Pas moins de 7 candidats et aucun qui décolle dans les sondages, la gauche débute cette campagne présidentielle en ordre dispersé. C’est pourquoi Anne Hidalgo mercredi 9 décembre au soir, a proposé l’organisation d’un vote « très très » large des sympathisants, selon ses propres termes, pour choisir un candidat unique pour la présidentielle.

« Coup de théâtre à gauche », s’exclame Le Télégramme. « La terre a tremblé à gauche. Anne Hidalgo appelle à une primaire. Arnaud Montebourg se dit prêt à offrir sa candidature à un projet commun. Des initiatives aux allures de sauve-qui-peut face à des sondages désastreux. ». 

« Anne Hidalgo joue son va-tout en proposant une primaire à gauche », pointe Le Monde qui fait remarquer que « la proposition a été accueillie fraîchement, sauf par Arnaud Montebourg. »

En effet, s’interroge Le Monde, « quelles sont les chances de réussite de cette nouvelle stratégie ? Yannick Jadot se soumettra-t-il à une seconde primaire après avoir remporté celle des écologistes ? Quid de Jean-Luc Mélenchon qui se présente pour la dernière fois et qui a toujours moqué les tentatives avortées d’un grand accord illusoire ? ».

« Hidalgo la bricole », se gausse Le Midi Libre. « En proposant cette primaire à gauche, la socialiste ouvre la porte à un renoncement de première classe. L’hypothèse qu’elle puisse remporter ce rendez-vous de la dernière chance paraît aussi insolite que le succès de Xavier Bertrand au Congrès LR. »
« On se marre ! »
De toute façon, cette primaire ne verra pas le jour, estime Libération : « Jean-Luc Mélenchon candidat à la primaire ? On se marre, s’esclaffe le journal. Le candidat de La France insoumise (qui navigue entre 8 et 11 %) regarde tout ça de loin, très loin. Il ne fait même pas semblant. L’ancien socialiste n’a jamais été tenté par cet exercice. Jean-Luc Mélenchon reste sur sa ligne : "Je suis contre la tambouille. Pourquoi je participerais à une primaire alors qu’on ne pense pas pareil". »

Pour leur part, « les écolos ricanent, relève encore Libération. Une primaire qui rassemble toute la gauche ? Pas question, disent-ils. Yannick Jadot confiait récemment : "L’heure est à l’écologie et à la clarté, la dernière présidentielle a prouvé que les candidats ne s’additionnent pas. Nous sommes favorables à un large rassemblement derrière notre candidature". Comprendre : tout le monde derrière le grand Jadot. »
Pécresse : le vent en poupe
Du coup, dans les sondages, Emmanuel Macron continue de caracoler en tête des intentions de vote au premier tour, suivi par Marine Le Pen et Valérie Pécresse…

Valérie Pécresse qui décolle : « Avec Pécresse, la droite revient dans le match », constateLe Parisien. « Simple "bulle" suite à sa victoire à la primaire LR ou début d’une tendance sur longue durée ? S’il est impossible de répondre à cette question et d’anticiper la suite, Valérie Pécresse fait indéniablement une percée dans les sondages d’intention de vote pour la présidentielle. »

Et si c’est la zizanie à gauche, c’est désormais « la guerre à droite », commente Le Parisien. Le Pen, Zemmour, Pécresse… « Il y a désormais une plus grande porosité entre la droite et l’extrême-droite. Il n’y a pas de confusion entre les uns et les autres mais il y a des ponts. Pour la candidate LR, c’est à double tranchant. Ce pourrait être une alliance gagnante entre sa gestion rigoureuse et l’exigence d’autorité et de fermeté réclamée par Éric Ciotti. Mais si celui-ci venait à pousser son avantage par des propositions trop clivantes, il pourrait effrayer des électeurs modérés. Ces derniers rejoindraient alors Emmanuel Macron (…). »
Étoile filante ou fusée ?
« Le vent tourne », estime pour sa part L’Union. « Valérie Pécresse est une guerrière. Elle entre dans cette campagne en mode commando car elle sait qu’elle doit s’imposer vite et fort. Elle pense être la seule à pouvoir faire tomber Emmanuel Macron. Et c’est bien ce qui galvanise ses troupes. Elle gêne Macron en allant chasser sur ses terres, met Éric Zemmour à distance et s’installe à la lisière, là où Marine Le Pen mène une campagne fade et insipide. »

Et le quotidien rémois de conclure : « les semaines à venir diront si la candidate des LR est une étoile filante ou un missile hypersonique. Mais pour le moment, la campagne se joue à droite. »