« Dix-sept morts et des centaines de personnes contaminées : c’est le dernier bilan donné, hier, par les autorités chinoises, qui surveillent de près l’évolution du nouveau coronavirus, rapporte Le Monde. Le précédent bilan faisant état de neuf morts, la mortalité du virus relance les craintes de pandémie. »

Pour sa part, poursuit Le Monde, l’OMS « a annoncé hier soir ne pas vouloir décider dans l’immédiat si le coronavirus 2019-nCoV constituait une urgence de santé publique de portée internationale, prolongeant d’un jour les discussions du comité d’urgence. »

En tout cas, une extension de l’épidémie n’est pas à écarter, pointe Sud-Ouest : « face au cocktail potentiellement explosif de l’épidémie et du commerce ou du tourisme, au danger de la démultiplication du virus par les échanges ou les déplacements des êtres humains. Toutes les précautions doivent donc être prises, estime le journal, comme elles l’avaient d’ailleurs été par l’OMS lorsque celle-ci avait imposé des restrictions aux transports de personnes et de marchandises pour venir à bout d’épidémies comme la grippe H1N1 ou le virus Ebola. »

Et Sud-Ouest de s’interroger : « La France doit-elle en faire autant ? On sait d’expérience que notre pays ne lésine pas sur le fameux 'principe de précaution'. Nul n’a oublié les masques de Roselyne Bachelot, lors du H1N1, ni les vaccins commandés en quantité industrielle. Entre le syndrome du sang contaminé, c’est-à-dire le risque d’être accusé d’avoir réagi trop tard ou trop peu, et le danger d’en faire trop quitte à déclencher une psychose, le juste milieu n’est pas facile à trouver. »

Peurs ancestrales…

Attention, prévient La Nouvelle République, « la progression des épidémies est pyramidale, en Chine en particulier où se concentre le tiers de l’humanité. Les compteurs s’emballent, les moindres statistiques sont fouillées. Nous recevons par les airs trois millions de Fils du Ciel chaque année, à raison de vingt vols quotidiens. Le chiffre prend de l’altitude. Vertige de la mondialisation, s’exclame La Nouvelle République, et vieilles terreurs soudain réveillées de pestes, de choléras et de typhus millénaires, charriés depuis les profondeurs de l’Asie. Toutes les précautions sont prises répète en boucle Mme Buzyn, anesthésiste en chef. Les Chinois font une razzia sur les masques. Un de plus à porter, celui-là nous réconforterait plutôt. »

Ce qui est plutôt rassurant cette fois, tempèrent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, c’est que les Chinois ont vite réagi : « il leur aura fallu à peine plus de trois jours pour mettre en place des mesures prophylactiques et réactiver les barrières sanitaires érigées au début du siècle. Un temps précieux a donc été gagné et de nombreuses contaminations évitées. L’humanité apprend toujours. Les récentes pandémies (Ebola, Zika, H5N1, etc.) l’obligent à s’adapter à l’environnement qu’elle a elle-même créé. Elle n’a pas d’autre choix si elle veut survivre. »

La spectaculaire amélioration des défenses sanitaires

En tout cas, rien à voir avec ce que l’humanité a pu connaître par le passé, tempère Libération : « Ce qui est nouveau, ce sont les immenses progrès sanitaires accomplis par l’humanité au XXe siècle. La peste noire, en son temps, avait tué plus d’un tiers des Européens, soit environ 25 millions de personnes. A la fin de la guerre de 14-18, la 'grippe espagnole' (mondiale en fait) avait causé la perte de quelque 50 millions de personnes, nettement plus que le conflit lui-même. Le SRAS, funeste souvenir, a tué en 2003 quelque 700 personnes en huit mois. Et le coronavirus apparu en Chine, à ce jour, 17. Ce sont évidemment autant de 'morts de trop'. Mais, pointe Libération, la disparité des chiffres permet de mesurer la spectaculaire amélioration des défenses sanitaires dans le monde. On dira après que nos civilisations modernes ne cessent de régresser, qu’elles sont en décadence, qu’elles 'vont dans le mur', etc. Ce qui n’ôte rien à la vigilance nécessaire, conclut le journal, d’autant que ces virus aux mœurs tortueuses ont la fâcheuse habitude de muter, laissant les autorités sanitaires déconcertées. »

Le 75e anniversaire de la libération des camps de concentration

« Soixante-quinze ans après, l’heure est au recueillement, souligne Le Figaro. Les rescapés sont de moins en moins nombreux à pouvoir raconter la tragédie de la Shoah. Bien sûr, il reste les discours officiels, comme ceux qui seront entendus ce jeudi. Ils tentent de dire l’indicible, d’entretenir la mémoire, de mettre en garde contre les hoquets de l’histoire. Les paroles sont toujours fortes. Mais, si elles sont à la hauteur de l’horreur du passé, sont-elles à la mesure de la réalité présente ? 'L’ombre noire de l’antisémitisme renaît', a lancé hier Emmanuel Macron depuis Jérusalem. Certes, pointe Le Figaro, cet antisémitisme-là n’a pas le visage d’avant-guerre, mais il n’a rien de nouveau en France. Cela fait vingt ans que la haine anti­juive se répand dangereusement parmi de jeunes ignorants à l’esprit pollué par l’islamisme galopant. »

En effet, relève L’Alsace, « ce jeudi, au mémorial de Yad Vashem, le chef de l’État devrait réaffirmer l’engagement de la nation à lutter contre l’antisémitisme sous toutes ses formes. Restera ensuite à mettre en place les moyens efficaces pour y parvenir afin que les citoyens juifs n’aient plus peur de vivre dans leur pays qu’est la France. »

« Macron la joue comme Chirac »

Hier, petit incident : dans la vieille ville de Jérusalem, Emmanuel Macron s’est emporté contre des membres des services de sécurité israéliens, rappelant la célèbre colère de Jacques Chirac en 1996.

« Macron la joue comme Chirac », s’exclame Le Parisien. Après une visite non prévue apparemment dans la vieille ville, « Emmanuel Macron arrive enfin à l’entrée de l’église Sainte-Anne, son but premier, rapporte le journal. Les services de sécurité israéliens sont sur les dents. Pour veiller à la sûreté du président français, les Israéliens cherchent à pénétrer à l’intérieur de cette enceinte, juridiquement située en territoire français. Le ton monte, Emmanuel Macron s’emporte. 'Je n’aime pas ce que vous avez fait ! Tout le monde connaît les règles ! Respectez les règles ! Elles ne changeront pas avec moi', intime le chef de l’Etat aux officiers israéliens, à qui il demande de sortir. » Fin de l’incident.

Il s’agit là d’un « 'remake' opportun de la colère de Jacques Chirac au même endroit, il y a 24 ans, pointe La Charente Libre. Le Chirac de 1996 avait alors été fêté en héros par des Palestiniens qui croyaient encore au scénario 'd’un pays, deux États'. Aujourd’hui, à l’image de celles de Stockholm, les promesses de règlement du conflit israélo-palestinien ont cédé la place au développement effréné des colonies en Cisjordanie occupée, avec le soutien actif des États-Unis. Et la France et l’Union européenne en spectateurs de moins en moins engagés. »