« L’Église va payer » : c’est le grand titre du Parisien. Un titre qui peut paraître quelque peu brutal mais qui finalement résume bien la situation : l’Église va en effet indemniser les milliers de victimes d’actes pédophiles menés par des religieux. Des abus dénoncés récemment dans le rapport Sauvé, fruit d’une longue enquête. 

« Un vrai virage », commente Le Parisien. « Une prise de conscience sincère de l’épiscopat. Il y avait eu samedi cette cérémonie où les évêques avaient tous demandé pardon, à genoux et en civil, à la demande des associations de victimes. Une manière de reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église. Autre geste fort, pointe Le Parisien, confier à une instance indépendante, dirigée par une ancienne magistrate, le soin de travailler sur la reconnaissance et la réparation des actes pédophiles. C’est la fin de l’entre-soi. Une révolution. L’Église accepte aussi de payer, quitte à vendre des biens immobiliers ou à contracter un emprunt. Elle a jugé prudent de ne pas demander aux fidèles de mettre la main à la poche, ce qu’une grande partie d’entre eux auraient refusé. »
Un tournant
« Ces mesures simples mais essentielles constituent un tournant, insiste La Croix. Au-delà, il faut aussi souligner le changement de posture des évêques, pointe le quotidien catholique. 'Nous avons compris que nous avions besoin d’une aide extérieure', admet Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France. C’est l’un des aspects les plus encourageants de la journée d’hier. Sur les procédures d’écoute de victimes, les protocoles d’enquête, l’évolution de la gouvernance des diocèses, les évêques systématisent le recours à des cabinets d’audit externes, à la justice française, ou à des laïcs. Il s’agit, conclut le quotidien catholique, d’un pas important vers une nouvelle conception, plus collégiale, de leur autorité. » 
Construire une « maison sûre »
Finalement, enchaîne Le Figaro, « les évêques français ont accepté de regarder la 'face sombre' de l’Église, qui fut longtemps muette, comme paralysée, incapable d’ouvrir les yeux devant la tragédie. Ils ont annoncé des mesures fortes. Les victimes les attendaient, le rapport les demandait, la société les guettait. Il faut reconnaître à l’Église catholique le mérite de cette initiative inédite. Elle a choisi une attitude courageuse et mené une réflexion implacable. L’enjeu n’est pas mince pour elle, relève encore Le Figaro : car une affaire d’une telle ampleur n’est pas close par de beaux gestes et des méditations profondes. Il s’agit de continuer à suivre le chapitre du scandale par l’accompagnement durable des victimes et la mise en place de garde-fous afin de protéger chacun contre la perversité de certains: construire une 'maison sûre', pour paraphraser le pape François. Mais il s’agit d’écrire dans le même temps un nouveau chapitre, pour et avec les millions de fidèles, les milliers de prêtres, spectateurs horrifiés par les révélations du rapport Sauvé, bousculés par la séquence ouverte depuis un mois, peut-être ébranlés dans leur foi. »
Macron parle ce soir
À la Une également : en attendant Macron… Le chef de l’État va parler ce soir à 20h aux Français. Au centre de son intervention, la reprise de l’épidémie de Covid-19. « Rappel vaccinal : les Français en auraient-ils leur dose ? », s’interroge Libération. « Face à la résurgence de l’épidémie et aux lenteurs de la campagne de vaccins en cours, l’exécutif réfléchit à conditionner le passe sanitaire à une nouvelle injection pour les populations concernées. » « Covid-19 : Emmanuel Macron de nouveau sur le front sanitaire », titre Le Monde. « Emmanuel Macron va adresser une dose de rappel aux Français : ils n’en ont pas encore fini avec l’épidémie de Covid-19. Et lui non plus. »
Coincés entre la Biélorussie et la Pologne
On revient enfin à Libération qui dénonce la situation dramatique des migrants coincés entre la Biélorussie et la Pologne… « Des exilés affamés, en hypothermie et déshydratés », soupire le journal. « Refoulés par les garde-frontières polonais et biélorusses, ces réfugiés, pour la plupart venus du Moyen-Orient, errent dans les forêts. À l’approche de l’hiver, les ONG craignent une hécatombe. (…) L’ampleur du drame ? Impossible d’en saisir les contours précis, relève Libération. Le long de la frontière avec la Biélorussie, qui s’étend sur près de 400 km, Varsovie a instauré un état d’urgence dont l’accès est interdit aux ONG comme à la presse. »