Libération jette un beau pavé dans la mare européenne avec de nouvelles révélations ce matin. Deuxième volet de son enquête. La semaine dernière, le journal dévoilait que certains hauts responsables de l’Union, jusqu’à son président, abusaient de primes de logements exorbitantes pour domiciles fictifs, de notes de frais non contrôlées, de missions non vérifiées, etc… Aujourd’hui, Libération enfonce le clou en révélant « la suite logique de ces malversations », à savoir « l’existence d’un vaste système de conflits d’intérêts et de trafic d’influence mêlant lobbyistes et membres de la Commission ou de la Cour de justice. » C’est-à-dire, des dîners, des soirées, des parties de chasse, aux frais du contribuable européen ou de certains lobbies, réunissant des responsables de l’UE, des hommes politiques, des grands patrons… Autant de réunions « qui pourraient bien relever, affirme donc Libération, du trafic d’influence et du conflit d’intérêts. »

Et au cœur de ce système, il y a pour l’essentiel, révèle le journal, « des membres du PPE, le Parti populaire européen qui rassemble les partis conservateurs de l’UE et qui est contrôlé par les chrétiens-démocrates allemands. Le drame, commente Libération, c’est que ces scandales apportent du grain à moudre à tous les eurosceptiques au moment même où l’Europe apparaît comme le seul rempart contre la montée des populistes et des nationalistes et peut-être même contre la possibilité d’une nouvelle guerre sur son sol ou à ses abords. »

Et Libération de conclure : « si le rêve européen a encore un sens, et il n’y a pas d’alternative, il est urgent de donner un gros coup de balai dans ces couloirs saumâtres. »
De la difficulté de financer une campagne…
À la Une également : « les candidats à la présidentielle face au casse-tête du financement », c’est le grand titre duFigaro.

« L’argent comme nerf de la guerre. À moins de cinq mois de l’échéance ultime, l’expression prend tout son sens, car derrière la confrontation des idées se joue également la bataille du financement. Et le sujet est source d’inquiétude: les candidats disposant des 500 parrainages exigés auront-ils suffisamment de ressources pour faire campagne ? » Pas si sûr, répond Le Figaro, tant les banques « sont frileuses » et « rechignent à accorder des prêts. »

Commentaire du journal : « il n’est pas prouvé que le système mis en place, très contraignant et restrictif, protège mieux la vie démocratique. Ni qu’il garantisse davantage l’égalité des partis et des candidats dans leur quête d’argent. » Et « de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, tous les candidats, ou presque, crient à l’injustice, pointe Le Figaro. Ils réclament une réforme. En février 2017, François Bayrou avait fait de la création d’une banque publique de la démocratie la condition de son ralliement à Emmanuel Macron. La proposition, dont la pertinence avait été disputée par le Conseil d’État, a finalement été enterrée. À tort, estime Le Figaro. Chacun en convient, la démocratie a un coût. Refuser de le payer, c’est la mettre en danger. »
LR : qui sera le ou la candidat(e) ?
À la Une encore, le suspense à droite. Ce sera tout à l’heure vers 14 h, que l’on connaîtra les noms des deux finalistes de la primaire LR. Les quelque 140.000 militants votent depuis hier, mercredi 1er décembre. Le nom du candidat ou de la candidate LR à la présidentielle sera connu samedi 4 décembre. 

« Avec un nombre aussi faible de votants, difficile de pronostiquer ce scrutin "à l’aveugle" et sans sondage, relèveLa Charente Libre. Les électeurs tiendront-ils rigueur à Valérie Pécresse et surtout Xavier Bertrand de leur départ du parti avant un retour à l’insu de leur plein gré, faute d’avoir créé une dynamique ? Les adhérents LR, malmenés pendant cinq ans avec l’OPA réussie d’Emmanuel Macron sur une partie de leurs troupes, pourraient faire de cette fidélité une carte décisive dans leur choix. De toutes les manières, remarque encore le quotidien charentais, le gagnant aura fort à faire ensuite pour élargir sa base, tant l’espace politique est réduit entre le duo d’extrême droite Le Pen - Zemmour et la politique du Président actuel dont le "en même temps" a vite penché et pioché à droite. »

Enfin, à gauche, « les sympathisants mettent la pression », constate pour sa part Le Parisien. « Alors qu’aucun des 7 candidats de gauche n’apparaît en mesure de se qualifier pour le second tour, les initiatives se multiplient pour les inciter à s’unir, relève le journal. Mais sans succès pour l’instant. »