Troisième samedi de mobilisation contre la vaccination des soignants et le « pass sanitaire ». Des manifestations sont prévues à Paris et dans plusieurs dizaines de villes de province. Selon le ministère de l’Intérieur, 160 000 personnes sont attendues dans toute la France, soit une mobilisation comparable à celle de la semaine dernière. À Paris, plus de 3 000 policiers seront missionnés pour boucler le dispositif sécuritaire.

Au sein de l’exécutif, l’heure est plutôt à l’inquiétude. « Il faut qu’on soit vigilant, dit un ministre au journal Le Parisien. La base qui soutient Macron est plus large que les opposants, mais les anti sont plus radicalisés. » Ce qui préoccupe l’exécutif ? « La perspective de voir se reproduire un mouvement comme celui des gilets jaunes qui, il y a deux ans, avait fracturé le pays pendant des mois », explique Le Parisien.
Une agitation anti-Macron ?
Un mouvement de mécontentement que l’exécutif commence à percevoir comme une agitation anti-Macron, mais dont il tente de relativiser l’importance. Comme lors des « gilets jaunes », les images répétées des mobilisations anti-passe chaque samedi « mettent la pression sur les pouvoirs publics », remarque un observateur dans le quotidien Le Figaro. « C’est un mouvement aux causes diverses avec des excès chez certains, sans parler de l’instrumentalisation politique », dit à ce journal une source de l’entourage du chef de l’État, où l’on pointe « le glissement des manifestations vers une contestation plus orientée contre Emmanuel Macron que contre le pass sanitaire ». Mais les Marcheurs « relativisent », complète Le Figaro, ils n’imaginent pas « un élan populaire en faveur du mouvement de contestation (…) Les macronistes parient sur l’exaspération des vaccinés à l’endroit des opposants, et surtout sur le fait que le pass sanitaire se généralise à travers le monde. »

À ceci près qu’aux États-Unis, « parties » et « factions » se déchirent sur la question de principe des libertés contraintes pour faire face à la propagation du coronavirus, signale ce même Figaro. « Les uns, surtout démocrates, voient dans la vaccination une question de vie ou de mort. Les autres, surtout républicains, en font une question de principe et de liberté fondamentale, jugent que le vaccin reste expérimental et refusent donc toute pression venue de l’administration à ce sujet », résume ce journal. Lequel prédit que la polémique aux États-Unis devrait durer « autant que le virus ».
Des données officielles sur les patients hospitalisés
Depuis vendredi, en France, on dispose enfin de données officielles nationales sur le profil des patients hospitalisés. Selon une étude – la première du genre – de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, effectuée du 31 mai au 11 juillet dernier, « soit une période où l’épidémie était en net recul », souligne Le Parisien, « la proportion de personnes n’ayant reçu aucune dose de vaccin parmi celles hospitalisées s’élève à 85 %, soit presque deux fois plus que celle des personnes non-vaccinées en population générale (45 %) en moyenne durant la période d’étude », pointe ce journal. À l’inverse, « les malades complètement vaccinés (…) représentent 7 % des admissions à l’hôpital (sachant que 35% de la population française est vaccinée) », rappelle ce quotidien. Une étude qui « confirme l’efficacité de la vaccination », souligne Le Parisien. Toutefois, modère-t-il, « on aimerait aussi savoir si l’efficacité des vaccins est amoindrie face au variant Delta, mais ces données ne permettent pas de le dire ».