C’était le 11 mars 2011. Tout le monde a encore en mémoire les images de ce gigantesque tsunami qui passait au-dessus des digues et submergeait la ville de Fukushima et ses environs, faisant exploser la centrale nucléaire.

« Dix ans après la pire catastrophe atomique depuis l’explosion de Tchernobyl, le Japon n’en est qu’au début des opérations de décontamination, soupire Le Parisien. À Tchernobyl, les autorités ont décidé d’abandonner le territoire contaminé. Les Japonais, eux, ont décidé d’engager un chantier de reconquête du territoire. Mais à quel prix ? », s’interroge le journal. « Sur les 95.000 personnes évacuées, seules 21.000 sont revenues. C’est que Fukushima est devenue une sorte de déchetterie nucléaire à ciel ouvert, souligne Le Parisien. On y recense pas moins de 1.359 sites d’entreposage de déchets, contenant 17 millions de m2 de végétaux et résidus de sols contaminés. On peut comprendre que le taux de retour des populations n'excède pas 20 %. »
Le nucléaire : « un Frankenstein industriel »
Depuis dix ans, la part du nucléaire dans la production mondiale d’énergie est en baisse, relève Libération. « En France, le pays le plus nucléarisé au monde avec 56 réacteurs pour 67 millions d’habitants, elle est tombée l’an dernier à 70%, contre plus de 80% dans les années 2000. »

Et pour le journal, il faut tout faire pour baisser encore la part du nucléaire… En effet, rappelle Libération,  « Hiroshima, Tchernobyl, Fukushima… L’hybris (la démesure) des hommes se mesure à l’aune des cicatrices laissées sur ces terres brûlées. Risques industriels, menace terroriste, vulnérabilité aux aléas climatiques et naturels : il reste difficile de penser les limites de ce qui reste un élément majeur de la puissance, de l’indépendance, du rayonnement industriel et militaire de la France. Mais comment ignorer son coût financier ? Comment négliger son impact écologique faramineux ? Jadis fleuron de l’excellence française, le nucléaire reste un Frankenstein industriel dont les déchets seront cet héritage maudit légué aux générations futures. »
En finir avec le nucléaire ? « Une obsession idéologique »
Non, rétorque Le Figaro : « 10 ans après Fukushima, le nucléaire reste indispensable ». C’est le grand titre du journal.

« Faut-il rayer le nucléaire de la carte du monde ? Les écologistes en rêvent depuis la catastrophe de Fukushima. (…) Cette obsession idéologique résiste mal au principe de réalité, estime Le Figaro. Le réchauffement climatique, s’inquiète-t-on, menace l’avenir de la planète. Justement, l’énergie nucléaire, dont les critères de sécurité ont été relevés à des niveaux sans précédent, n’émet quasiment aucun CO2, ce qui nous vaut de figurer parmi les meilleurs élèves. (…) L’avenir, nous dit-on, réside dans le développement des énergies renouvelables. Peut-être, et nous déployons d’ailleurs de gros efforts pour nous équiper. Mais, relève Le Figaro, la route sera longue avant de produire et de stocker suffisamment d’électricité pour faire tourner le pays. À ce jour, personne n’a encore résolu l’équation fondamentale de l’intermittence de ces sources d’énergie, à l’origine de coupures parfois dramatiques, comme récemment au Texas ou en Californie, où l’on paie des factures d’électricité astronomiques. Est-ce vraiment cela le modèle que l’on souhaite proposer aux Français ? »
Le nécessaire consensus…
Ce qui est sûr, pointent pour leur part Les Échos, c’est que la demande en électricité va exploser dans les prochaines années, pour nous chauffer, pour nous éclairer, pour nous déplacer…

« Un consensus national doit (donc) être recréé, estime le quotidien économique. La tâche est immense alors même que l’économie est en crise et que les déficits s’accumulent. Et même si le plan de relance européen a une forte composante verte, il faut à la fois au minimum financer la prolongation de la durée de vie des centrales à 60 ans, miser sur l’hydrogène vert, construire les gigantesques champs d’éoliennes offshore en panne depuis des années au large de la Normandie. Le tout en évitant de procrastiner comme cela a été fait avec le solaire, l’éolien terrestre, et même les politiques d’économies d’énergie dans le secteur du logement. »

Bref, tout faire pour ne pas se retrouver comme la Suède, qui a décidé de sortir du nucléaire et qui s’est retrouvée à importer cet hiver de l’électricité produite à partir de charbon.