C’est le credo d’Emmanuel Macron : plus de policiers sur le terrain, une meilleure formation, une nouvelle tenue, un calot à la place du képi, l’usage des caméras généralisé, la réécriture de la procédure pénale, la possibilité de déposer plainte en ligne et une nouvelle rallonge budgétaire…

« Le chef de l’État a égrainé des mesures, davantage destinées à répondre au malaise policier qu’à la défiance d’une partie de la population face à l’institution, remarque La Croix. En décrivant aussi une "violence latente" que "les statistiques ne disent pas", il confirme son intention de ne pas laisser le champ libre à la droite sur le volet sécuritaire à l’approche de la présidentielle. »
Les policiers plutôt satisfaits
Les intéressés sont donc satisfaits, pointe Le Monde : « En concluant, depuis Roubaix, sept mois de travaux du "Beauvau de la sécurité", Emmanuel Macron n’a pas seulement entendu reprendre la main sur le dossier sécuritaire. Il a aussi, à l’occasion d’un véritable inventaire à la Prévert, coché toutes les cases ou presque des revendications policières, jusqu’à susciter l’engouement du syndicat Alliance, notoirement critique à l’endroit du président de la République. "C’est conforme à nos attentes, il a répondu à toutes nos sollicitations, on dit banco". "C’est vrai, c’était un discours globalement séduisant", renchérit le syndicat d’officiers Synergies. Des annonces appréciées, donc, "à condition, toutefois, de se montrer vigilant sur [leur] mise en œuvre, tempère le Syndicat indépendant des commissaires de police. Car les promesses n’engagent que ceux qui y croient, surtout en période électorale". »
Horizon 2022…
Il est vrai que si « le président a fait de la lutte contre la violence la matrice de la fin de son quinquennat », c’est « avec la présidentielle en ligne de mire », souligne Libération.

« Le président était déjà en campagne », lance en Une La Voix du Nord.

En effet, analyse Sud-Ouest, « l’élection présidentielle dans sept petits mois projette son ombre sur les annonces du président de la République. Car même si une partie d’entre elles sont censées s’appliquer d’ici la fin du quinquennat, pour améliorer la condition policière et réformer l’institution, les mesures dévoilées hier ont une odeur de campagne. […] La sécurité, ce thème régalien, sera l’une des clés d’un éventuel second mandat. […] Et il faut souhaiter, poursuit Sud-Ouest, que, réélection de Macron ou pas, le train des réformes ne reste pas en gare. […] Restaurer une relation saine entre la population d’une part, ses forces de l’ordre et sa justice de l’autre, s’impose à tous ceux qui aspirent à gouverner le pays. Et "mettre plus de bleu dans la rue" ne peut pas suffire si derrière, l’effort ne redouble pas pour éduquer, former et faire réellement baisser le chômage. »
Chine : le tour de vis de Xi Jinping
À lire également, cette fois dans Le Figaro, « En Chine, l’inquiétante dérive maoïste de Xi Jinping ».

« Le président chinois accentue la mainmise du Parti sur l’économie et exige une loyauté absolue au sein de l’appareil d’État », constate Le Figaro. Ce « tour de vis emprunte à Mao le concept de "prospérité commune", pointe le journal, qui avait présidé à la collectivisation des terres dans les années 50. Voyant le nombre de milliardaires s’envoler et les inégalités se creuser, "l'empereur rouge" a mesuré le potentiel de déstabilisation intérieure des défis sociaux. Il y répond par la mise au pas de l’économie privée, la chasse aux influences occidentales et le "recadrage moral" de la société. »

Et Le Figaro de s’inquiéter : « Son impérialisme agressif, renforcé par un militarisme croissant, n’annonce rien de bon quand, de l’autre côté du Pacifique, l’effacement stratégique et la cacophonie politique diluent l’autorité de la Maison Blanche. Xi Jinping tient la Chine d’une main de fer, la préparant à un affrontement des blocs que beaucoup jugent inéluctable. Joe Biden, lui, en voulant mobiliser les forces de l’Amérique pour la même cause, projette une image de faiblesse et d’ambiguïté. Espérons, conclut Le Figaro, que cela ne débouche pas sur un terrible malentendu. »
Dune : pour et contre
Enfin, la sortie sur les grands écrans ce mercredi 15 septembre du film Dune, réalisé par Denis Villeneuve.

Adapter le roman fleuve de Frank Herbert, beaucoup s’y sont cassé les dents, c’est dire si ce film était attendu. Pour Le Monde, c’est réussi : « Une nouvelle lumière dans le ciel hebertien », lance le quotidien du soir. « Une tragédie futuriste à l’esthétique très réussie. »

A contrario : « Dune, morose des sables », titre Libération. « Fresque monumentale, riche en images très froides et ouvragées, le film de Denis Villeneuve, tiraillé entre son désir de coller au texte et son ambition grand public, ne laisse de place, déplore Libération, ni à l’ambiguïté ni à l’ésotérisme. »