Que ce soit en matière de musique et d’IA, ou d’IA et de ce que vous voulez, ou même de technologie tout court, chez Visionary Marketing nous aimons bien faire le service après vente. Il y a quelques jours, alors que nous procédions au toilettage d’un de nos 3 000 articles, nous redécouvrions ce billet …


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Que ce soit en matière de musique et d’IA, ou d’IA et de ce que vous voulez, ou même de technologie tout court, chez Visionary Marketing nous aimons bien faire le service après vente. Il y a quelques jours, alors que nous procédions au toilettage d’un de nos 3 000 articles, nous redécouvrions ce billet de Mia Tawile écrit en juillet 2016. 8 ans dans le domaine du Web et du marketing digital, cela équivaut à 8 années de chien, pour reprendre ce vieux schéma des débuts de l’Internet. 64 années et 3 mois en somme. Et à l’heure où Suno fait frémir tous les musiciens de la planète qui se demandent à quoi ils vont bien encore pouvoir servir, on peut tirer deux enseignements de ce billet que nous traduisons enfin pour vous aujourd’hui afin de vous démontrer le temps long de l’innovation


Musique et IA : retour vers le futur
Quoi de mieux qu’une image, rappelant les années 70 pour cette évocation des premiers essais de composition de musique avec des ordinateurs — musique et IA nous emmènent néanmoins sur un chemin bien plus tortueux. Un véritable défi philosophie, artistique et économique pour les créateurs — image produite avec Midjourney et retouchée et améliorée avec Photoshop et Firefly Beta

« Chers amis humains bonjour ! » est l’introduction de cette vidéo marquante de Laurent Couson, un compositeur qui analyse les capacités de Suno, une application populaire qui permet de composer de la musique de n’importe quel style ou presque en 30 secondes.  « Avant, il fallait apprendre le solfège, l’orchestration, l’instrumentation, au bas mot dix ans de pratique pour devenir un compositeur accompli », poursuit-il. Il oublie d’ajouter, « à condition d’être doué ».


900 000 morceaux de musique par jour
900 000 morceaux de musique sont produits chaque jour. Imaginez un peu ! Midjourney l’a fait pour vous (avec notre aide)

Ce logiciel, poursuit-il en substance, crée 900 000 morceaux de musique par jour alors qu’aucun compositeur connu, même les plus prolifiques, n’en a 1 000 à son catalogue. Et il est vrai que le résultat est bluffant.



Nous nous y sommes rendus également, et alors que les rumeurs de la mort du cyberespace se font pressantes, nous avons décidé de lancer Suno sur ce thème avec une chanson intitulée : The Dying Cyberspace.


[Verse]

In a world of bytes and tangled wires

The cyberspace that once glowed with fire (with fire)

Now fades away, its brilliance lost

As darkness falls, at such a cost


[Verse 2]

Once a realm of endless possibility

Now echoes silence and fragility

The Internet, a dying art

Fading now, tearing us apart


[Chorus]

Oh, the dying cyberspace (cyberspace)

Once so full of life and grace (life and grace)

Now it withers, slowly dies (slowly dies)

Leaving us with empty skies (empty skies)

https://visionarymarketing.com/wp-content/uploads/2024/06/the-dying-cyberspace.mp3
Un prompt très basique

Certes, les paroles sont un peu niaises, mais au vu du temps passé (moins d’une minute), le résultat est plus que satisfaisant. Ceci d’autant plus que le prompt utilisé faisait vraiment partie du service minimum conventionné de la musique.


A song on the death of the cyberspace, neoclassical


Les possibilités sont infinies avec cet outil, vous pouvez même inventer des chansons en russe sur le mode Post Punk. Et si vous vous amusez à traduire les paroles, vous verrez qu’elles sont assez créatives. Peut-être pas au niveau de Pouchkine, mais certainement largement au-dessus de la moyenne de ce que l’on entend sur Spotify (enfin je suppose car moi je suis abonné à Qobuz).


Un récipient émaillé

Une fenêtre, une table de nuit, un lit

Il est difficile et inconfortable de vivre

Mais plus confortable de mourir


Эмалированное судно

Окошко, тумбочка, кровать, –

Жить тяжело и неуютно

Зато уютно умирать


(je ne peux garantir la traduction du russe vers le français, je ferai donc confiance deepl.com).



Certes, selon la croyance populaire, la musique est liée aux mathématiques, même si ce rapport n’est pas complètement avéré. En conséquence, il n’est donc pas totalement renversant qu’un ordinateur arrive à en faire. D’ailleurs, depuis PopCorn (1969), des ordinateurs font de la musique. On remarquera que les danseurs sont légèrement désynchronisés, sans doute sont-ils déroutés par la nouveauté technologique de cette fin de décennie.


Le premier morceau créé par ordinateur

Je me souviens bien, j’avais 7 ans, de l’annonce de ce morceau à la radio : le premier morceau produit par un ordinateur. C’était extraordinaire, et très en avance sur son temps.


Mais l’IA en musique amène néanmoins tout un ensemble de questionnements :

D’abord, la machine dispose de quasiment tous les styles. Vous pouvez lui demander d’en imiter un sans avoir à le maîtriser et surtout pas en travaillant 10 ans. Cela pose la question de la valeur de la création. Combien pourrions-nous payer Monsieur Couson pour réaliser une chanson comme celle-là ? On pourrait même aller au-delà, et faire composer à Suno — ou ses clones — une symphonie ou un opéra. Cela passera sans doute par quelques étapes mais c’est quand même moins fatiguant que d’inventer Einstein on the Beach ou Die Zauberflöte.
Et la question associée : s’il n’y a plus de valeur à créer de la musique, combien de musiciens vont encore s’y essayer ?
Se pose également, c’est le troisième point, la question de la création elle-même. S’il est si facile de créer une musique, finalement pas si mauvaise que cela, ne risque-t-on pas un jour de tourner en rond ? Egalement, peut-on innover, dans le fond et la forme, si la base est une collection de données de musiques existantes ? La nouveauté ne va-t-elle pas se tarir ? D’aucuns diront que c’est déjà un peu le cas je suppose, cela ne fera que finir le travail.
Les données d’entraînement de ces programmes sont basées sur le travail de centaines de milliers de musiciens depuis des centaines d’années. C’est — comme pour Midjourney — un pillage culturel qui pose la question de la protection de la création intellectuelle. Ou plutôt qui en marque la date de décès, à moins que des poursuites judiciaires aboutissent (mais la justice est lente, et les IA sont rapides).
Cela fait également monter la barre pour les créateurs de demain qui voudront être différents et meilleurs que la machine, il faudra vraiment être très imaginatif.

Démocratisation ou euthanasie de la création ?

Quand tout le monde devient créateur, cela veut-il dire que la création n’existe plus ou au contraire qu’elle s’est démocratisée ? Et appuyer sur un bouton pour attendre le résultat issu d’une machine est-il un acte créatif ? « prompter » est-il suffisant ? Demain, serons-nous devenus des OS de la création artistique ?


Les questions sont nombreuses, et le plaisir ludique indéniable qu’on peut avoir à manipuler ce type de programmes ne doit pas les faire oublier. En outre, il s’agit d’un plaisir coupable. Si nous sommes dotés d’une conscience, il est difficile de ne pas sentir, comme avec les outils comme Midjourney, un sentiment d’imposture qui se dégage de leur utilisation.


IA et musique : une innovation qui date

De Gershon Kingsley à Wally Badarou (qui composait sur Mac au début des années 90) à Klaus Schultze (et son fabuleux Ludwig Zwei von Bayern avec son orchestre de cordes entièrement synthétisé en 1978) ou Zoe Keating qui pilote ses boucles de son avec une pédale raccordée à un MacBook Pro, les expérimentations des artistes avec l’informatique musicale ont été nombreuses.


Mais la production de musique avec l’IA va un cran plus loin. Toutefois, là non plus, ces tentatives ne sont pas récentes. En fouillant sur ce site, nous avons retrouvé un vieil article de Mia Tawile écrit en 2016 sur un projet de Google nommé Magenta et dont il reste encore quelques traces éparses sur Internet.


Des exemples intéressants

Là aussi on trouvera des musiques assez intéressantes, fournies par l’intelligence artificielle, fruit des premiers travaux de Google sur ce sujet. Des résultats prometteurs mais sans lendemains, comme tant de tentatives avortées de ce géant de l’Internet qui semble bien focalisé sur son seul business model au point qu’on se demande s’il n’est pas à son tour victime du dilemme de l’innovateur.


https://visionarymarketing.com/wp-content/uploads/2024/06/mix.wav

Exemple de musique de chambre produit par Magenta. Pas vraiment du Haydn, mais ça y ressemble un peu


Mon penchant optimiste me fait penser que nous aurons encore besoin de M. Couson et de ses confrères. Ne serait-ce que pour animer des concerts. Certes, dans ces performances artistiques, il ne serait pas étonnant qu’on trouve quelques ordinateurs et boucles inventées par l’IA. En cela, ces artistes ne seront sans doute que les dignes héritiers des pionniers que j’ai cités plus haut. Après tout, des musiciens comme Wim Mertens, Philip Glass n’ont-ils pas imité la musique répétitive des ordinateurs avec de vrais instruments ? Et plus récemment Nils Frahm, Nicklas Paschburg ou Grandbrothers n’ont-ils pas inclus ces technologies dans leurs musiques au point qu’on finit par les oublier ?


Les créateurs se jouent toujours des déterminismes.


Transduction du billet originel

Ci-après la traduction du billet de Mia de 2016 qui vous permettra de voir

Le temps parcouru (première leçon) ;
Le train raté par Google (une nouvelle fois oserais-je dire), alors même que les transformers ont été découverts en son sein.

Magenta et la musique par IA avec Google [article de 2016 par Mia Tawile]

Nous avons tous entendu parler de Mozart, Chopin et Beethoven, mais nous ne connaissons pas tous l’intelligence artificielle de Google et sa capacité à générer de la musique avec l’IA. Oui, un robot a rejoint le club. Et oui, il joue de la musique. (Si la chanson We are the robots de Kraftwerk vous trotte dans la tête en ce moment, c’est tout à fait normal, ne vous inquiétez pas). Ce nouveau robot/artiste qui fait débat s’appelle Magenta. Vous avez peut-être vu dans mon article précédent sur l’intelligence artificielle de Facebook comment l’apprentissage automatique fonctionne sur les images et les vidéos. Cet article va décrire un concept qui est à la fois similaire et différent. La question principale est la suivante : Peut-on utiliser l’apprentissage automatique pour créer un morceau de musique ? 


Magenta de Google et sa musique à base d’IA
La musique avec l’IA est sur l’agenda de Google

Magenta est le nom de code du projet Brain Team de Google qui répond à la question mentionnée ci-dessus : Peut-on utiliser l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pour composer de la musique ?


Les deux buts de Magenta

Google a développé ce projet avec deux objectifs. Le premier est d’explorer encore plus profondément l’apprentissage automatique et de pousser ce concept plus loin. En effet, ce type d’intelligence artificielle a été utilisé pour reconnaître des images, la parole et traduire du contenu. Facebook dispose également d’un algorithme similaire qui a été utilisé pour aider les personnes aveugles à lire leur fil d’actualité. Cette fonction s’appelle Facebook Read.


Facebook n’a encore rien prévu en matière de musique avec l’IA  mais il utilise l’IA pour que les aveugles
musique et IA selon Mia Tawile

Pour les chercheurs en intelligence artificielle, il n’y a pas de limite. Ils sont toujours à la recherche de nouvelles fonctionnalités à développer et de nouvelles façons de mettre au point des machines.


Apprendre aux robots à jouer au piano

Alors pourquoi ne pas créer des algorithmes et apprendre aux machines à jouer du piano par exemple. Les robots sont de bons élèves. En effet, des tests à l’aveugle ont montré que des personnes ont été trompées par des machines : Peter Russel, qui est musicologue, a écouté un morceau de musique joué par Iamus, un robot de musique classique.


Curieusement, il ne savait pas qu’elle avait été créée par une machine.


Le deuxième objectif de ce projet Magenta est de construire une communauté avec des personnes intéressées par la musique et la technologie, telles que des artistes, des codeurs et des chercheurs.


Google invite les personnes intéressées par ce projet à rejoindre la communauté et à en suivre les progrès. Actuellement, une partie du projet est accessible au grand public et attend les contributions de chacun.


Musique et IA : au-delà des limites

Beaucoup de gens sont effrayés par une telle croissance technologique. Elles pourraient bien avoir raison. Lorsque des machines commencent à reconnaître des images et des vidéos et à nous les décrire, cela signifie que la technologie pousse ces robots au-delà de leurs limites.


La bonne nouvelle, c’est que cette technologie a une utilité. Elle n’est pas seulement développée pour gagner un défi ou défier les limites de la recherche et de la technologie. Comme je l’ai mentionné précédemment, Facebook utilise l’intelligence artificielle pour élargir sa communauté, de manière inclusive.


En ce qui concerne la musique artificielle, certaines applications ont identifié cette nouvelle tendance et travaillent autour d’elle. Une application mobile appelée @life joue de la musique en fonction de votre état d’esprit et de votre humeur. Vous vous demandez peut-être comment une machine peut savoir ce que l’on ressent en temps réel ?


De nouveaux genres musicaux à créer ?

La machine recueille des informations sur le comportement de la personne ou sur sa localisation et analyse son humeur. Certains analystes de données utilisent les filtres Instagram par exemple, pour identifier l’humeur de l’utilisateur : les couleurs sombres reflètent la tristesse, tandis que les couleurs vives représentent le bonheur. Cette application mobile musicale aiderait les personnes en souffrance en les distrayant et en utilisant les bienfaits et vertus populaires de la musique.


Peut-être que les machines nous aideront à créer de nouveaux genres musicaux, en combinant différents algorithmes. Ou peut-être que cette nouvelle invention aidera les gens à gérer leur stress ou à soigner leurs douleurs, la musique étant le remède à tout ! Nous pouvons voir le bourgeon de cette technologie aujourd’hui avec Spotify qui peut détecter votre vitesse de course et lui proposer un type de musique et un tempo adaptés.


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