« La course de tous les défis », lance en Une Le Parisien. Proche de l’organisation du Tour de France, ce journal se déhanche comme il peut avec les euphémismes, tel un grimpeur en danseuse, évoquant par exemple un « Tour unique » et trouvant que « c'est peut-être là sa force ».

Unique, ce cru 2020 ? C'est le moins que l’on puisse dire… Appelant plutôt un chat un chat, Libération, se demande si ce Tour est encore une course cycliste. Inventaire des contraintes sanitaires pesant sur elle à l’appui, ce quotidien trouve qu’on « roule sur la tête ». Présentation des coureurs au public « sans public », fans « sommés de rester chez eux », fête sans la fête.... Tel sera donc ce Tour « à huis clos », pointe Libé, en multipliant les questions : « À quoi sert ce Tour ? » ; « Qu’est-ce qu’un spectacle sans spectateurs ? » ; « Quid du cru 2020 sans foule au sommet des cols ? », ou encore « est-ce bien le Tour de France qui va s’élancer ? ».

Et quand Libé, dans un louable effort, tente quand même de relativiser, le cœur n’y est pas. « Certes, le départ du Tour montre que la vie continue, malgré le virus, et l’on peut s’en réjouir, admet ainsi ce quotidien. Mais on peut aussi s’inquiéter que le Tour de France fasse meilleur ménage avec le mot spectacle qu’avec le mot cyclisme. »

Libération qui, sous couvert d’anonymat, a recueilli les témoignages d’une dizaine de coureurs, désabusés :

Même si tel coureur inscrit pour la première fois au départ du Tour de France estime que « mieux vaut ça que rien », quelques-uns de ses futurs compagnons d’échappée – souhaitons-le lui – avant-même le départ, ne dissimulent guère leur désenchantement.

« On a peur que ça s’arrête, mais on a aussi peur que ça démarre », formule tel cycliste français ; « Quelle image le cyclisme va-t-il montrer ? C’est le chaos partout sur Terre, mais on s’en fout, le Tour va se dérouler », déclare tel coureur étranger ; « On n’organise pas l’Euro, on n’organise pas les Jeux olympiques, mais nous, on va faire le Tour… C’est très arrogant », renchérit tel autre dans Libé.

Le Tour de France en mode désenchantée ? Bien sûr, admet Le Figaro, mais malgré tout cela, l’épreuve-reine du cyclisme mondial demeure un fleuron :

Et ce quotidien entend lui rendre hommage. À commencer par les coureurs, ces « forçats volontaires (qui) redressent l’échine », eux qui sont pourtant « cambrés sur leur monture » et qui vont « affronter des orages, escalader des sommets, se frôler dans des sprints effrénés où la moindre chute peut se révéler fatale ».

À continuer par le public, ces « millions de Français (qui) suivront leurs exploits » à la télévision et qui, bien sûr, signale le très cocardier Figaro, « guetteront, le cœur battant, les silhouettes des champions tricolores : Thibaut Pinot, Julian Alaphilippe, Romain Bardet. De ces héros, ils attendent ce qu’ils n’espèrent plus des hommes politiques : du courage, de l’audace, du panache », espère Le Figaro, en rimant, une fois encore, avec Cyrano.

Politique française, avec la rentrée de la droite en ordre dispersée. Et ce samedi matin, c’est au tour de Valérie Pécresse d’occuper l’espace médiatique :

« Face à ces nouveaux barbares, la peur doit changer de camp », estime la présidente de la région Ile-de-France dans un entretien au Figaro. Selon Valérie Pécresse, qui fait sa rentrée avec son mouvement Libres ! aujourd’hui près de Paris, « l'angle mort, l'impensé de la politique d'Emmanuel Macron, c'est la sanction », dit-elle à ce quotidien. Dans Le Figaro, cette ex-LR trouve qu'Emmanuel Macron « sous-estime la gravité de la situation et les risques de confrontation » et propose notamment de « confisquer » les motos des rodéos sauvages, de « généraliser les retenues sur salaires et prestations sociales » en cas d'amendes impayées, ou encore d'interdire les transports aux multirécidivistes.

Le 4 septembre prochain, la République célèbrera ses 150 ans, et c’est au Panthéon que le président Macron se rendra pour l’occasion :

Étant rappelé que l'Empire de Napoléon III s’est effondré le 4 septembre 1870, chute qui a permis l’avènement de la IIIe République, Le Parisien annonce qu’Emmanuel Macron se rendra au Panthéon pour y prononcer un discours pour les « 150 ans de la proclamation de la République ».

Pourquoi le Panthéon ? Parce que c’est dans ce monument parisien que repose l'urne funéraire dans laquelle fut déposé le cœur de Léon Gambetta, « l'homme qui proclama le changement de régime », rappelle Le Parisien. Lequel journal signale aussi que ce discours du Panthéon sera pour Emmanuel Macron l’occasion de « pousser les feux sur le régalien, alors qu'un projet de loi sur la lutte contre le séparatisme doit voir le jour avant la fin de l'année ».