Interrogation pour le moins ironique par ces temps de Covid en première page de Libération. Vous faites quoi ce week-end ? Eh bien pas grand-chose si vous habitez le Pas-de-Calais, car vous serez confinés. En revanche, en Ile-de-France, vous pourrez sortir, du moins jusqu’à 18 heures, l’heure du couvre-feu…

En effet, l’information a fuité, constate Le Monde : « Seul un département est (donc) pour l’instant assuré d’être confiné le week-end : celui du Pas-de-Calais, qui compte un taux d’incidence de près de 400 cas pour 100 000 habitants, deux fois plus qu’au niveau national. "Un ou deux autres" pourraient subir le même sort, selon l’exécutif. Mais pas plus. Ces décisions, prises par Emmanuel Macron hier mercredi lors d’un conseil de défense sanitaire à l’Élysée, doivent être annoncées par le premier ministre, Jean Castex, ce jeudi, lors d’une conférence de presse. »
Une éclaircie à la mi-avril ?
« Malgré ce nouveau durcissement, le porte-parole Gabriel Attal a pour la première fois évoqué hier un retour à une vie plus normale "peut-être dès la mi-avril". », c’est ce que pointe notamment Le Figaro.

« Est-ce crédible ? Au vu du rythme de vaccination, a-t-on des raisons d’être optimiste ? », s’interroge le journal. Peut-être, répond-il : « Il n’est pas inenvisageable de penser qu’une grande majorité des personnes vulnérables pourront être vaccinées d’ici la mi-avril. Si tel était le cas, les études menées sur les cohortes de personnes vaccinées en Israël ou en Écosse montrent que le nombre de formes graves de Covid-19 pourrait s’écrouler. Un certain optimisme à cet horizon est donc permis, estime Le Figaro, ce qui peut expliquer cette première ouverture du gouvernement vers "un retour à une vie plus normale". Mais le Covid-19 a aussi appris que la prudence devait rester de mise. »
Ou bien toujours le brouillard ?
En tout cas, attention, prévient Libération : « Les Français n’en peuvent plus des promesses en l’air, des discours contradictoires et des lenteurs administratives. (…) Alors qu’il se trouve sur une ligne de crête, entre durcissements locaux des mesures sanitaires et nécessité de fixer un horizon de sortie du tunnel, l’exécutif n’a plus droit à l’erreur. »

Pour sa part, L’Humanité ne croit pas du tout à une prochaine éclaircie… On est encore en plein « brouillard », affirme le quotidien communiste : « La vaccination prend du retard, les hôpitaux débordent de malades comme en mars 2020, les services de réanimation risquent à nouveau l’asphyxie… le gouvernement voulait tout faire pour éviter le reconfinement. On a l’impression d’y aller tout droit. »
Bounti : l’hypothèse de la bavure se renforce…
On revient à Libération qui a mené l’enquête sur l’attaque menée par l’armée française début janvier près du village de Bounti au Mali… Pour le journal, « les contours d’une bavure se dessinent (…). Sept semaines après le bombardement, deux versions irréconciliables des événements continuent de s’opposer, pointe Libération. À Paris, le ministère des Armées affirme que le 3 janvier, vers 15 heures, deux Mirages 2000 de la force Barkhane ont frappé un rassemblement "d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée" appartenant à un "groupe armé terroriste". Au Mali, l’association culturelle des Peuls, Tabital Pulaaku, et plusieurs témoins – dont certains interrogés par Libération − disent que les bombes, ce jour-là, ont explosé dans la foule d’un mariage, tuant de nombreux civils. »
Comment démêler le vrai du faux ?
Libération se base sur la liste des victimes. La plupart des 19 morts sont des hommes de plus de 40 ans. « Beaucoup appartiennent aux mêmes familles, note le journal. Quatre victimes étaient ainsi des oncles paternels du jeune marié. Un profil de groupe tout à fait conforme à la foule d’un mariage. Certes, les katibas djihadistes peuvent également être composées de membres originaires d’un même village, et surtout de fratries. En revanche, l’âge moyen de leurs combattants se situe plutôt entre 20 et 25 ans. Les quadragénaires sont rares, et ils occupent généralement des postes d’encadrement. Un indice qui accrédite donc, estime Libération, l’hypothèse de civils parmi les victimes, et donc d’une bavure de Barkhane. (…) Une enquête de la division des droits de l’homme des Nations unies est en cours, précise encore le journal. Des éléments de réponse sur le mystère de Bounti sont certainement contenus dans les images filmées par le drone de l’armée française (qui avait survolé les lieux peu avant le bombardement). Mais le ministère des Armées refuse pour l’instant de divulguer cette vidéo, classée secret-défense. »