Vladimir Poutine est-il en danger ? Question à laquelle Le Figaro, sur son site internet, tente de répondre. « Avec la mobilisation partielle de 300 000 réservistes, Vladimir Poutine a choisi l’escalade face à une armée ukrainienne conquérante à l’est, pointe le journal. Sous pression sur le plan militaire, le chef du Kremlin doit s’employer à faire taire les critiques des nationalistes russes circonspects devant la situation sur le terrain, mais aussi la grogne de sa population, à qui il avait promis que l’"opération militaire spéciale" ne l’impliquerait pas. »
Cette position délicate de Vladimir Poutine conduit à envisager divers scénarios
Le premier, relève Le Figaro, est celui de la fuite en avant face aux nationalistes : « De facto, le président russe a choisi l’escalade avec la mobilisation récente et le brandissement de la menace nucléaire. De tous, ce scénario est le plus crédible dans la mesure où il se vérifie déjà. »

Autre hypothèse : une démission de Poutine… « Une option plus sérieuse que d’autres, affirme Le Figaro. D’abord parce qu’elle pourrait être une façon d’habiller les scénarios de destitution ou de coup d’État, mais aussi parce que Vladimir Poutine quitterait le pouvoir sereinement avec une immunité à vie. » Reste cependant une question de taille : qui remplacerait Poutine ?

Troisième scénario : « un coup d’État, mais mené par qui ? », s’interroge le journal.

Autre possibilité : « Un attentat, la solution radicale. (…) Une option dont rêvent sans doute secrètement bon nombre de responsables occidentaux. Mais, s’interroge Le Figaro, le successeur de Vladimir Poutine serait-il plus tendre que lui ? Rien n’est moins sûr. »

Enfin, dernier scénario : « La destitution », mais là, « mission impossible », pointe Le Figaro. Pour la bonne et simple raison que la Constitution russe ne le prévoit pas…

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La mobilisation partielle : une « décharge électrique »
Ce qui est sûr, c’est que face à la mobilisation partielle décrétée par Poutine, « la tension monte », relève Libération. Cette mobilisation « a fait l’effet d’une décharge électrique sur le corps inerte de la société russe, pointe le journal, que rien ne semblait pouvoir émouvoir depuis six mois que durait l’"opération spéciale". Si des dizaines de milliers d’hommes se sont résolus, en courbant l’échine plus qu’avec la fleur au fusil, à monter dès le lendemain dans les bus en direction du front, des manifestations et actes de protestations ont commencé à pulluler un peu partout sur le territoire russe. Selon l’ONG OVD-Info, plus de 2 300 personnes ont été interpellées depuis le 21 septembre. »

« Ces Russes qui fuient la guerre », titre pour sa part Le Parisien. « Des milliers de Russes, en grande majorité des jeunes hommes, ont fui (notamment) vers la Géorgie depuis l’annonce d’une mobilisation militaire partielle, le 21 septembre. Un sauve-qui-peut individuel plus que politique, pointe le journal. Pour nombre de ces exilés forcés, l’opposition au régime du Kremlin est jugée impossible. »

Commentaire de l’un d’entre eux : « Je veux que la guerre s’arrête, et je prie pour que Poutine n’utilise pas l’arme nucléaire. Mais je me fiche qu’il gagne où qu’il perde. »

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La droite nationaliste au pouvoir en Italie
À la Une également, Giorgia Meloni, future présidente du Conseil italien. « Une menace pour l’Europe, estime Le Monde, après les succès des Démocrates de Suède et du RN aux élections législatives en France. Des partis nationalistes qui cherchent à banaliser leur apparence, mais qui n’en demeurent pas moins opposés, dans leur identité et leurs principes, aux valeurs qui ont fondé l’Union européenne. »

« Pour l’UE, le défi est immense », renchérit La Croix qui s’interroge : « Comment répondre aux inquiétudes culturelles et au sentiment de déclassement sans rien céder aux valeurs qui fondent le pacte européen, à commencer par la solidarité ? Ces sujets ne peuvent plus être négligés par les autres formations politiques. Au risque que les prochaines vagues nationalistes, plus hautes encore, n’emportent avec elles tout l’édifice communautaire. »
Il faut des ennemis…
Comment en est-on arrivé là ? « Pendant que chacun se chamaille sur les responsabilités des autres ou sur la définition de qui est Giorgia Meloni, la réalité est qu’elle n’est ni néo-fasciste, ni post-fasciste, ni ultra-conservatrice, relève La Charente libre, elle est une répétition de l’histoire qui adapte ses tourments au monde d’aujourd’hui. Hier comme aujourd’hui, il faut des ennemis. À l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. Hier, c’était le juif et le bolchevisme. Aujourd’hui, c’est le migrant, l’Union européenne et l’idéologie LGBT. (…) La devise de Giorgia Meloni, "Dieu, famille, patrie" est redevenue un slogan banal. Aussi banal que de voir au pouvoir une femme disant de Mussolini qu’il était un bon politicien. »