Foi de Michel Houellebecq, les Français ne sont « pas réconciliés » après la réélection d’Emmanuel Macron (à suivre).

Commentaires aux kilomètres et conseils de la presse au nouvel/ancien président. À la lecture, l’ensemble laisse transpirer le préparé, l’anticipé, le mis au marbre, en attendant le 24 avril à 20h pour lancer les rotatives.

Photo des plus officielles à la Une de l’hebdomadaire Le Point, sous un titre à la sobriété de circonstance : « Le président ».

À la Une de L’Express, « La France déchirée ». En 2017, Emmanuel Macron était « le président de la chance » ; en 2022, il devient « celui de la dernière chance », nuance L’Express.

Champ de Mars, sous la Tour Eiffel, 24 avril au soir. Paris Match a choisi quelques gros plans ; ici les parents d’Emmanuel Macron ; là les enfants de Brigitte Macron. Ce second quinquennat « s’annonce délicat », prévient Paris Match.
Le match était imperdable
Apparent désenchantement consécutif à une victoire prévisible. Mais il était possible de faire preuve d’originalité dans le traitement de la réélection d’Emmanuel Macron. Témoin Der Spiegel. Pour commenter le scrutin de dimanche dernier, ce magazine allemand a eu l’idée de demander son analyse à l’écrivain français Michel Houellebecq. « Tout se passe comme prévu dans mon dernier roman », lance ce dernier.

Selon l’auteur d’Anéantir, « le vote a toujours été, plus ou moins, un vote de classe ; mais il ne l'avait jamais été à ce point. Sur le plan sociologique, l'enseignement des élections est d'une limpidité absolue, énonce Houellebecq, cela peut se dire en une phrase : les riches votent Macron, les pauvres votent Le Pen, les intermédiaires votent Mélenchon. C'est une grille de lecture simple, brutale, et elle fonctionne à la perfection. Sur le plan des "classes d'âge", il faut affiner un peu, mais à peine. Les jeunes votent Macron ou Mélenchon, les vieux votent Macron ; ceux qui travaillent votent Le Pen », résume l’auteur des Particules élémentaires.

Selon lui, « nous venons d'offrir à l'opinion internationale (…) un spectacle bien médiocre. C'est un peu normal : quand le résultat est plié d'avance, il devient difficile de s'intéresser au match ». Toutefois, regrette Michel Houellebecq dans Der Spiegel, « la réconciliation n'est pas, chez nous, à l'ordre du jour ».
Le Premier ministre, c’est « lui »
Lui ne veut pas laisser les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron. « Lui », c’est Jean-Luc Mélenchon, qui appelle ses partenaires de gauche à sortir de « la culture permanente de la défaite ». Comme le lance Jean-Luc Mélenchon dans Le Journal du Dimanche, « il faut qu'ils sortent de la lose », et « assument la volonté de gagner ». Se disant « optimiste » sur l’issue des négociations en vue des élections législatives, le chef de La France insoumise « pense » que les partenaires de gauche vont « trouver un accord ».

Mais il les « met en garde » en déclarant au JDD que « les gens n'accepteront pas deux fois de se faire voler la victoire par ceux qui refuseront de construire cette nouvelle majorité. L'Union populaire a rassemblé deux fois plus d'électeurs que l'ensemble des autres composantes de la gauche, et cinq fois plus que chacune d'entre elles », remarque-t-il, en assurant garantir « à chacun l'existence d'un groupe à l'Assemblée nationale ».
La Tour Eiffel plombée
C’est « le poison invisible de Paris », formule Marianne. Après l’incendie de Notre-Dame, c’est au tour de la Tour la plus visitée au monde d’être incriminée dans une pollution au plomb. L’enquête de Marianne révèle d’inquiétants résultats d’analyses effectuées le 15 mars dernier, et sur la Tour, et dans les rues avoisinantes, et sur le Champ de Mars, cette esplanade parisienne où les enfants aiment à jouer, où les présidents aiment à célébrer leur réélection.

Étant par ce magazine précisé l’existence d’un supposé « seuil » de perméabilité magnétique au plomb de « 1000 µg/m2 », Marianne annonce que, tout près de l’accès du public à la Tour Eiffel, « la dernière mesure avoisine les 3000 µg/m2 » ! Mais du plomb, à la Tour Eiffel, il y en a partout, dans l’acier comme dans les peintures. « Pour s’en débarrasser, il faudrait carrément la démonter », dit un expert à Marianne. Seulement voilà, au sommet de la Tour Eiffel, une antenne chère à notre maison est plantée. La démonter, ne serait-ce pas nous mettre du plomb dans l’aile ? Ça mérite réflexion...