À une semaine du second tour de l’élection présidentielle, « nous ne donnons pas de consigne de vote », dit Mgr Éric de Moulins-Beaufort au journalLe Parisien Dimanche. Archevêque de Reims, ce prélat vient d’être réélu président de la Conférence des évêques. En ce dimanche de Pâques – la fête la plus importante du christianisme – le chef de l’Église de France se garde donc bien de lancer le moindre appel aux électeurs catholiques en faveur de tel ou telle. « Mais nous voulons que tout le monde s’interroge sur le sens et les conséquences de son vote, pour soi et pour la famille humaine », complète-t-il. S’ils votent, aux électeurs chrétiens de choisir quel bulletin ils glisseront dans l’urne, mais « de toute façon, ajoute Mgr de Moulins-Beaufort dans Le Parisien Dimanche, entre les deux candidats et leur conception de la vie, aucune n’est totalement satisfaisante de notre point de vue ».
Le « ni-ni » de LFI
Pas davantage de consigne de vote émanant de La France insoumise. Au soir du premier tour, son leader Jean-Luc Mélenchon avait dit : « pas une voix pour Marine Le Pen ». À une semaine du second, son parti en reste à cette antiphrase.

« Nous n’appellerons pas à voter pour Emmanuel Macron, qui a détruit notre pays depuis cinq ans. C’est à Macron de convaincre », dit la députée Mathilde Panot dans Le Journal du Dimanche.

Présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, la députée de la 10e circonscription du département du Val-de-Marne, près de Paris, évoque par ailleurs dans Le JDD les discussions à venir au sein de la gauche, écologistes compris, en vue des élections législatives de juin prochain. « Nous voulons être majoritaire pour gouverner ce pays », dit-elle au Journal du Dimanche.
Vae victis pour les socialistes
Des discussions, oui, mais pas avec le Parti socialiste. Reprochant à sa candidate Anne Hidalgo ses attaques frontales contre Jean-Luc Mélenchon dans les dernières semaines de la campagne électorale du premier tour, Mathilde Panot claque la porte au nez des socialistes. Avec le PS, « il n’y aura pas de discussions, et ce refus est définitif », tranche-t-elle dans Le JDD. Vae victis…
La France des castors
On le voit l’absence de consignes de vote pour dimanche prochain devient un point de crispation politique dans cette dernière ligne droite de la présidentielle. Pour l’hebdomadaire Paris Match, par exemple, si l’appel de Nicolas Sarkozy à voter Macron au second tour est contraire au « ni-ni » prôné par nombre de ses amis, cette « alliance » avec Emmanuel Macron est, selon l’ancien président français, « le seul moyen d’empêcher la disparition de la droite de gouvernement », explique cet hebdomadaire, en référence à l’effondrement, dans les urnes, du parti Les Républicains, ont la candidate, Valérie Pécresse, a recueilli 4,8% des voix au premier tour, dimanche dernier, soit sous la barre des 5% à partir de laquelle un parti se voit rembourser ses frais de campagne dans les limites fixées par la loi.

Mais comme Nicolas Sarkozy n’est pas le seul à avoir appelé à voter Macron, Le Figaro Magazine ironise sur « la France des castors ». Car, comme le souligne cet hebdomadaire, « la plupart des candidats ont appelé à " faire barrage contre l’extrême-droite". Voilà les électeurs transformés en castors », taquine Le Fig Mag.
Sankara, le «Che» africain
Hommage, enfin, à Thomas Sankara dans la presse magazine cette semaine. Le procès des assassins de l’ex-président burkinabè à présent terminé, son successeur Blaise Compaoré ayant été jugé coupable de son assassinat, plus que jamais, Sankara est une vraie icône africaine. Et pas qu’en Afrique.

En France aussi. C’est ce que constate M, le magazine du journal Le Monde. Reportage à Ivry-sur-Seine, près de Paris, où une fresque de 33 mètres de haut à l’image de Thomas Sankara domine une rue de la ville. Peinte sur le mur d’un immeuble, elle représente l’ex-président du pays des Hommes intègres, regard volontaire, poing serré. « Les idées révolutionnaires de celui qui s’opposait autant à la corruption qu’à l’impérialisme résonnent fortement en France chez les jeunes et dans la pop culture », assure M. Magazine pour lequel, aussi, Thomas Sankara est « le Che africain ».