Elle s’appelle Heather Penney. Elle était pilote de chasse sur la base militaire américaine d’Andrews, près de Washington, ce 11 septembre 2001 quand, ce funeste jour-là, elle a reçu l’ordre d’intercepter le quatrième avion détourné par les terroristes… en le percutant en plein vol ! Mission suicide.

C’est « l’incroyable histoire de la pilote kamikaze », lance le journal Le Parisien, à la Une duquel, tout sourire, dans sa combinaison Top Gun, Heather Penney pose devant son avion de chasse, comme pour une affiche du film L’étoffe des héros. 

Pilote de chasse sur la base aérienne d’Andrews, elle avait 26 ans le 11 septembre 2001. Lorsqu’apparaît clairement que les États-Unis sont attaqués, elle reçoit l’ordre de décoller et d’intercepter le quatrième avion détourné, le vol 93 de la United Airlines, qui a manifestement mis le cap sur Washington. « Il faut éviter un nouveau carnage. Par tous les moyens, relate Le Parisien. Mais sur la base d’Andrews, la plus proche de la capitale, aucun appareil n’est armé. Attendre des missiles reviendrait à perdre de précieuses minutes. » 

C’est alors qu’Heather Penney apprend son « incroyable mission » validée au plus haut sommet de l'État, raconte encore Le Parisien : « localiser l’avion détourné et se crasher, volontairement, sur ses parties les plus vulnérables. Cette lieutenante dépourvue de toute expérience de combat devra viser l’arrière de l’appareil. Son instructeur, le lieutenant-colonel Marc H. Sasseville, 37 ans, percutera la cabine de pilotage » ! Seulement voilà, poursuit ce quotidien, « s’éjecter n’est pas une option : la manœuvre pourrait faire dévier le jet de sa trajectoire, au risque de manquer sa cible. S’il est atteint, leur objectif leur coûtera la vie. » 
La chasse dans le ciel
Commence alors une course-poursuite dans les airs. À deux mille à l’heure, les chasseurs tentent de repérer l’avion de ligne, qui a coupé son transpondeur et vole sous les radars. Ils n’y parviendront pas. À bord, comme on le sait depuis, les passagers se sont sacrifiés en prenant d’assaut la cabine de pilotage occupée par les terroristes. L’avion s’écrase. Aucun survivant…

Aujourd’hui, Heather Penney « est mariée et mère de deux adolescentes, rapporte Le Parisien. […] Elle n’a jamais pu rencontrer les proches des passagers [du vol 93]. Cette année, les commémorations vont enfin le lui permettre. Elle veut simplement leur dire "merci". "Juste merci." ». 
L’an 01
Ce 11 septembre 2021 est jour de commémorations, de recueillement. Et d’analyse, alors que les forces militaires des États-Unis viennent de rentrer d’Afghanistan. Le 11 septembre 2001 ? Ce fut « le premier jour d’un autre monde », lance Libération, un jour au-delà duquel « rien ne serait plus comme avant. Le cours de la vie allait changer ». C’est une « cassure », formule Libé, un « instant zéro ».  

« La guerre sans fin », lance en Une Le Figaro, sur une photo d’archives, prise il y vingt ans, des deux tours jumelles de New York, l’une déjà en flamme, l’autre sous la menace d’un avion fonçant sur elle et que l’on distingue dans le ciel sans nuages du 11 septembre 2001, juste avant l’impact. 

Guerre sans fin ? Vingt ans après, « à l’heure du repli américain, la menace jihadiste n’a pas reculé dans le monde », souligne Le Figaro. Alors, oui, « guerre sans fin contre des terroristes impossibles à vaincre tant qu’il s’en trouve un pour reprendre le couteau ou la ceinture explosive de l’autre. Mais nous sommes tout aussi invincibles qu’eux, car aucun de leurs assauts, même les plus terribles, n’a d’impact sur nos convictions et nos valeurs, prêche Le Figaro. Sinistre et vain combat qui prendra fin un jour, peut-être, de guerre lasse, soupire le quotidien. En attendant, il nous est interdit de baisser la garde. Vingt ans après le 11 septembre 2001 […] le monde en est exactement au même point - Ground Zero. » C’est ainsi, estime ce journal, que la guerre sainte – le « jihad » – « nous plonge dans un choc des civilisations qu’il ne saurait être question de perdre ».