Le président russe a signé hier l'acte de reconnaissance des deux républiques séparatistes du Donbass et annoncé qu'il envoyait son armée en appui. Le Monde juge que « cette initiative met fin à la séquence diplomatique ouverte il y a huit ans par les accords de Minsk. D'abord un long discours, deux décennies de rancœurs et de griefs concentrés en une adresse télévisée pleine de colère froide et de menaces à peine voilées adressées à l'Occident et à l'Ukraine. Quelques heures après, tard hier soir, les premières colonnes de blindés faisaient leur entrée dans le Donbass. Vladimir Poutine met fin à l'espoir d'un règlement pacifique et politique du conflit à l'est de l'Ukraine. »

Avant cette reconnaissance, nous dit Le Monde,« le terrain avait été préparé avec la distribution, ces dernières années, de passeports russes à plusieurs centaines de milliers d'habitants du Donbass. Cette méthode, a déjà été utilisée en Abkhazie et en Ossétie du Sud, sauf que le cas du Donbass présente une différence de taille : les frontières des deux républiques séparatistes ne sont pas clairement définies. »
Les efforts diplomatiques réduits à néant
La Maison Blanche prévoit d'imposer de « nouvelles sanctions » dès aujourd'hui. La présidence française a également annoncé des sanctions de l'UE visant des entités et des individus russes.

Emmanuel Macron a convoqué hier soir un conseil restreint de défense et de sécurité nationale. Le président français, « personnage central des pourparlers de la dernière chance », estime Libération.

« Le chef de l'État symbolise à lui seul l'ascenseur émotionnel et diplomatique dans lequel Vladimir Poutine enferme depuis des semaines ses interlocuteurs. Le chemin de crête que la France revendiquait de continuer à emprunter afin de préserver une chance pour la paix a soudain heurté une impasse. Car aux yeux de nombreux experts, écrit Libération,cette décision russe de reconnaitre l'indépendance de deux territoires ukrainiens est la première étape d'une escalade à venir. Viendra ensuite l'appel à défendre les entités en question, suivi par la tentative de prendre le contrôle de l'ensemble des régions de Donetsk et de Lougansk, qui déboucherait sur une guerre majeure avec l'Ukraine. »
Affrontement entre les services secrets russes et américains
Entre le FSB et la CIA. Le Figaro assure que cet affrontement « se déroule au grand jour, dans une bataille médiatique globale. À la doctrine russe de la guerre hybride, les Américains opposent une nouvelle méthode de contre-information. Depuis le début de la crise ukrainienne, le président américain ou son administration rendent régulièrement publics, parfois presque en temps réel, des renseignements classifiés sur les prochains mouvements russes, afin de les anticiper. » Une manière de priver son adversaire de l'effet de surprise.

Le Figaro affirme aussi « qu'une partie des renseignements divulgués par les Américains sont d'une autre nature. Les opérations de désinformation dénoncées à l'avance par Washington relèvent d'opérations clandestines. Elles émanent de sources dans les services de renseignements russes, peut-être même directement du Kremlin. »
En France, Fabien Roussel dans la tourmente
Le candidat communiste à la présidentielle est mis en cause par une enquête de Mediapart qui assure qu'il a été payé entre 2009 et 2014 en tant qu'assistant parlementaire sans avoir réellement travaillé ou, en tout cas, sans pouvoir le prouver. Le candidat PCF se défend d'avoir bénéficié d'un emploi fictif, documents à l'appui.

« Mais c'est hallucinant cette histoire ! Bien sûr qu'il était mon assistant parlementaire », lance l'ancien député communiste du Nord Jean-Jacques Candelier, dans le journal l'Humanité.

Mediapart écrit que « plusieurs témoignages accréditent l'idée que Fabien Roussel travaillait en réalité pour son parti, puisqu'il était devenu secrétaire fédéral du PCF dans le Nord en 2010. Il était rémunéré entre 2400 et 2700 euros par mois en tant qu'assistant. Mais l'était-il à temps plein ? » s'interroge Mediapart.

Cette histoire en tout cas, éclabousse la campagne du candidat. Et ironie du sort, Fabien Roussel a reçu le soutien inattendu de François Bayrou écrit Le Parisien « lui-même mis en examen dans l'affaire des assistants fictifs du Modem au Parlement européen. »