« Les autorités prorusses des régions ukrainiennes de Zaporijjia, Kherson, Lougansk et Donetsk ont revendiqué, hier soir, la victoire du oui en faveur d’une annexion par la Russie, pointe Le Monde. C’était à l’issue des référendums d’annexion organisés par Moscou et dénoncés par Kiev et ses soutiens occidentaux. (…) Dans les quatre régions, l’ampleur des résultats a été conforme aux attentes. » Jusqu’à 99% pour le oui à Donetsk, affirme les autorités pro-russes. « Revendiquant son emprise sur ces nouveaux territoires, Moscou a de nouveau menacé de faire usage de l’arme nucléaire. »

En fait, décrypte Libération, « le Kremlin a lancé une "opération spéciale" dans "l’opération spéciale", dont l’objectif était d’annexer les quatre régions d’Ukraine, les transformant à ses yeux en territoire russe dont il faudra dès lors repousser l’ennemi. En recourant, si besoin, à tout l’arsenal militaire à disposition, en vertu de la doctrine militaire russe. »

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Tout serait permis ?
« Par un trait de plume du chef du Kremlin, s’exclame Le Figaro, des territoires de la taille du Portugal vont donc devenir russes aux yeux de la seule Russie. Cela aura "des conséquences sur leur sécurité", prévient Moscou, l’ancien président et néo-faucon Dimitri Medvedev leur appliquant déjà la doctrine officielle de dissuasion nucléaire (…). Ainsi, Kiev devient l’agresseur et tout serait permis ? Pas crédible, estime Le Figaro : un basculement sémantique ne peut tenir lieu de victoire militaire quand celle-ci se dérobe. Tout cela n’a de sens que si Poutine cherche un gain stratégique : gagner du temps pour regrouper ses forces à la faveur de l’hiver ou même trouver une porte de sortie en offrant un cessez-le-feu et un gel du conflit. »
Rétablir une dissuasion crédible ?
Attention, prévient pour sa part L’Opinion, « en parlant ainsi de la menace atomique, le président russe modifie les conditions de la dissuasion. » Et les Occidentaux doivent réagir : « Ils doivent impérativement rétablir une dissuasion crédible à l’égard du Kremlin », affirme le quotidien libéral. « Manifestement, Poutine ne sait plus comment se sortir de l’impasse en Ukraine. D’où la crainte d’une frappe nucléaire sous la forme d’un avertissement, comme disent les stratèges. Une manière, pour le Kremlin, d’affirmer à la face du monde que la Russie n’acceptera jamais la défaite. Il faut vraiment, martèle L’Opinion, l’en dissuader. »
France : de plus en plus de tenues religieuses à l’école
Le Parisien fait sa Une ce mercredi matin sur le voile à l’école avec ce grand titre : « L’offensive islamiste »

« Dans un document interne, que s’est procuré Le Parisien, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation met en garde contre des prosélytes islamistes qui encouragent les jeunes pratiquants à porter des tenues religieuses, voire à prier à l’intérieur des établissements scolaires. (…) En juin, le ministère de l’Éducation nationale avait précisé que si les atteintes à la laïcité lors du premier trimestre 2022 étaient en très légère baisse, avec 627 cas recensés (contre 636 lors des trois mois précédents), le port de tenues religieuses à l’école, notamment les abaya, était lui en hausse et représentait 22% des signalements. Signe que le phénomène est pris au sérieux, le ministère de l’Éducation nationale a adressé mi-septembre un courrier à tous les recteurs afin qu’ils veillent à l’application de la loi. Une lettre qui rappelle également les principales règles en vigueur. »
Les profs trop seuls
Commentaire du Parisien : « Aujourd’hui, les profs sont encore trop souvent seuls pour faire face aux menaces et aux intimidations. Face aussi à la montée d’un discours islamiste radical qui se répand sur les réseaux sociaux. Seuls face aux provocations, aux capuches qui dissimulent un foulard, aux arguments fallacieux en plein cours, à tous ces petits coups de canif quotidiens aux principes et valeurs de la République. Alors ces enseignants n’osent plus trop bouger et renoncent à dire, pour ne pas "faire de vagues". Ainsi, le prosélytisme gagne du terrain en tous lieux, déplore encore Le Parisien, y compris à l’école, deux ans après la mort de Samuel Paty, [et] au moment même où, à Téhéran, des femmes se battent pour ne plus porter le voile. »