Revue de presse des hebdomadaires français artwork

Revue de presse française - À la Une: l’Amazonie brûle et nous regardons ailleurs

Revue de presse des hebdomadaires français

French - August 23, 2019 07:21 - 5 minutes - ★★★★★ - 4 ratings
News Homepage Download Apple Podcasts Google Podcasts Overcast Castro Pocket Casts RSS feed


Pour paraphraser la phrase de Jacques Chirac au Sommet de la Terre en 2002, la presse française ce matin est au chevet du « poumon de la planète ». « En plein après-midi, Sao Paulo a été plongée dans la nuit », raconte Le Figaro. Un couloir de fumée a recouvert la métropole brésilienne « provoquée par d’immenses incendie dans le sud de la Bolivie, du Paraguay et de l’Amazonie brésilienne, à 2500 kilomètres de là ». Il aura fallu ce sombre présage pour les Brésiliens réalisent que l’Amazonie était en feu depuis plusieurs semaines et que le monde s’en émeuve. 1340 km² ont brûlé rien qu’au mois de juillet, « c’est la taille du Luxembourg », s’effare La Dépêche du Midi. La Charente Libre en appelle à Galilée pour dire l’évidence : « Et pourtant, elle brûle ».

Une situation qui « incarne à merveille les grands discours dont les effluves s’évaporent trop vite », déplore le quotidien de l’ouest de la France. Pour les ONGs de défense de l’environnement, rapporte Le Figaro, le lien entre incendie et déboisement est clair : « les dix municipalités amazoniennes qui ont enregistré le plus de départs de feu sont également celles où le taux de déforestation est le plus élevé. »

Jair Bolsonaro, le président brésilien, autoproclamé ironiquement « capitaine tronçonneuse » a une autre explication, il accuse les ONGs d’actions criminelles pour attirer l’attention contre sa personne et son gouvernement. « Le mensonge comme programme politique et le cynisme comme mode de gouvernance: au Brésil comme au Groënland, cela n’a pas seulement des conséquences sur la politique intérieure », s’indigne la Charente Libre. Et le quotidien de poursuivre : « Pourquoi ne pas imaginer pour l’Amazonie une prise de position et surtout des actions communes à la sortie du G7 ? On peut toujours rêver… »

Le sommet de Biarritz, justement, c’est l’autre sujet du jour pour la presse française

Les Echos y voient « le sommet d’un monde fracturé ». Le quotidien économique voit Emmanuel Macron dans un rôle d’ « équilibriste », plus clément dans l’image Le Figaro l’imagine plutôt en « médiateur ». Une chose est sûre, ce G7 s’annonce « difficile » pour le président français résume Le Monde. « Sur fond de menace de récession économique, de tensions internationales croissantes, mais surtout de dissensions internes entre membres », écrit le journal du soir, il ne faut pas s’attendre cette fois à un communiqué commun, marqueur « comme la traditionnelle photo de famille » d’une unité de façade. Le président français dans une formule dont il a le secret, ne veut plus, racontent les Echos, « de ces chicayas de bureaucrates » et préfère favoriser les entretiens bilatéraux et les discussions informelles.

Les sept pays dits « les plus industrialisés » ne seront pas seuls, plusieurs dirigeants africains ont été invités, le partenariat avec l’Afrique et la lutte contre les inégalités faisant partie des grands sujets choisis. Mais à voir la liste des participants établie par le journal économique : « un Donald Trump imprévisible, un Boris Johnson préoccupé par le Brexit, un Justin Trudeau empêtré dans les affaires, un Giuseppe Conte démissionnaire et une Angela Merkel dont la fin de mandat se profile », il ne faut pas attendre de miracle.

Les habitants de Biarritz eux dénoncent « un hold-up en pleine saison »

Les mots sont ceux d’une commerçante rencontrée par 20 Minutes. Dès le début du sommet demain, la ville sera « mise sous cloche » explique le journal, avec d’énormes restrictions d’accès. 13 000 policiers et gendarmes sont déployés tout le long de la côte basque. « Les forces de l’ordre sont déjà partout », et la ville elle sera délimitée en deux zones, « dans la zone rouge sous très haute surveillance, impossible d’accéder autrement qu’à pied et muni d’un sacro-saint macaron délivré aux seuls résidents ». Les autorités veulent éviter tout débordement avec les opposants à ce G7, mais « plus que l’insécurité, les professionnels craignent avant tout une ville morte ». Fataliste, un cafetier explique : « s’il n’y a personne on fermera jusqu’à la fin du sommet ».

Dans Libération et La Provence, deux dossiers consacrés à l’antispécisme

C’est la lutte animale, s’exclame en Une le journal du sud de la France, parodiant l’Internationale. Si vous n’êtes pas familier avec le terme nous explique La Provence, le concept de spécisme est né dans les années 1970, un mot forgé « sur le modèle du racisme, du sexisme et de toute doctrine impliquant un classement hiérarchique entre individus ».

« Cause animale, débat sauvage » titre Libé à la veille de la Journée mondiale pour la fin du spécisme. Dans la ligne de mire des antispécistes, « abattoirs, élevages, boucheries, cirques ou zones de chasse ». « Certains d’entre nous prônent le réformisme pour améliorer les conditions d’élevage, de transport et d’abattage en s’appuyant sur la notion de bien-être animal. D’autres défendent une position abolitionniste et réclament l’interdiction immédiate de toute exploitation animale », explique à La Provence une militante. Les représentants de la deuxième catégorie n'hésitent plus à agir : graffitis, vitrines brisées, jets de faux sang voire incendies à base de cocktail molotov.

Depuis deux ans, les incidents se multiplient explique Libération. Les détracteurs des antispécistes ont sorti le grand mot, certains ne se contentent plus de dénoncer les agissements de bobos écolos extrémistes, non ils parlent carrément de « terrorisme alimentaire », ce qui légitime leur violence en retour. Un directeur de cirque sera jugé en février pour des menaces de mort à l'encontre d'une militante, lors d'une opération contre la chasse à cour une militante a été jetée dans un fossé, sa tête maintenue sous l'eau par un chasseur tandis qu'un de ses camarades était roué de coups. « Dans les deux camps, conclut Libération, chacun redoute qu'un accrochage finisse vraiment mal. »