres en métropole, a miné la confiance accordée à l’Etat par la population. Défiance qui s’est exercée quand il s’est agi d’appliquer les recommandations de vaccination pour lutter contre la pandémie de Covid-19. »

Alors, « On verra quelles autres mesures 'mûres' Sébastien Lecornu apporte dans ses bagages. Mais l’impression dominante avant son déplacement était plutôt à l’improvisation », estime Libération.
« Cela ne suffira pas… »
Les Dernières Nouvelles d’Alsace nous détaillent ces fameuses mesures… « Au-delà de la punchline sur l’autonomie possible, plus destinée à placer les acteurs locaux face à leurs responsabilités qu’à ouvrir un véritable débat, Sébastien Lecornu va d’abord confirmer le délai dérogatoire à la vaccination pour les soignants et les pompiers. De quoi apaiser les esprits dans un premier temps sans céder sur le fond. Il va lancer ensuite un programme d’un millier d’emplois aidés, afin d’offrir quelques perspectives à une jeunesse en grande souffrance, minée par le chômage. » Mais « cela ne suffira pas, estime le quotidien alsacien, et le gouvernement le sait bien. »
Coup de poker
Le Figaro, lui, parle de « coup de poker » : « en proposant davantage d’autonomie, le gouvernement cherche sans doute (en effet) à tendre un piège aux élus locaux, à les placer devant leurs responsabilités. Avec le risque toutefois que celui-ci se referme sur lui : l’opération nécessiterait les mêmes transferts d’argent, voire plus, ne mettrait pas un terme aux protestations contre l’État et ouvrirait la porte à tous les trafics. »

Reste, poursuit Le Figaro que « la réalité est que la Guadeloupe, comme la Martinique, vit sous perfusion des aides de la métropole. Dans cette économie administrée, le chômage est élevé, le coût de la vie aussi, et les productions locales sont quasi inexistantes. Les Antilles veulent être traitées sur un pied d’égalité avec les autres départements français, mais ne cessent de demander des faveurs et des dérogations. Toujours plus… »
Omicron : la nécessaire solidarité !
À la Une également, le variant omicron… Cette nouvelle forme de coronavirus est en France… « Aucune confirmation pour l’heure, mais plusieurs cas suspects, relève Le Parisien. Hier, 8 cas possibles du variant Omicron ont été détectés sur le territoire. C’est ce que rapporte la Direction générale de la Santé, sans apporter davantage d’informations quant à ces cas. »

Alors, « se pensant à l’abri d’un rebond de l’épidémie grâce aux vaccins, les pays occidentaux avaient baissé la garde, soupire Le Midi Libre, et cru un peu trop vite que le méchant virus ne passerait pas l’hiver. Une erreur qui pourrait nous coûter cher. Cet effet papillon sanitaire et le déplacement supersonique d’omicron nous rappellent que la solidarité sera le maître-mot pour venir à bout de la pandémie. Nous l’avions déjà oublié. »
« Monstruosité criminelle »
Et L’Humanité de dénoncer « l’égoïsme des puissants » : « le coronavirus mute de façon massive dans des zones sans couverture vaccinale, sans doute chez les malades immunodéprimés. Conclusion : tant que nous ne vaccinerons pas massivement toute la population mondiale, personne ne sera à l’abri, nulle part. L’égoïsme et l’aveuglement des puissants nous mènent à l’abîme, dénonce encore L’Humanité. Bientôt deux ans se seront écoulés et la non-levée des brevets sur les vaccins se révèle pour ce qu’elle est : une monstruosité criminelle ! Seule 7% de l’Afrique est protégée. Et les populations pauvres de la planète, soumises aux rebonds épidémiques de l’Occident, attendent l’'aumône' des pays riches (…). »