« Pour contrer les variants du Covid-19, l’Europe parie sur les vaccins ». Rien de nouveau ce mardi matin en Une du Figaro. Le journal publie un entretien avec Thierry Breton, le commissaire européen chargé de la politique industrielle. À l’heure où « l’Europe est lancée dans une course-poursuite contre les variants », écrit Le Figaro, Thierry Breton l’assure : « D’ici à la mi-juillet », l’Union européenne devrait disposer des « doses nécessaires pour vacciner 70% de sa population adulte ». C’est bien Bruxelles qui les fournira aux États membres.

D’ici l’été également, « les capacités de production devraient atteindre 200 millions de doses par mois », affirme Thierry Breton. Il relativise le retard européen, très critiqué en France, et préfère insister sur un fait dont « les Français ne sont pas conscients », à savoir que « la très grande majorité des vaccins dont on dispose ont été développés par des chercheurs européens et financés par des fonds européens ». Thierry Breton prêche forcément pour sa paroisse…
Le retard du vaccin français
Pas certain que cela fasse oublier en tout cas le retard du vaccin français. C’est Le Monde qui revient dessus ce mardi : « L’industrie française reste à la traîne », affiche le journal en Une. Oui, « la France est déclassée » dans cette course : « Si la production des vaccins d’autres pays est désormais amorcée, l’hexagone peine à faire émerger les siens ». Il reste « cantonné à un rôle de sous-traitant ». Et comme pour mieux montrer l’échec français, Le Monde prend ici l’exemple de la société de biotech nantaise Valneva. Son candidat vaccin a passé « avec succès les premières phases d’étude clinique », mais le laboratoire « a préféré se tourner vers le Royaume-Uni qui lui assurait plus de commandes ». Il vise désormais une cotation au Nasdaq américain. Le Monde revient aussi sur les promesses d’Emmanuel Macron, tenues dimanches dans une interview sur CBS. Un président « optimiste » ayant affirmé que l’Union européenne tiendrait ses objectifs et que le vaccin développé par Sanofi « sera disponible bientôt ».
Un président déjà en campagne
« Déjà en campagne, Macron police sa pensée » à un an de l’élection présidentielle. Voici l’analyse de Libération. Jeu de mot sur le thème de la sécurité, car c’est sur celui-ci selon Libé qu’Emmanuel Macron a lancé lundi « une vaste offensive à destination de l’électorat de droite ». Sur les sujets régaliens, « avec une interview fleuve au Figaro et une visite axée sur la sécurité à Montpellier ».  Au point que Libération voit en Emmanuel Macron « le Petit Nicolas ».

« Police, prison, drogue », le président reprend la rhétorique sarkozyste. Sur le cannabis par exemple, il a repris « presque mot pour mot le fameux discours de Sarkozy tenu en 2003 contre les drogues illicites ». Mais en fermant ainsi la porte à tout assouplissement sur la législation, « alors même qu’un travail parlementaire transpartisan était en cours sur le sujet », le chef de l’État semble aller « à rebours de ce qui est à l’œuvre dans de nombreux pays » déplore Libération. Il va plus simplement, peut-on lire, à l’encontre « des médecins, des acteurs de terrain et des élus ».
Alerte sur les risques des grandes banques européennes
Certains n'apprennent pas des erreurs du passé ou trop peu. C'est visiblement le cas des grandes banques européennes : alerte relayée par Les Echos et lancée lundi par un rapport de la Banque centrale européenne. Après « plusieurs années d'enquête » menées auprès de 65 établissements, la BCE est catégorique : les banques utilisant leur propre modèle pour évaluer leurs actifs sous-estiment les risques à hauteur de 12%. C'est un peu technique, mais concrètement, pour comprendre, Les Echos expliquent qu'il s'agit ici d'un avantage dont jouissent les grandes banques de la zone euro : « pour calculer les montants de fonds propres dont elles ont besoin, elles peuvent recourir à des modèles internes, qui dérogent au modèle dit standard, mais le problème, pour les superviseurs comme pour les investisseurs, est que chacune a un peu sa propre recette », souligne Les Echos. Or, en sous-estimant ainsi les risques de leurs actifs, les banques font descendre leur ratio de solvabilité et, donc, la confiance qu'on leur accorde. Faut-il rappeler que la crise financière de 2008 avait déjà été provoquée par des pratiques bancaires douteuses.
Les riches veulent-ils vraiment faire « foot à part » ?
C'est ce que pense Libération et bien d'autres ce matin, en revenant sur cette annonce qui a fait trembler la planète football : la création d'une super ligue semi-privée par 12 clubs européens. Cela montre « la folie des grandeurs » et « l'insatiable appétit des grands fauves » pour l'argent, selon La Croix. L'Équipe affiche d'ailleurs ce matin son opposition au projet. Le Figaro voit pour sa part un risque réel « d'apartheid du football » et surtout « la fin d'un rêve pour les supporters fiers de leurs fanions ». Et c'est bien ça le plus triste.