C’est aujourd’hui, en mi-journée, qu’à l’Elysée, Emmanuel Macron va prononcer un discours que Le Parisien qualifie d’autant plus d’exercice « d’équilibriste » qu’en fait de cessez-le-feu, la date du 19 mars 1962 « reste sujette à caution », énonce d’un euphémisme ce journal. Etant en effet rappelé le déchaînement de violences de part et d’autre des forces belligérantes d’alors et qui a, longtemps après ladite signature, ensanglanté l’Algérie, Le Parisien souligne que « les rapatriés contestent cette référence » des accords d’Evian.

Que pourra donc bien dire le chef de l’Etat ? « N’attendez pas que le président de la République décline une ligne historique officielle ou une leçon d’histoire, mais un travail de mémoire », précise un conseiller à l’Elysée, selon qui cette cérémonie sera placée sous le sceau de « la réconciliation » avec un souci de « main tendue » (ce qu’à l’approche de l’élection présidentielle en France, Le Parisien considère être « une gageure »).
Sale temps pour les oligarques
Les oligarques russes ont du souci à se faire. Pour galvaniser ses partisans, Vladimir Poutine a tenu un giga meeting, avant-hier, à Moscou. Dans un stade plein de 80 000 places, il n’a pas eu de mots assez durs contre ceux qu’il a dénoncés comme étant des « traîtres » à la patrie. « Quand Poutine fait du Staline », formule Le Parisien. Comme d’autres, ce journal a relevé les accusations du maître du Kremlin contre ceux qui composent la « cinquième colonne » de l’Occident, ces « personnes prêtes à vendre leur propre mère pour être autorisées à s’asseoir sur le banc d’entrée de la caste supérieure », a-t-il bûcheronné, en dénonçant leur volonté de participer ainsi à la « destruction de la Russie ». Le Parisien a aussi pointé l’allusion de Vladimir Poutine a une « auto-épuration naturelle et nécessaire de la société ».
Ukraine, le prix de la guerre
Face à de telles menaces, que doivent faire les Occidentaux ? Évoquant le prix à payer de la guerre, Le Figaro met en garde. « De la guerre froide au 11 Septembre, on a déjà vu le monde se fracturer sur le clivage « avec ou contre nous », souligne-t-il. Aujourd’hui, cette logique procède du faible espoir des Occidentaux d’« arrêter la guerre sans faire la guerre », comme l’a théorisé Emmanuel Macron. L’agression inique de l’Ukraine doit avoir un prix, capable de ramener le fauteur de guerre à la raison. Mais il faut veiller à ce que celui-ci ne soit pas si élevé qu’il devienne l’élément déclencheur d’une escalade », prévient donc Le Figaro.

Selon ce quotidien, c’est bien une guerre économique et financière totale qu’affronte aujourd’hui Vladimir Poutine. « Mérité ? Certes. Mais la nature même des sanctions invite à ménager une voie de sortie à celui qu’elles visent », enjoint ce quotidien. « Pour le Kremlin, cela passe par le retrait des troupes d’Ukraine », souligne-t-il. Mais attention, prévient aussitôt Le Figaro, « un Poutine poussé dans ses retranchements, persuadé qu’on veut « disloquer » et « effacer » son pays, au point de brandir ses armes de destruction massive, tel n’est pas l’effet recherché ».
RFI censurée, le lamento malien
 Et puis ces réactions au Mali, à la suspension des émissions de RFI et France 24. Pour raison de sécurité, elles ont toutes été recueillies sous couvert de l’anonymat. C’est Le Figaro qui les publie, en commençant par souligner qu’au Mali, « loin de provoquer un tollé, la décision (de couper nos émetteurs) a reçu un accueil froid ».

Interrogé, cet ancien rédacteur en chef, que Le Figaro présente comme « une figure de la presse à Bamako », parle d’une décision « clairement liberticide et stupide ».

Ce reporter qui travaille dans un journal malien déplore un « recul grave (…) de la liberté d’expression (…) Mais les gens prennent ça avec beaucoup de froideur », complète-t-il dans Le Figaro. Selon cet anonyme confrère, « aujourd'hui dans des régions éloignées de la capitale comme Gao, RFI représente une vraie bouffée d'oxygène, grâce à la synchronisation avec d'autres radios locales. Ceux qui vont être privés d'informations, ce sont nos parents, ceux qui sont dans ces zones reculées », dit-il encore à ce journal français.

 Lequel quotidien a également recueilli le témoignage d’un « entrepreneur originaire de Tombouctou, dans le Nord », qui souligne que « RFI a toujours tendu son micro aux autorités » et qui estime qu’on peut « ne pas être d’accord avec la ligne éditoriale d’un organisme de presse, mais ce n’est pas en le taisant, ou en le cachant, qu’on va remonter le moral des troupes ».