Le spectre de la guerre nucléaire a été brandi à Moscou, qui s’apprête à célébrer, ce lundi 9 mai, la victoire sur l’Allemagne nazie. « Une guerre mondiale est-elle possible ? », s’interroge la Une de L’Express. Cet hebdomadaire rappelle ce débat télévisé vu sur la chaîne publique Rossiya 1 par des millions de Russes, le 27 avril dernier, durant lequel des invités hilares, animations numériques à l'appui, évoquent le temps qu'il faudrait à des missiles nucléaires lancés de l'enclave russe de Kaliningrad pour atteindre des capitales européennes. « Berlin, 106 secondes ! Paris, 200 secondes ! Londres, 202 secondes ! », décompte la présentatrice. « Comptez les secondes, pouvez-vous l'intercepter ? Coucou, il est déjà là ! », dit alors un invité goguenard. Dans une émission précédente, sur les chaînes d'État RT et Sputnik, une guerre nucléaire avait été évoquée comme « le scénario le plus probable ».

Justement, comment le président russe Vladimir Poutine peut-il réagir au développement de la guerre en Ukraine ? À en croire la Une de L’Obs, le maître du Kremlin est « acculé » par des « revers militaires » et par le « réveil de l’Occident ». Demain, 9 mai, c’est « le jour le plus saint » de la Russie de Poutine, assure Mark Galeotti dans L’Obs. Certes, le maître du Kremlin « pourra vendre à son peuple une prise de guerre hautement symbolique : la chute de Marioupol, principal port sur la mer d’Azov (…) Il pourra aussi se prévaloir d’un semi-succès diplomatique : malgré son coup de force, la Russie n’est pas isolée sur la scène internationale, plusieurs grands pays, à commencer par la Chine, refusant de sanctionner l’invasion de l’Ukraine. Mais il ne pourra revendiquer aucun triomphe, aucune victoire éclatante », dit ce spécialiste de la Russie à L’Obs.
La cyberguerre nucléaire
La guerre nucléaire, mais pas que… La cyberguerre aussi, peut-être tout autant dangereuse que celle sur le terrain. Selon L'Express, « parce qu'elles sont centralisées, les infrastructures françaises sont plus faciles à surveiller que celles des pays où elles ont été fragmentées par le secteur privé. C'est le cas des États-Unis qui comptent pas moins de 3300 distributeurs d'énergie ; même les 93 réacteurs nucléaires du pays sont gérés par 55 opérateurs différents. La cyberprotection de tout ce système est absolument lamentable », estime Nicolas Chaillan, un temps responsable des infrastructures critiques au département américain de l’Intérieur, dans L’Express.
Le discours de la méthode Macron
En France, c’était hier la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son second quinquennat, durant lequel le président entend changer de méthode. De quoi inspirer cette remarque à son prédécesseur à l’issue de la cérémonie à l’Élysée : « Si j’en ai retenu un message, c’est qu’il allait changer de méthode, ce qui veut dire que la précédente n’était pas bonne », dit au Parisien Dimanche François Hollande, selon qui « la méthode doit changer ».

Au-delà de ce vrai discours de la méthode, un proche de l’actuel président, dans Le Parisien Dimanche toujours, s’interroge sur le nouveau nom du parti d’Emmanuel Macron, Renaissance : « Bizarre, ça veut dire qu’on était mort avant ? ».
… quand Collomb découvre la Macronie
Autres ébouriffantes confidences d’un des ex-macronistes de la première heure à propos de l’immigration, mais aussi d’Emmanuel Macron, celles de Gérard Collomb. C’est dans l’hebdomadaire Le Point que l’ancien ministre de l’Intérieur rompt le silence. Pour parler, en effet, d’immigration, d’abord. « Quand on voit aujourd’hui que la seconde catégorie de demandeurs d’asile est représentée par les personnes venant de Côte d’Ivoire, qui est un pays sûr et économiquement pas le plus défavorisé, c’est un non-sens », dit Gérard Collomb à ce magazine. Selon cet ancien maire de Lyon, « quand vous laissez diffuser le message "portes ouvertes chez nous", il y a inévitablement un effet d’attractivité. Ce mot d’attractivité hérissait tellement le président (Macron) que l’on parlait de "pull effect". C’est la même chose, mais en anglais », déclare-t-il au Point.

Pour parler d’Emmanuel Macron, ensuite. Selon Gérard Collomb, le président français « peut être dans une pensée cosmique ou être totalement absorbé par les micro-sujets, mais il peut pécher au niveau intermédiaire, celui de l’organisation », dit Gérard Collomb dans Le Point. La méthode, encore…