C’est un nouveau concept, celui de guerre dite « hybride », guerre dans laquelle les « munitions » sont « des réfugiés bloqués derrière des barbelés, otages d’une crise orchestrée pour faire pression sur l’Union européenne », résume L’Obs.

Étant rappelé que la Pologne est membre de ladite Union européenne, et que c’est dans la province polonaise de Podlachie, à sa frontière d’avec la Biélorussie, que se déroule ce bras de fer entre l’Europe et la Biélorussie du président Alexandre Loukachenko, L’Obs a tenté en vain de se rendre sur place pour prendre la mesure de la détresse de ces quelques milliers de migrants interdits de pénétrer en Pologne (en vain car la zone est interdite d’accès par l’armée polonaise).

Dénonçant une « guerre de propagande » par le dictateur biélorusse dont « l’objectif » consiste à « faire à l’Europe un "chantage aux migrants" pour l’obliger à lever les sanctions contre son régime », L’Obs médite sur cette « drôle d’époque, où les migrants sont devenus une monnaie d’échange diplomatique. Personne n’en veut, alors chaque pays est prêt à payer cher pour les expédier le plus loin possible ». 

L’hebdomadaire Marianne n’écrit pas autre chose, en qualifiant en une l’immigration d’arme « de déstabilisation massive », mais aussi en dénonçant tout à la fois « le cynisme des dictateurs » et « la culpabilité qui nous paralyse ». Sous la plume de Marianne, les dictatures incriminées sont aussi bien la Biélorussie que le Maroc, la Turquie que la Libye, des États qui font « de la misère un arsenal politique pour faire du chantage migratoire à leurs voisins et en particulier à l’Union européenne, prisonnière de ses dogmes » !

► À écouter aussi  : À la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, des migrants otages d'un bras de fer diplomatique
La presse hebdomadaire se penche aussi sur le chaos en Éthiopie
La presse hebdomadaire pointe la responsabilité du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. « La responsabilité de la tragédie qui a transformé l’une des locomotives du continent africain en champ de bataille incombe à Abiy Ahmed », martèle Le Point. Selon ce magazine, « l’Éthiopie se trouve aujourd’hui aspirée par une spirale de violence qui rappelle celle dans laquelle se trouve la Syrie ».

Ce pays, naguère stable, « devient un accélérateur de la déstabilisation de la Corne de l’Afrique, qui s’ajoute à la dictature d’Issayas Afeworki en Érythrée, à la fracture du Soudan autour du coup d’État militaire, à la partition de la Somalie entre seigneurs de la guerre depuis trente ans », se navre Le Point.

Lequel hebdomadaire prévient : « toute l’Afrique du Nord-Est pourrait s’embraser si l’Égypte profitait de la guerre civile éthiopienne pour appliquer ses menaces de frappes aériennes sur le barrage de la Renaissance, construit sur le Nil Bleu ». 
Franc Tireur, nouvel hebdomadaire français 
Salut confraternel pour conclure, à un nouvel hebdomadaire dont, à lui seul, le nom est une référence à l’histoire de la presse en France, puisqu’il s’agit de Franc Tireur.

Né durant la Seconde Guerre Mondiale, Le Franc Tireur, fut un journal clandestin de la Résistance, qui paraîtra jusqu’en 1957 sous le nom de Franc Tireur. Ce simple titre est donc de retour dans les kiosques, à l’initiative d’un éditorialiste à l’écharpe rouge et d’un philosophe à la mode bien connus des Français qui regardent encore la télévision.

Se réclamant de « la raison », les fondateurs de Franc Tireur s’en prennent en une à ces soutiens d’Éric Zemmour que sont, selon eux, « les cathos intégristes » (entendez les catholiques intégristes).

Dans ce numéro 1 de Franc Tireur, la fille de l’ex-Premier ministre béninois Lionel Zinsou ne s’en tire pas mieux. Car la nomination de Marie-Cécile Zinsou à la présidence de la Villa Médicis, à Rome, « fait grincer des dents, affirme ce journal. En raison d’une part d’un parachutage inattendu depuis l’Elysée, et d’autre part, du profil de sa bénéficiaire », ce nouvel hebdomadaire se demandant « comment comprendre qu’Emmanuel Macron considère le décolonialisme comme un danger pour l’université française et procède, en même temps, à des choix qui accélère sa légitimation » tel que celui de la fille de l’ancien banquier Zinsou pour diriger la Villa Médicis, devenue, sous sa plume, « la Villa des décoloniaux ». Comme quoi, quand Franc Tireur tire dans tous les coins du quartier parisien de Saint-Germain-des-Près, des balles perdues ricochent jusqu’à Cotonou, où, poliment, en pareille circonstance, on a coutume de dire « Bonne arrivée ! » à un nouveau venu tel que Franc Tireur.