Magistrats et greffiers appellent à la grève ce mercredi et à se rassembler partout en France aux côtés des avocats. Cette mobilisation s'annonce massivement suivie. Car le problème est profond et ne date pas d’hier. C’est ce que souligne La Croix : « des tribunaux submergés, des magistrats épuisés, des justiciables excédés. Comme d’autres services publics, la justice subit depuis plusieurs années une crise profonde. En apparence, il peut sembler paradoxal de voir juges, procureurs et greffiers se mobiliser le jour où l’Assemblée nationale adopte une loi de finances qui prévoit une hausse inédite du budget de la justice (+ 9 %). Mais si la question des moyens est au cœur des revendications, chacun voit bien que l’argent n’est qu’une partie du problème. La pression qui pèse sur le système judiciaire est le reflet des tensions qui traversent la société française. Dans un appel rédigé le mois dernier – et signé depuis par 60 % d’entre eux –, les magistrats dénoncent une justice 'qui chronomètre tout' : quinze minutes pour juger un divorce, cinquante dossiers traités en une journée sans s’accorder la moindre pause. »
Grand corps malade
Les Dernières Nouvelles d’Alsace embrayent : « la justice française est un grand corps malade… et avec elle, c’est toute la société, dont elle est à la fois une émanation et un instrument, qui est en souffrance. (…) Vingt ans au bas mot que l’institution est maltraitée et parfois même attaquée pour des raisons financières, mais aussi politiques, qui obligent à rogner sur tout et épuisent les hommes et les femmes au service de ce grand et bel idéal républicain qu’est la justice pour tous. (…) Cette +désespérance collective+, pour reprendre le mot de Chantal Arens, la présidente du Conseil supérieur de la magistrature, est à son paroxysme. Comme dans la police, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’hôpital et dans tant d’autres domaines, la culture du chiffre a pris le pas dans les prétoires sur celle de l’humain, et ce n’est plus ni tolérable ni supportable. La France est un grand pays de justice avec un idéal fort. Il ne peut pas continuer à être sacrifié sur l’autel du rendement et de la productivité. »
Plus le temps de plaider, plus le temps de soigner…
« La justice coule et nous regardons ailleurs, soupire La Charente Libre. La santé croule et nous regardons un peu moins ailleurs, pandémie oblige. Ces piliers effondrés ne sont pas la conséquence du Covid ou d’un quinquennat, ils sont le résultat de choix politiques assumés, déployés pendant des années. Gauche ou droite, l’objectif était identique:  ra-tio-na-li-ser . » Et « au-delà du manque de moyens, poursuit le quotidien charentais, c’est la perte de sens, de reconnaissance, les vocations devenues fardeaux qui marquent les corps et les esprits. On leur a enlevé la chose qui compte le plus pour ces métiers au service des autres. On leur a enlevé le temps. Le temps de soigner, le temps de plaider. On a compressé le temps de juger, le temps de rassurer. » Et « quand un pays sacrifie le temps qu’il doit aux affaiblis marqués par les drames de la vie, il ne faut pas s’étonner ensuite de voir la France tomber dans les filets grossiers qui attendent pour la récupérer. »
De nouvelles accusations contre PPDA
A lire dans Libération, ces nouveaux témoignages de femmes contre PPDA, l’ex-présentateur vedette. « L’accumulation », titre Libération qui publie trois nouveaux témoignages de femmes qui « rapportent à leur tour des violences sexuelles commises par le journaliste. Elles viennent s’ajouter aux 23 déjà entendues par la police. »

Commentaire du journal : « non, ce n’est pas de l’acharnement. » Les premiers témoignages publiés en ont entraîné d’autres. « A les lire et les entendre, il se confirme que ces actes étaient érigés en système. PPDA procédait de la même façon à chaque fois, profitant de son aura de vedette pour séduire des jeunes femmes socialement en état d’infériorité, leur imposer une relation sexuelle sans qu’elles aient le temps ou la capacité de réagir et les jeter comme un mouchoir en papier souillé. »
Macron à la télé pour contrer Pécresse…
Enfin, Emmanuel Macron à la télé ce soir… Deux heures d’émission au cours de laquelle le président va défendre son bilan, alors que sa candidature à sa propre succession est un secret de polichinelle…

En fait, avance Le Figaro en première page : « Macron cherche la riposte pour contrer Pécresse » ; en effet, pour le quotidien de droite, « une nouvelle donne s’est installée, confirmée par plusieurs sondages. L’arrivée de Valérie Pécresse en représentante adoubée de la droite inquiète le président et ses proches. »