C’est ce soir et les enjeux sont de taille pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. « La grande explication » titre Le Parisien/Aujourd’hui en France, « la grande confrontation » pour Le Figaro. Rendez-vous est donné à 21 heures et ce sera « quitte ou double » pour la candidate d’extrême droite selon L’Opinion, qui parle de « débat de sa vie », cinq ans après le « fiasco de 2017 » évoqué par le journal Le Monde.

Quelle tactique pour cela ? « La candidate du Rassemblement national a passé cinq ans à tenter de faire oublier ce désastreux duel télévisé, en ripolinant son image, son parti et certains de ses marqueurs idéologiques. Elle tentera donc d’afficher solennité et crédibilité, dans la lignée de ses conférences de presse et de sa défense d’un projet qu’elle prétend "réaliste et applicable". Mais, en parallèle, la candidate entend activer un front anti-Macron en renvoyant la violence sociale et démocratique du côté de l’adversaire », peut-on lire.

Car « pour nourrir l’anti-macronisme, la figure de proue du RN veut cibler le bilan du sortant », est-il expliqué dans les colonnes des Échos.
Le pouvoir d’achat au centre du débat
Mais il y a un autre sujet sur lequel ils sont attendus, un grand absent de la campagne. « Écologie – cette fois on en parle ? » interroge en Une Libération, qui rappelle que non seulement le sujet occupe une place négligeable dans les deux programmes mais qu’en plus « la candidate du RN associe déni climatique et attaques contre l’État de droit ». Face à ce constat, le journal s’intéresse aux associations écolos qui veulent instaurer un « contre-pouvoir citoyen » et entendent peser dans le débat public avant les législatives.

À ce sujet justement, Libération propose un « bingo du débat », avec les phrases qui risquent de revenir ce soir au rang desquels « Madame Le Pen, vous êtes climatosceptique » ou encore « peut-être que ça déplaît à vos amis de McKinsey ». De quoi rire jaune donc ce soir en suivant le débat, un débat qui se toute façon « ne se gagne pas sur le fond (…) C’est avant tout une question d’image : compétence, autorité, sang-froid, cohérence. Celui qui arrive à faire synthèse de ces éléments sera dans une bonne position », analyse Jean Garrigues, président du Comité d’histoire parlementaire, dans Le Parisien/Aujourd’hui en France.

Pas sûr pour autant que cela suffise à convaincre les Français qui ne savent pas encore à qui ils donneront leur voix. C'est notamment le cas dans les quartiers populaires de banlieue qui ont en majorité voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour et qui sont en désaccord avec Emmanuel Macron, explique Le Monde, tandis que Le Figaro met en lumière le risque d'une « abstention record » car je cite, « à l'anti-lepénisme s'est ajouté un anti-macronisme ».
Deliveroo condamné à 375 000 euros d'amende pour travail dissimulé
Ce jugement est « historique » et L'Humanité y consacre une double page. « Une victoire pour le monde du travail », d'après Pascal Savoldelli, coordinateur de l'ouvrage intitulé « Uberisation, et après ? ».

Après ? Et bien « on peut continuer à faire comme si de rien n'était. S'asseoir aux terrasses, regarder les livreurs défiler. Écouter les récits des chauffeurs de VTC épuisés par le rythme imposé pour gagner à peine un Smic et leur donner un pourboire pour se déculpabiliser », raille un journaliste de Libération qui rappelle que partout où elles ont été condamnées, les entreprises comme celles-ci ont simplement réajusté leur modèle. Pour rappel, Deliveroo a fait appel de cette condamnation.
Offensive russe sur le Donbass
Un envoyé spécial du Monde a rencontré des hommes et des femmes qui sont restés sur place, comme à Iatskivka, sans eau ni électricité. Ce sont essentiellement des personnes âgées sans moyens. « L'Ukraine peut-elle résister ? », interroge Le Parisien/Aujourd'hui en France, plus bas on peut y lire cette phrase d'un chercheur : « l'état des forces ukrainiennes, c'est la grosse boîte noire mais leurs défenses ont un besoin urgent d'être renforcées ». « Les Russes ne pourront essentiellement avancer que dans les grands axes des vallées et moins sur les flancs, alors que les Ukrainiens ont les capacités pour tenir une multitude de positions », et « qui tient les hauts tient les bas », analyse cet autre spécialiste dans les colonnes de Libération.