« Le déconfinement s’amorce en France », constate Le Parisien. « Une semaine après la rentrée des écoliers, collégiens et lycéens vont commencer à retrouver, eux aussi, leurs salles de classe ce lundi. C’est également la fin des restrictions de déplacement, avec la levée de la limite des 10 km, première étape dans le déconfinement progressif du pays engagé par le gouvernement alors que la situation sanitaire reste très fragile. »

C’est en effet un coup de poker que tente l’exécutif… « Après des mois de privations, de contraintes et de faux espoirs, face à un virus aussi sournois qu’imprévisible, le chef de l’État s’est résolu à "vivre avec" son "ennemi", sans l’éradiquer tout à fait, relève Le Monde. En annonçant le calendrier du déconfinement, dont la première étape débute (donc) ce lundi, le président a assumé cette stratégie visant à laisser circuler le virus à un niveau relativement élevé, tout en espérant que le respect des gestes barrière et l’avancée de la vaccination éviteront une situation hors de contrôle. Quand bien même les données sanitaires continuent d’affoler une partie du milieu médical, l’exécutif entend insuffler un agenda positif, pointe Le Monde, à une France usée par la pandémie. L’ouverture hautement symbolique des terrasses, mais aussi celle des commerces, des théâtres et des cinémas, le 19 mai, doit y contribuer. »
Régionales : fusion de LREM et LR en Paca
À la Une également, le rapprochement dans le cadre des régionales entre le parti présidentiel LREM et la liste du président Les Républicains de la région Provence Alpes Côte d’Azur, Renaud Muselier.

Un rapprochement qui fait couler beaucoup d’encre ce matin. Pour L’Opinion, « Emmanuel Macron vient de réaliser un coup de billard à plusieurs bandes. Cette alliance n’aurait d’autre but, dit-on, que de mettre sur les meilleurs rails possibles le plan de relance dans le Sud et faire barrage au Rassemblement national, ce qui n’est pas gagné. Derrière cette manœuvre politique se cache surtout un habile calcul du chef de l’État en vue de la présidentielle de 2022. »
Contrer le RN sur le plan national…
En effet, analyse Le Figaro, « la vraie raison de l’accord en Paca est nationale. La preuve, il est dévoilé par le premier ministre en personne. Ce qui a, au passage, un aspect humiliant pour Renaud Muselier, privé d’une annonce qui le concerne au premier chef, et qui ne semble ainsi qu’être le jouet d’une stratégie décidée à Paris par Emmanuel Macron, et non pas l’artisan d’un dépassement régional. D’ailleurs, Jean Castex ne tourne pas autour du pot : "Cette union est un exemple de la recomposition politique, a-t-il dit hier. La majorité présidentielle doit s’élargir". Après l’acte I de 2017, il s’agit de lancer un acte II - après la tentative ratée des municipales - en vue de la présidentielle de 2022. L’accord avec Muselier crée du débat à droite ? C’est le but. »
… ou le favoriser ?
Attention, préviennent pour leur part Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « une élection ne se gagne par sur le papier. Une part de l’électorat a de quoi se lasser du spectacle qu’on lui présente au nom du "Tout sauf Le Pen". Tandis qu’un scénario fait d’accords opportunistes ne désamorcera pas le "Tout sauf Macron" qui monte avec la crise. Cette campagne de deux mois démarre par un tel floutage des grands équilibres politiques que bien des convictions pourraient s’y perdre, avant même la présidentielle de 2022. À l’exception notable de celles qui convergeront par dépit vers le parti le plus radicalement à droite. »
Migrants en Méditerranée : incurie et lâcheté de l’UE
Enfin, le drame des migrants en Méditerranée à la Une de Libération…

« Au moins 599 candidats à l’exil sont morts noyés depuis le début de l’année. Les associations de sauvetage dénoncent la stratégie mortifère de l’Union européenne et de l’agence Frontex dans les drames de ces derniers jours. »

Parmi tous ceux qui dénoncent cette hécatombe : l’écrivain italien Roberto Saviano qui vient de sortir « un livre-choc », pointe Libération : En mer, pas de taxi. Un livre qui « se veut témoignage sur ce qui restera comme l’une des plus grandes tragédies de ce début de siècle. L’écrivain italien tente de nous ouvrir les yeux et surtout ceux des dirigeants européens. » Un livre qui dénonce en effet « l’incurie et la lâcheté de l’Europe et des États qui la composent, la cruauté des milices libyennes et l’impuissance des ONG. »