« Les risques d’un embrasement » pour Le Figaro avec en Une, un drapeau américain déchiré hier dans la rue par des manifestants iraniens. « La confrontation » titre Libération avec un photomontage qui montre Donald Trump le regard inquisiteur face au guide suprême iranien, pensif, la main sur le menton.

Cette question pour Le Figaro : « On aimerait être sûr que Donald Trump mesure la complexité de la partie d'échecs dans laquelle il s'est engagé ? »

Et une affirmation pour Libération : le meurtre du général a pour effet d’unir dans une même colère opposants et soutiens iraniens au régime de Téhéran créant une sorte d'union nationale et renforçant les éléments les plus radicaux.

La Croix brosse le portrait de ce petit homme, en taille, surnommé « le commandant de l’ombre ». En tant que chef de la force al-Qods des Gardiens de la révolution - l’armée idéologique du régime de Téhéran -, Qassem Soleimani dirigeait une institution vouée à l’action secrète sous toutes ses formes : armée, politique, financière… Forte de 10 à 20 000 agents, selon les services de renseignement occidentaux.

« Il allait à la mosquée régulièrement, rapporte La Croix, mais ce n’était pas la religion qui le motivait dans son action. Plutôt le nationalisme. Et l’amour du combat. » Depuis longtemps, chaque étranger de marque en visite à Téhéran essayait de le rencontrer, c'était l'homme qui murmurait à l'oreille de l'ayatollah Ali Khamenei. L’ayatollah qui, hier, deux heures après le décès de Soleimani, décrétait un deuil national de trois jours et menaçait de « venger » sa mort.

Car, c’est l’autre question, quelle va être la réplique iranienne ?

L'attaque, en tout état de cause, oblige le gouvernement iranien à une réplique spectaculaire, note Libération, même si son infériorité militaire l'incite à éviter - en principe - un casus belli manifeste. L’Iran prendra son temps et « choisira le terrain irakien pour répliquer », nous dit La Croix.

L’Iran a le choix entre plusieurs cibles : les huit bases militaires américaines encore présentes sur le sol irakien, mais aussi les sociétés, les écoles ou universités américaines. C’est la raison pour laquelle les États-Unis ont conseillé à tous leurs ressortissants de quitter l'Irak, immédiatement.

« Ainsi va le monde », conclut Libération, quand on confie les rênes de la première puissance planétaire à un irresponsable.

Pendant ce temps-là, à l'autre bout de la planète, l'Australie brûle

« Le salut est venu de la mer », note Libération. Deux navires de l’armée australienne ont été réquisitionnés pour évacuer une partie des 4 000 personnes piégées par les flammes. Depuis plusieurs jours, ces familles massées en ultime recours sur la plage de Mallacoota, dans l’État du Victoria, attendaient, les pieds dans l’eau, qu’on leur vienne en aide.

Depuis le début de la saison des incendies en septembre, au moins 23 personnes sont mortes. Les feux ont également été meurtriers pour la vie sauvage, et ont détruit la quasi totalité du parc national de Flinders Chase, sur Kangaroo Island. La situation pourrait durer « des mois », conclut Le monde.

Et puis, il y a cette attaque au couteau hier en France

« Périple meurtrier », titre Le Parisien. Hier après-midi près de Paris, dans le parc des Hautes-Bruyères de Villejuif, un jeune homme pieds nus et en djellaba, qui court un couteau à la main, tue un quinquagénaire et blesse grièvement son épouse, avant de blesser plus légèrement une seconde femme. S'en suit un face-à-face la police : voyant arriver les hommes de la BAC, qui font les sommations d’usage, l’homme au couteau lève les yeux au ciel et se dirige vers eux. L’assaillant est abattu. L’enquête commence.

Dans l'actualité sociale, un 30e jour de grève « historique », titre L'Humanité

Alors que la contestation contre la réforme dure depuis un mois, la rentrée sociale devrait se traduire par une montée en pression, note le journal communiste. Les appels à « l’apaisement » d’Emmanuel Macron lors de ses vœux n’y changeront rien. La mobilisation contre la réforme des retraites, démarrée le 5 décembre dernier, fait déjà date dans l’histoire. Elle surpasse en termes de durée le mouvement massif contre le plan Juppé en 1995. Une déferlante sociale inédite depuis Mai-68, signe L'Humanité.

Plusieurs actions sont prévues la semaine prochaine : l'intersyndicale appelle à une nouvelle journée d'actions interprofessionnelles le jeudi 9 et aussi le samedi 11 janvier.

Et puis enfin, la cavale de Carlos Ghosn continue d'alimenter toutes les spéculations possibles et imaginables, quatre jours après son évasion du Japon

Comment a-t-il fait pour quitter sa résidence tokyoïte - surveillée - jours et nuits par la police japonaise ?, se demande Le Parisien.

Deux hypothèses pour l'instant : se serait-il dissimulé dans une grande caisse ? Comme par exemple l'étui d'un violoncelle, il y aurait eu un concert chez lui quelques jours auparavant. Le stratagème d'une caisse ou d'une grande valise - démenti - par son épouse, Carole Ghosn, auprès de l'agence Reuters.

Et s'il était parti, comme si de rien n'était ?, suggère Libération. À en croire les dernières images de vidéos surveillance, Carlos Ghosn quitte seul son domicile dimanche dernier vers midi, sans présence particulière à ses côtés. Libération qui suggère aussi une bande son qui pourrait bien fonctionner pour illustrer les dernières images au Japon d'un homme seul qui marche dans rue, bande son chantée par Jane Birkin.

« Il est parti chercher des cigarettes. En fait, il est parti. À moins peut-être qu'une camionnette. Tout net. Me l'ait occis. Ce qui tendrait à prouver que les cigarettesvous mettent. À l'agonie... » Sur des paroles de Serge Gainsbourg.