« En plein débat sur la réforme des retraites, alors que le rapport entre actifs et retraités s’annonce crucial pour les années à venir, la natalité continue de baisser en France, constate Le Figaro. En 2019, 753.000 bébés sont nés dans l’Hexagone. C’est 6.000 de moins que l’année précédente. L’Insee, dans son dernier bilan, préfère souligner que cette baisse est moins accentuée et que le taux de fécondité 'se stabilise en France'. »

Et Le Figaro de s’interroger : « est-on sorti d’un âge d’or de la maternité ? Le fait est que la confiance dans les politiques familiales s’est effritée et que la maternité est de plus en plus tardive. À cette évolution s’ajoute, remarque l’Insee, une profonde transformation de la famille dans la société française, où le nombre de couples mariés avec enfants n’est plus le modèle dominant. La procréation médicalement assistée, qui pourrait bientôt s’étendre à toutes les femmes, concerne déjà une naissance sur trente. »

« Au 1er janvier, nous étions très exactement 67 millions 64 000, complète Le Journal de la Haute-Marne. Une hausse de 0,3 %, mais qui pourrait se résumer simplement : les Français sont de plus en plus âgés ; et font de moins en moins de bébés (…). En plein mouvement contre la réforme des retraites, la situation a de quoi interroger (…). Qui financera à l’avenir les pensions ? Nos pensions ? On est un peu ici dans la mécanique du cercle vicieux, pointe le quotidien champenois. Les Français broient du noir, ils font moins d’enfants. Mais qui dit moins d’enfants dit population toujours plus vieillissante. De quoi, aussi, donner des sueurs froides au gouvernement, tout bêtement parce que les scénarios d’équilibre concernant les retraites reposent sur une hypothèse de fécondité qui n’est par définition pas une science exacte. »

Le dernier bilan de l’Insee malmène par ailleurs « deux institutions, autrefois sacralisées, pointe La Montagne, le mariage et la famille. Ainsi, le Pacte civil de solidarité, le fameux Pacs, est-il sur le point de déboulonner le mariage de son piédestal vermoulu. Moins léger et plus signifiant, 28% des enfants mineurs, soit 4 millions d'entre eux, vivent désormais avec un seul de leur parent. Un éclatement de la cellule familiale qui a trop souvent des conséquences directes en matière de conditions de vie. Et donc d’égalité des chances. »

En fait, enchaîne La Croix, « les familles composées de deux parents mariés et de leurs enfants sont devenues minoritaires dans la population française. À cause du nombre des unions libres et du fait de la multiplication des familles monoparentales. »

Royal en piste pour 2022 ?

À la Une également, Ségolène Royal…

Ségolène Royal dont la photo s’affiche en première page du Parisien, avec cette question : « virée ? »

Apparemment, ça en prend le chemin… « Dans une lettre que Ségolène Royal a rendue publique, le ministère des Affaires étrangères la menace d’être limogée si elle continue à critiquer le gouvernement. 'Il y a un vrai sujet de devoir de réserve et elle n’a pas fait le job dans sa mission. Au nom de quoi serait-elle au-dessus des lois ?' s’agace un interlocuteur au sein de la macronie. Gênante, Ségolène Royal ? 'Ils veulent que je démissionne, mais je ne démissionnerai pas. Je remplis mes fonctions. Qu’ils prennent leurs responsabilités !' réplique avec force l’ancienne candidate à l’Élysée. »

En fait, pointe Le Parisien, « dans la majorité, on a bien compris que la Zapatera, l’un de ses vieux surnoms, était prête à reprendre du service pour la présidentielle. Entre l’étonnant silence de Bernard Cazeneuve et la promesse faite par Anne Hidalgo de ne pas postuler à l’Élysée si elle gagne Paris, le vide est abyssal à gauche, en dehors des écolos. » Alors, « en route pour 2022 ? Royal s’en cache à peine. En petit comité, elle répète qu’un nouveau duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen se solderait par la victoire de la cheffe du RN. »

La Nouvelle République ironise : « L’Élysée, celui d’avant, lui avait confié les pôles. Ça ne pouvait se terminer que par un arc électrique, forcément (…). Exit la dame patronnesse donneuse de leçons, et bon débarras… Halte au feu, pas si vite. Contrainte à prendre la porte, l’éconduite ressurgit par la fenêtre, comme le coucou des Helvètes. On veut la bâillonner parce qu’elle gêne. Son heure reviendra, elle croit au développement indéfiniment durable. Le sien en priorité évidemment. »

Violences policières : le mea culpa de l’Exécutif

« Violences policières : fini le flagrant déni » : c’est le grand titre de Libération…

« Il a donc fallu treize mois, une infinité de vidéos et un nombre de blessés et de mutilés sans précédent en France pour que le plus haut niveau de l’Etat prenne la mesure de la violence exercée par la police. A ce bilan déjà très lourd, il faut ajouter trois morts (…). Une accumulation vertigineuse qui a contraint le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, à changer radicalement de ton sur le sujet. »

De même qu’Emmanuel Macron hier : « Nous serons intraitables [sur les violences], a affirmé le président. J’attends de nos policiers et de nos gendarmes la plus grande déontologie. Il y a eu très clairement […] des comportements qui ne sont pas acceptables. »

Commentaire de Libération : « en laissant s’accroître le niveau de violence dans l’intervention policière, le gouvernement a pu se livrer à un calcul cynique : le risque de blessure qui plane sur les protestataires est aussi un moyen de dissuader la protestation. Pour dissiper ce doute, l’exécutif n’a d’autre solution, estime Libération, que de diligenter les enquêtes nécessaires et de prononcer des sanctions à chaque fois qu’une faute est établie, de manière à dissuader, non les manifestants pacifiques, mais les moutons noirs de la police. »

Grèves : stop ou encore ?

Enfin, le conflit sur les retraites : 42e jour de grève, constate La Croix en première page. « La mobilisation semble s’essouffler à la RATP, pointe le journal, où des agents reprennent peu à peu, souvent face aux difficultés financières. Mais la reprise est lente. »

Non, la mobilisation est toujours là, conteste L’Humanité, et même, elle s’étend désormais au monde de la culture : « grèves sporadiques dans les musées, théâtres, opéra, bibliothèques, monuments nationaux… De nombreux acteurs culturels sont entrés dans la danse initiée par les ballerines de l’Opéra Garnier. Si la grâce de ce ballet à ciel ouvert a fait le tour du monde, devenant un symbole des mobilisations contre la réforme des retraites, c’est qu’il dit, estime le quotidien communiste, toute la beauté et la profondeur de ce mouvement social, que le pouvoir macroniste voulait réduire à un combat d'arrière-garde de prétendus 'privilégiés'. »