Question à la Une de La Croix. Face à l’explosion des cas de Covid dus au variant Omicron, « dans les hôpitaux, chez les pompiers, dans les transports, dans le secteur de l’énergie, en passant par la distribution ou encore les banques, les secteurs essentiels à la vie des Français s’organisent pour continuer à fonctionner. Ils se disent prêts à encaisser le choc. »

Libération est un peu moins optimiste… « Contrairement aux précédentes vagues, ce n’est pas tant un engorgement des hôpitaux que beaucoup redoutent, vu la faible virulence du variant Omicron, qu’une désorganisation de la société. Chacun a pu l’expérimenter : pas une seule famille n’a été épargnée, ou presque, il a suffi d’un cas positif et de plusieurs cas contacts pour réduire à néant des projets de voyage, de permanence au travail ou de réunion familiale. Transposez cela à une entreprise, un établissement scolaire ou un hôpital, multipliez le tout et vous aurez une idée de ce qui nous attend en janvier. »
Écoliers testés…
Justement, les regards se tournent vers l’école… « Rentrée scolaire sous haute surveillance, s’exclame Le Parisien. Ce lundi, 12,5 millions d’élèves retournent sur les bancs de l’école après deux semaines de vacances de Noël. Avec eux, un invité surprise (donc) : le variant Omicron et sa très forte contagiosité. Dans un entretien au journal, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, dévoile les contours du protocole qui s’appliquera à partir de ce lundi à l’école. Principale décision : la multiplication des tests pour les élèves cas contacts plutôt que la fermeture systématique des classes, une forte incitation à la vaccination des 5-11 ans, et un appel aux maires à profiter du fonds d’État de 20 millions d’euros pour doter leurs écoles en capteurs de CO2. »

Question du Parisien : « le conseil scientifique estime qu’en janvier, un tiers des enseignants seront cas positifs ou en garde d’enfants contaminés. Soit 200 000 profs. Comment les remplacer ? L’école va-t-elle tenir ? »

Réponse de Jean-Michel Blanquer : « clairement, janvier sera tendu et on se met en situation d’y faire face. Nous suspendons dans la période toutes les autres causes d’absence que la maladie – par exemple, les formations continues – et recrutons des contractuels et des vacataires. Ce qui permet, dans le premier degré, de passer d’une capacité de remplacement de 9% à 12-15% selon les académies. »
Un pari…
Commentaire du Républicain Lorrain : « cette doctrine de l’ouverture des écoles malgré tout a bien réussi jusqu’ici. (…) De fait, la France peut s’enorgueillir d’avoir préservé son système d’éducation. (…) Pourtant, pointe le quotidien lorrain, la situation actuelle n’a rien à voir avec les autres vagues. Peu touchés au début de l’épidémie, les enfants sont désormais concernés par les variants au même titre que les adultes. (…) Une situation inédite qui pourrait bien transformer la fermeté ministérielle en jusqu’au-boutisme. À cet égard, la semaine qui vient sera décisive. Car remettre les écoliers en classe tout en plaçant les parents en télétravail n’est pas qu’une stratégie : c’est aussi un pari dont on ne tardera pas à connaître le résultat. »

D’où le grand titre de La Dépêche du midi : « rentrée sous Covid : ça passe ou ça casse… (…) Si cette cinquième vague est bien la dernière comme veut le croire le ministre de la Santé, Olivier Véran, et qu’elle s’éteint doucement sans saturer les hôpitaux, alors le gouvernement aura réussi son pari du "en même temps" sanitaire. »

Mais on n’en est pas encore là…
Le règne des « ultracrépidariens»
« Que nous réserve l’avenir ? », s’interroge en écho L’Union. « Personne ne le sait vraiment. Il est surtout difficile d’avoir des certitudes hormis si on se range derrière ces fameux "ultracrépidariens", un terme revenu à la mode qui désigne les personnes qui ont un avis sur tout sans avoir de connaissances ou de compétences sur les sujets en question. Une espèce qui n’a jamais été aussi présente dans les médias et les réseaux sociaux depuis le début du Covid. »