À l’image de la presse quotidienne cette semaine, impossible naturellement pour les magazines de passer à côté de cette tragédie qui se joue en Afghanistan. À commencer par la Une et les photos de Paris Match, comme souvent saisissantes et qui rappellent notamment « Pourquoi le monde tremble pour les femmes afghanes ». On lit ainsi le mot « peur », en lettres capitales, à côté des yeux effectivement apeurés d’une jeune fille. Alors L’Obs, lui, nous présente une fois de plus ceux qui instillent cette peur. Ces « nouveaux talibans » qui « assurent avoir changé mais pratiquent toujours amputations et pendaisons publiques », quand déjà se multiplient « les témoignages de viols et de mariages forcés de veuves et d’adolescentes ».

Les magazines tentent évidemment, à leur tour, de comprendre comment on en est arrivé là. Le Figaro Magazine nous explique « pourquoi les talibans ont gagné » ou, plutôt, c’est Cédric Bannel qui nous l’explique dans ses colonnes, énarque, ancien diplomate, auteur d’une série de romans sur l’Afghanistan. C’est en premier lieu à cause de « la corruption endémique et systématique des élites afghanes », explique-t-il mais, ici, « responsabilités partagées avec les Occidentaux » qui ont notamment cautionné une armée fantôme selon lui.
Débâcle et déroute
« Débâcle », c’est un mot qui revient beaucoup dans les hebdos cette semaine, ou encore « la déroute américaine », comme l’affiche L’Express. Le magazine observe pour sa part l’histoire d’une « superpuissance humiliée ». « Joe Biden comptait tourner la page du 11 septembre 2001 », lit-on mais l’Afghanistan aura finalement été « le cauchemar des quatre derniers président américains ». Oui, « la plus longue guerre de l’histoire des États-Unis aura été un fardeau pour chaque occupant de la Maison Blanche. Vingt ans d’hésitations, de revirements et d’échecs », estime L’Express.

Et après « ce fiasco américain », renchérit Marianne, « c’est L’Europe qui va payer ! » La situation risque en effet de « galvaniser les mouvements fondamentalistes » chez nous. Et cette Europe « complètement impuissante », s’interroge également Marianne :  « Devra-telle parallèlement gérer une situation migratoire semblable à celle de 2015 après la crise syrienne ? »
Le calvaire des arméniens du Karabakh
C’est Le Figaro Magazine qui nous emmène cette semaine dans cette enclave, l’un de ces « territoires en terre étrangère », là où les Arméniens en sont réduits à une « opération survie », souligne le magazine. En effet, « entouré de territoires conquis par l’Azerbaïdjan lors de la "guerre des 44 jours" de l’automne 2020, le Haut-Karabakh est désormais réduit à moins de 3000 kilomètres carrés ». Ce « petit pays oublié du monde, nous dit Le Figaro Magazine, est relié à l’Arménie par un corridor qu’il ne contrôle même pas ». Il vit « sous la menace de l’Azerbaïdjan mais tente de se reconstruire », nous dit Le Figaro. Or, pour l’heure, « il compte surtout sur l’armée russe pour se protéger ».

Et pour montrer la tension sur place, le magazine donne même à voir en image : « Près de la ville de Chouchi, une position arménienne et une position azérie se font face à quelques dizaines de mètres de distance seulement ». Une ligne de contact ainsi longue de plusieurs dizaines de kilomètres, où « la pression est constante sur les populations arméniennes ». « Parfois des voitures de civils essuient des tirs », lit-on. « Des fermiers disent recevoir des appels menaçants… L’eau des rivières locales, dont les sources se trouvent désormais de l’autre côté de la frontière, coule avec moins d’intensité, moins de fluidité, moins de clarté », constate Le Figaro. Il décrit ici une stratégie du pouvoir azéri qui fait tout « pour pousser les Arméniens à l’exil ». Mais ils tiennent, coûte que coûte. Oui, car « depuis l’an 301 et leur conversion au christianisme, les Arméniens ont appris à se reconstruire après les malheurs : la résilience est leur affaire », explique l’article.
Un exemple de résilience et de reconstruction
En Une d’Aujourd'hui en France Week-end, un saut dans le temps : 77 ans en arrière. Le magazine nous fait revivre la Libération de Paris, « par ceux qui l'ont vécue ». Photos et témoignages, retour sur cette semaine du 19 au 25 août 1944, « la semaine qui a vu la capitale s'affranchir du joug allemand ». Du début de l'insurrection, le 19, à l'arrivée du Général de Gaulle, le 25, « les Parisiens s'émancipaient alors de quatre années d'occupation allemande ». En somme, nous dit Aujourd'hui en France Week-end, c’était « l'une des plus fiévreuses semaines qu'ai vécue la capitale ».
Communication politique et pré-campagnes
Fiévreuse, de nos jours, cette année présidentielle risque de l’être également en France... Comment passer à côté des communications de pré-campagnes cette semaine ? Il faut en dire un mot rapide. Le couple du républicain Xavier Bertrand en vacances en Corse dans Paris Match, et dans Le Point sa rivale Valérie Pécresse en vacances quant à elle en Corrèze, sans doute pour enfiler les charentaises de Jacques Chirac. « Je suis 2/3 Merkel et 1/3 Thatcher », affirme-t-elle. Rien que ça ! Et puis dans Le Point encore, focus sur les Macron et « le livre de leurs secrets ».Un livre immersion dans l’intimité du couple et de l’Elysée, signé Gael Tchakaloff et publié chez Flammarion. Un livre qui « va faire du bruit », affirme Le Point. Il s’appelle « Tant qu’on est tous les deux ». Et le couple fait bien de s’y préparer car, l’année prochaine, les Macron ne seront peut-être finalement plus que tous les deux. Non plus à l’Élysée mais chez eux, au Touquet.