« À leur rythme, tranquillement, relate Le Figaro, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne poursuivent l’élaboration du nouveau gouvernement. Hier, la Première ministre a consulté ses prédécesseurs à Matignon, Édouard Philippe et Bernard Cazeneuve. Elle a aussi échangé avec des cadres de la majorité, François Bayrou, Richard Ferrand, Christophe Castaner et Stanislas Guérini. Elle s’est également entretenue avec le président du Sénat Gérard Larcher, les représentants des partenaires sociaux et des associations d’élus. La veille, elle avait déjeuné pendant trois heures avec Emmanuel Macron puis dîné avec lui le soir même. Des consultations tous azimuts dans le cadre du "travail d’élaboration de l’équipe gouvernementale". Il ne faut pas se rater, s’exclame Le Figaro. Et donner corps à la promesse du chef de l’État de dérouler un "mandat nouveau" ».
Fin du suspense ce week-end ?
Alors à quand l’accouchement ? « Un ancien ministre assure que la composition du gouvernement ne sera pas annoncée avant ce week-end. » En effet, rien ne presse… « Il s’agit de laisser à Élisabeth Borne le temps de s’installer dans le paysage. Il s’agit aussi de gagner du temps dans la campagne des législatives, pointe Le Figaro. Chaque jour qui passe dans l’attente du gouvernement retarde celui de la bataille électorale et permet à Emmanuel Macron de conserver la dynamique née de l’élection présidentielle. »
Des noms !
Et le casting de ce nouveau gouvernement ? Des rumeurs bruissent dans la presse… La Voix du Nord en fait l’écho : « des listes évidemment présentées comme de "première main" circulent, pointe le quotidien nordiste. L’une pronostique le retour d’Edouard Philippe comme ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Une autre évoque l’eurodéputé Pascal Canfin à la Planification énergétique, l’écrivaine Rachel Kahn à la Culture et Valérie Létard, sénatrice du Nord, aux Armées. Autre originalité de ces listes, relève encore La Voix du Nord, aucune ne replace Olivier Véran dans la course. L’ex-ministre de la Santé incarnerait trop la crise Covid ; même s’il n’a pas démérité dans sa gestion. »
Pouvoir d’achat et écologie…
En tout cas, la nouvelle équipe va devoir vite se mettre au travail. « Il ne sera pas dit qu’Emmanuel Macron a perdu du temps au détriment des Français pour de sombres calculs électoraux, affirme Le Parisien. Non seulement les gros chantiers sont déjà sur le bureau d’Élisabeth Borne, mais certains projets de loi prioritaires sont quasi ficelés. Prêts à être dégainés. À commencer par celui sur le pouvoir d’achat, presque bouclé. Il est attendu juste après les élections de juin et contient toutes les mesures en faveur du pouvoir d’achat évoquées pendant la campagne présidentielle : suppression de la redevance audiovisuelle, indexation des retraites sur l’inflation, nouveau coup de pouce pour ceux qui ont le plus besoin de leur voiture ou, pour les plus démunis, "chèque alimentaire" qui pourrait avoisiner les 60 euros. Sur la deuxième priorité du gouvernement, l’écologie, relève encore Le Parisien, une "loi d’exception" qui permet d’accélérer et de simplifier les projets de parcs éoliens (mettre cinq ans plutôt que dix…) est aussi sur les rails. L’été sera décidément bien studieux. »
Urgence pour les urgences…
Autre dossier brûlant : le système de santé en surchauffe, avec des hôpitaux à bout de souffle et des urgences qui craquent. « Hôpital : des urgences mal en soin », titreLibération. « Rincés par les deux années de Covid qui ont surchargé les services, bon nombre de soignants ont déclaré forfait. Beaucoup ont décidé de partir dans le privé, où ils sont mieux traités ou choisi de changer de métier. Ceux qui restent sont au bord du burn-out, en nombre insuffisant pour absorber l’afflux des malades. Les pouvoirs publics sont évidemment en cause, qui n’ont pas anticipé cette tragédie, tardant à réorganiser la chaîne des soins, à allouer davantage de crédits et à susciter des vocations chez les médecins et infirmières. »

Alors s’interroge Libération, « comment réhabiliter le service public et le rendre à nouveau attractif ? Le sujet dépasse de loin les simples attributions du ou de la ministre de la Santé. C’est un vrai problème de société qui devrait être le sujet de préoccupation de l’ensemble du futur gouvernement. D’autant que l’hôpital public n’est pas le seul concerné par cette désaffection, l’Éducation nationale vivant les mêmes affres. »