Donald Trump est jugé à partir de ce mardi au Sénat à Washington pour « incitation à l’insurrection » après l’assaut du Capitole le 6 janvier dernier par ses partisans. Pourtant, pointe l’ensemble de la presse ce matin, sa condamnation est loin d’être gagnée… et ce procès ne suscite pas un enthousiasme débordant.

« Selon ses avocats, précise Le Parisien, il est inconstitutionnel de juger un président qui n’est plus en exercice. De nombreux sénateurs républicains, très inconfortables à l’idée de le défendre sur le fond, semblent se rallier à cette stratégie. »

Pour leur part, les démocrates « savent bien qu’une destitution n’est plus à l’ordre du jour. Mais ils espèrent rendre Donald Trump inéligible », dans l’éventualité qu’il se représente à la prochaine présidentielle.

Toutefois, tempère Le Parisien, « une condamnation, qui se joue à une majorité des deux tiers des 100 sénateurs, est peu probable. » Les élus conservateurs savent qu’un tel vote pourrait leur nuire lors de prochaines élections.
Passer à autre chose
Et en fait, les Républicains comme les Démocrates voudraient bien tourner la page… C’est ce que souligne Le Monde : « le retour au premier plan de l’ancien président ne suscite aucun enthousiasme. Après s’être divisé lors des votes au Congrès sur la certification des résultats de la présidentielle, puis lors de la mise en accusation par la Chambre des représentants, le Parti républicain n’a guère d’intérêt à voir ses désaccords ravivés par le procès au Sénat. De son côté, la Maison Blanche s’accommode parfaitement de l’effacement de Donald Trump, désormais retiré en Floride. »

En effet, insiste Libération, « les Républicains ne veulent pas s’attarder sur cet épisode, qui suscite et révèle les divisions au sein de leur parti. Les démocrates, eux, ne veulent pas perdre trop de temps pour un procès qu’ils savent essentiellement symbolique, et qui retarde la mise en œuvre du programme de Joe Biden et la confirmation des membres de son cabinet. Au moins sur ce point, les deux parties s’entendent. »

Reste, poursuit Libération, que « les ennuis judiciaires de Trump ne s’arrêteront pas avec son probable acquittement au Sénat. Redevenu simple citoyen, il pourrait être inculpé au pénal pour des allégations liées à ses affaires. »

En tout cas, pour La Croix, « la priorité est ailleurs. (…) L’inconvénient principal de ce procès est de détourner l’attention et l’énergie que requièrent les problèmes présents des États-Unis. La pandémie y sévit plus durement que dans la plupart des pays du monde. Ce qui en alourdira d’autant les conséquences économiques et sociales. Moralement, le pays est tout autant en souffrance, pointe encore La Croix. Il a besoin d’apaisement et de réconciliation. Joe Biden s’est fixé pour priorité de restaurer l’unité de la nation américaine. Des succès, mêmes limités, sur ce chemin seront plus utiles qu’un procès pour tourner la page des années Trump. »
Jean-Claude Carrière : conteur, scénariste, écrivain, dramaturge, parolier, acteur…
À la Une également, la disparition de Jean-Claude Carrière…

« Il se définissait comme un 'encyclopédiste au temps des frères Lumière', relève Le Monde. Le scénariste, dramaturge et écrivain Jean-Claude Carrière est mort lundi, à l’âge de 89 ans. (…) Conteur né, pédagogue surdoué, passeur éclectique, Jean-Claude Carrière aura passé sa vie à rencontrer, explorer, communiquer, partager, rendre ce qu’il a reçu, griot des temps modernes mi-enchanteur mi-iconoclaste doté d’un sens inné de la clarté, voué à 'pouvoir tout dire à tout le monde'. »

Écrivain, dramaturge, parolier et même parfois acteur, mais surtout conteur et scénariste : Jean-Claude Carrière aura collaboré avec les plus grands du cinéma, pointe Libération : « de Pierre Etaix à Louis Malle, de Philippe de Broca à Günter Grass, de Wajda à Milos Forman, de Jacques Deray à Philippe et Louis Garrel, sans oublier Haneke ou Philip Kaufmann, l’éclectisme des noms de tous ceux avec lesquels il a travaillé est éloquent et raconte la pluralité de ses goûts et son absence de dogmatisme. »

Jean-Claude Carrière sera « inhumé dans son village natal, à Colombières-sur-Orb dans l’Hérault », rapporte Le Figaro. Il « retrouvera sa terre, son pays biterrois auquel il était toujours resté fidèle, lui dont Luis Buñuel disait qu’il était 'un petit paysan qui s’émerveille de tout ce qui lui arrive'. »