Après l’abstention record du premier tour, dimanche dernier, quand deux Français sur trois se sont gardés d’aller voter, l’ensemble de la presse française se demande, en effet, si le second tour, aujourd’hui, va encore tourner au « boycott », comme le formule « la Une » du Courrier Picard. 

Mais la Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est « sans conteste LA région où tout se joue »,résume Le Parisien Dimanche (l’article « LA » étant ici écrit en lettres majuscules). À l’heure du dépouillement, « tous les regards se porteront ce soir vers le Sud, souligne ce journal : si la région Paca bascule aux mains du RN, ce sera une première historique et une rampe de lancement pour Marine Le Pen ».

Selon ce journal, si Thierry Mariani perd la région Paca, le doute « ne fera que s’amplifier. À l’inverse si le Rassemblement national l’emporte, ces interrogations seront balayées. La victoire créera un séisme politique ».

Le Journal du Dimanche n’écrit guère autre chose, en expliquant qu’en cas de nouvelle déconvenue, ce soir, « la marche pourrait finalement s’avérer trop haute » pour Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle de 2022 en France.
Dans la presse magazine également cette semaine, le retour de Laurent Gbagbo, mais cette fois-ci, vu de l’intérieur de l’avion qui a ramené l’ex-président ivoirien sur sa terre natale, après dix ans d’exil
Et c’est l’hebdomadaire Paris Match qui était du voyage. Tout de suite, coup d’œil sur la pagination dédiée à ce reportage et sa position dans le magazine. Paris Match a consacré six pages à ce retour de l’ex-président en Côte d’Ivoire, dont quatre d’illustrations : ici, Laurent Gbagbo, tout sourire, assis dans l’avion ; là, debout au premier rang des fidèles réunis lors de la messe, dimanche dernier, à la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan, sur les hauteurs de la commune du Plateau ; là-encore, montrant aux fidèles un chapelet blanc offert lors de cette messe par Monseigneur Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, président de la conférence épiscopale ivoirienne ; mais aussi-là, micro en main, s’adressant aux militants du FPI à son arrivée, jeudi 17 juin, à son ancien quartier général de campagne, dans le quartier de la Riviera-Atoban. A quoi Paris Match a ajouté l’image d’une foule en liesse à l’aéroport, se pressant pour photographier le retour attendu comme « le jour où il fera jour », selon la formule de « ses partisans » rapportée par cet hebdomadaire, mais aussi une photo des « importantes forces de l’ordre (…) mobilisées pour disperser » ses supporters, signale Match.

Choc des photos, donc, conformément à la légende de ce journal, mais aussi contexte de pagination. Le retour de Laurent Gbagbo s’insère entre un portrait en cinq pages du footballeur Karim Benzema et un autre, en dix, de l’actrice Leïla Bekhti, qui, elle, il est vrai, a également droit à « la Une » de ce magazine.

Poids des mots enfin, avec cette remarque de Laurent Gbagbo mise en exergue par Paris Match (je cite) : « En Afrique, un parti au pouvoir à la tentation d’être unique. Donc le combat continue » (fin de citation). Phrase dite avant que l’ex-président « explose d’un grand rire, pas mécontent de cette pique contre Alassane Ouattara qui vient d’entamer un troisième mandat, contesté par une partie de la classe politique », énonce Match. Le récit de l’envoyé spécial de cet hebdomadaire va du « salon présidentiel » de l’aéroport de Bruxelles, où Laurent Gbagbo attend son vol en compagnie de « sa compagne » Nady Bamba, de son avocate Habiba Touré, mais aussi de Daniel Billaud, secrétaire national du FPI, « le parti de Laurent Gbagbo », à l’arrivée chaotique à Abidjan, puis à la messe de dimanche dernier, suivie du communiqué de demande de divorce d’avec Simone Gbagbo, lundi. « En trois jours, le revenant a tiré un trait sur ce passé qui obstruait son avenir, énonce Paris Match ; preuve qu’il n’a rien perdu de son adresse ».
Deux mots enfin du procès de « l’affaire Bygmalion » qui vient de s’achever au tribunal de Paris. Le parquet a requis un an de prison contre l’ancien président français Nicolas Sarkozy, dont six mois ferme
Un procès « tout en dérobades », souligne L’Obs, ce fut « le bal des Bygmenteurs ». Car à la barre, l’amnésie a très souvent frappé les prévenus. Dans son « cinglant » réquisitoire, pointe cet hebdomadaire, la substitut du procureur a souligné que Nicolas Sarkozy était « signataire et seul responsable de ses comptes de campagne », et face aux dénégations de l’ancien chef de l’Etat, elle a posé cette simple question que relève L’Obs : « Comment peut-il prétendre que sa signature ne vaut rien, au moment où il signait des traités au nom de la France ? ». Réponse des juges à venir.