Son prénom veut dire espoir et sa chanson, Kelmti Horra, ma parole est libre, chantée lors d’une manifestation à Tunis pendant le printemps arabe, a fait d’elle un symbole du peuple tunisien en lutte pour son émancipation. Cette chanson, elle la chantera à Oslo en 2015 lors de la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix. D’autres auraient pu peut-être se sentir écrasés par tout ça, pas Emel. Sans doute que son prénom est aussi synonyme de liberté et de détermination.

Pour son nouvel album, MRA, Emel s’est dit qu’elle ne s’interdirait aucune exploration. Puissamment électronique, Emel visite la bass music, le reggaeton, le rap et la pop et elle ne le fait pas seule. Elle s’est entourée de femmes à tous les postes : à la production, à la réalisation ou au micro à ses côtés, Camélia Jordana, la rappeuse ukrainienne Alyona, la rappeuse malienne Ami Yerewolo et Justina. Après le très acoustique Tunis Diaries, Emel prouve encore une fois l’étendue de son ambition artistique. Sur Souti, elle chante même : ma voix n’a pas de limite / ma voix n’a pas de fin. » Emel chante pour celles et ceux qui ne le peuvent pas, mais aussi pour son père ou son pays. Emel chante parce que c’est une belle façon de lutter, mais surtout de vivre.