C’est le grand titre du Parisien. « Alors que le dérèglement climatique fait partie des principales préoccupations des Français, le candidat écologiste plafonne à entre 6 % et 8 % des intentions de vote pour la présidentielle. Quelles sont les raisons de cet apparent paradoxe ? Et est-ce une fatalité ? »

« "On doit arriver à imposer nos sujets, qui sont aussi ceux des Français, dans la campagne. C’est tout l’enjeu pour nous", répond Delphine Batho, proche du candidat. Et c’est bien là la difficulté des écologistes, pointe Le Parisien. Alors que le réchauffement climatique est une question majeure pour une grande majorité des Français, Yannick Jadot, qui veut incarner une écologie pragmatique et "de gouvernement", n’est toujours pas perçu comme crédible. (…) Plan d’investissement public de 50 milliards d’euros par an, TVA à 0 % sur les produits bio et de proximité, "revenu citoyen" pour les jeunes… Le programme du candidat écologiste a pourtant été travaillé et argumenté. Mais d’après un sondage du Parisien, plusieurs de ses propositions phares ne rencontrent pas le soutien des électeurs. "Le problème de Yannick Jadot, c’est qu’il n’est pas perçu comme celui qui apporte les solutions adéquates, même au plan environnemental, constate Bruno Cautrès, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences-po. Ce décalage est encore plus flagrant depuis l’irruption dans la campagne de la question du nucléaire liée à celle du pouvoir d’achat. La sortie sur vingt ans prônée par Jadot, est rejetée, tant en terme environnemental que social et de souveraineté." »
L’horloge tourne…
Alors Yannick Jadot peut-il, va-t-il, aller chercher des alliances ?

« En Picardie ce week-end, le candidat vert a à nouveau rejeté la proposition d’Anne Hidalgo de participer à une primaire, pointe Libération. Chez EE-LV, on mise plutôt sur un ralliement de la candidate socialiste. »

En attendant, « tic-tac, constate Libération. L’horloge de la campagne tourne. Mais les aiguilles du peuple de gauche et des celles des partis politiques ne semblent pas tout à fait sur le même rythme. (…) Les deux tiers des sympathisants de gauche plébiscitent une candidature unique, selon un récent sondage. » Et « il y a ceux pour qui c’est trop tard », à l’instar de Yannick Jadot. « Trop tard pour l’improvisation et de nouveaux débats quand le premier tour a lien dans quatre mois. Trop tard pour penser que les voix s’additionneront. (…) Mais la pression est bien là. Elle monte, relève encore Libération. Les prochains jours nous diront qui sera le maître des horloges : la base ou les partis ? »
Le risque d’un effacement de la gauche
En tout cas, « pour avoir une chance de figurer au second tour, la règle est immuable, croit savoir Le Télégramme : il faut s’appuyer sur un socle significatif, puis convaincre un spectre plus large d’électeurs encore hésitants. A gauche, c’est le défi que peuvent encore relever Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Le premier, s’il se libère de son sectarisme, le second, s’il démontre que son projet n’est pas seulement un mélange d’écologie punitive et de "wokisme". Le voudront-ils ? S’ils échouent, prévient le quotidien breton, l’effacement de la gauche, ou plus exactement des gauches, sera l’un des marqueurs historiques de cette présidentielle. On verra alors s’il débouche sur une refondation ou sur une liquidation. »
Référendum sur la Nouvelle-Calédonie : un oui en trompe-l’œil
À la Une également « la Nouvelle-Calédonie fait le choix de la France » : c’est le grand titre du Figaro.

« Après la victoire écrasante du non à l’indépendance lors du troisième référendum d’autodétermination hier dimanche, s’ouvre désormais une période de dialogue qui doit conduire à un nouveau statut pour l’archipel. »

Toutefois, commente Le Figaro, « une victoire du oui à 50,5 %, mais avec la participation de tous eut été préférable à ce résultat de 96,49 % avec l’abstention de la moitié du corps électoral. (…) En boycottant le scrutin, les Kanaks n’ont pas simplement boudé les urnes, ils ont aussi par avance disqualifié un résultat dont ils pressentaient qu’il ne leur conviendrait pas. »

Et Le Figaro de s’interroger : « comment construire l’avenir avec ceux qui refusent les fondations de la future maison commune ? Comment se satisfaire de la sentence du suffrage universel quand certains n’en reconnaissent la validité que lorsqu’ils en sont les vainqueurs ? »