Jean Castex a mis les Français en garde : « Si nous ne faisons rien, la situation pourrait atteindre les mêmes niveaux qu'en mars. Cela pourrait vouloir dire reconfinement, si la situation devait encore s'aggraver », a prévenu le Premier ministre ce jeudi soir à la télévision.

Une mise en garde pour tenter d’endiguer la vague d’indignation suite aux annonces restrictives du ministre de la Santé Olivier Véran mercredi soir. Une tempête d’indignation, du côté de Marseille surtout, les élus locaux ayant été court-circuités par le gouvernement, et que Jean Castex assume, a-t-il dit ce jeudi soir à la télévision.

Les nouvelles restrictions « suscitent la polémique », lance en Une Le Figaro. Le gouvernement est « en butte à la colère des Marseillais, la crainte des bistrotiers, l’incompréhension des citoyens. Olivier Véran a rompu le fragile équilibre entre nécessités sanitaires, économiques, sociales et culturelles qu’Emmanuel Macron jusqu’ici parvenait à tenir. Depuis, l’exécutif a basculé en zone d’alerte politique », prévient Le Figaro.

Colère sur la Canebière

Avis partagé par la quasi-totalité de la presse. En annonçant ses mesures restrictives sans concertation, le gouvernement, mercredi soir, s’est pris les pieds dans le tapis. Ce qui ne saurait justifier certaines réactions publiques très vives.

Bien sûr, admet l’Opinion, « travailler sans les territoires est une er­reur ». Rappelant ce qui constitue « l’ADN » de Jean Castex, celui d’un Premier ministre « bien ancré dans le local », ce quotidien trouve que le gouvernement « aurait dû s’en préoccuper bien davantage. Mais de là à insulter le ministre de la Santé […] de là à menacer de passer outre les interdictions d’ouvrir les bars et restaurants, il y a un gouffre, martèle l’Opinion. Que des hommes et des femmes de premier plan en appellent à la désobéissance civique est grave. Alimenter le ressen­timent de ceux à qui le gouvernement demande au contraire d’être respon­sable est précisément… irresponsable », remarque ce quotidien.

« On croyait avoir compris que la nomination de Jean Castex à Matignon était, entre autres, symbolique de la volonté d’Emmanuel Macron de renouer le fil avec les autorités locales et les corps intermédiaires, renchérit Libération. Résultat : […] une fronde des élus, en [Provence-Alpes-Côte d’Azur] comme en Guadeloupe et, dans une moindre mesure, à Paris. Comme si Jean Castex avait perdu, en un trimestre dans l’enfer parisien de Matignon, son accent du terrain », remarque Libé. Aussi, ce quotidien le souligne-t-il, les « annonces difficiles » liées à la crise sanitaire ne pourront être « acceptées par les Français qu’à condition d’être portées par tous leurs représentants. Le préalable étant de… les partager avec eux ».

Alors ? Alors au-delà de la polémique, le quotidien Le Parisien préfère se concentrer sur le danger du virus, en se demandant s’il ne reste pas que « quinze jours pour inverser la tendance ? ».

Malus sur le poids des voitures : c’est « non »

Les écologistes apprécieront… Contrairement à ce qu’ils espéraient, il n’y aura pas de taxe sur le poids des voitures en France. Cette idée de malus affectant les véhicules lourds, comme les SUV par exemple, ces grosses cylindrées qui consomment nécessairement plus d’énergie pour déplacer leur masse, et qui, de ce fait, polluent davantage… Cette idée, donc, était issue de la Convention citoyenne pour le climat, et elle a soulevé un vrai vent de panique chez les constructeurs automobiles.

Eh bien non, il n’y aura pas de malus au poids pour les voitures. Selon le quotidien Les Echos, le ministère de l’Économie a dit « non » à un nouveau malus automobile lié au poids. Toutefois, complète le journal Les Echos, c’est sous une « forme édulcorée » que l’idée d’un malus portant sur la masse des véhicules pourrait « tenter de se glisser » dans le grand projet de loi Climat porté par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.

Théâtre hors limites

Et puis cette enquête sur de présumés agissements abusifs d’un professeur sur des élèves au conservatoire d’art dramatique de Rennes, dans l’ouest de la France. Un professeur qui est toujours en poste. Enquête de Libération et que ce quotidien a hissé en Une en dénonçant des « abus au conservatoire ». Libé a recueilli une vingtaine de témoignages d’anciens élèves et collègues du conservatoire de Rennes, en Bretagne, qui « accablent » les méthodes d’un professeur de théâtre, des méthodes « décrites comme violentes et abusives », énonce ce quotidien.

Ces apprentis comédiens ou ex-apprentis comédiens dénoncent des faits de « harcèlement moral », un climat de « terreur » et accusent leur professeur « d’avoir agressé sexuellement deux élèves », dont une alors âgée de 16 ans, ce que ledit professeur conteste « fermement » à Libération, journal dans lequel sont relatées des répétitions de la pièce de Shakespeare, Titus Andronicus, tragédie dans laquelle il est effectivement fait mention d’un viol, mais dans les dialogues uniquement. Là, le professeur a mis en scène le viol et a exigé de ses élèves qu’ils le jouent. Pas assez vigoureusement à son goût, alors il est monté sur scène pour une démonstration que deux jeunes femmes, dont l’une était mineure au moment des faits, décrivent dans Libération comme une agression sexuelle.