Il faut dire que l’échéance se rapproche, on vote dans cinq jours maintenant. Les propositions d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont donc scrutées de près dans tous les secteurs. Et d’abord dans le domaine de l’économie. Ainsi, le programme économique du président sortant est jugé « plus crédible mais pas sans faiblesses » par Le Parisien/Aujourd'hui en France, qui cite notamment l'Institut Montaigne pour qui « les 15 milliards d'euros qu'Emmanuel Macron espère récupérer en fermant certaines niches fiscales et en luttant contre la fraude fiscale » posent problème car ce projet n'est pas suffisamment documenté.

Le projet de la candidate d’extrême droite, lui, n’est rien de plus qu’un « trompe-l’œil » pour le journal Le Monde qui le juge « inapplicable et inégalitaire », évoquant notamment la sortie du commerce mondial qui pourrait « semer un vent de panique sur les marchés financiers » et « l’absence de financement sérieux [qui] invaliderait les promesses de pouvoir d’achat ». Le pouvoir d’achat justement, Ouest-France y consacre sa Une, comparant les programmes des deux candidats et conclue que « la sollicitude (de Marine Le Pen) est souvent plus grande à l'égard des catégories sociales moyennes ou aisées (...) ». Du côté d'Emmanuel Macron, « ce sont les retraités et les chômeurs qui ont été les perdants du quinquennat qui s'achève ».
Le programme social de Marine Le Pen décrypté par Libération
Le journal imagine ce que deviendrait le pays si elle était élue. Il évoque entre autres le départ des médecins étrangers, des migrants massés aux frontières, des étudiants expulsés de leur logement... Sur le plan de l'éducation, uniforme pour tous. Et Libération nous projette en septembre 2023 : « Depuis que la vidéosurveillance a été généralisée, les ados ont fait du "Big Marine is Watching You" un running gag. Si certains ont tenté de s'attaquer à ces yeux numériques inquisiteurs, l'atmosphère de rébellion a vite été étouffée (...) [car] c'est désormais toute la famille qui est sanctionnée avec suspension des allocations familiales et des bourses scolaires », imagine le quotidien.

L'Humanité pour sa part mêle les portraits d'Éric Zemmour et Marine Le Pen pour titrer « Les deux faces d'un même projet ». Mais qui que soit le vainqueur de l'élection de dimanche, il ne pourra appliquer son programme que s'il dispose de la majorité à l'Assemblée nationale, nous rappelle Le Figaro, qui se penche sur les législatives de juin prochain et pose plusieurs questions parmi lesquelles : « La droite LR survivra-t-elle ? » et « Les insoumis s'imposeront-ils à gauche ? »
Le débat de l'entre-deux-tours et la question de la situation en Ukraine
Le Figaro consacre une double page au lancement de l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine, annoncée dans la soirée par le président Volodymyr Zelensky. Et l'on peut lire les témoignages de combattants cosaques sur le front du Donbass, ils ont pris les armes souvent en famille expliquent-ils à l'envoyé spécial du quotidien à Zaporijjia. À Kharkiv aussi, dans le nord-est du pays, les frappes ne cessent de pleuvoir. Le Parisien consacre un long article aux « réfugiés du métro » de la ville, plusieurs centaines de personnes s'y retrouvent pour passer la nuit depuis le début de l'offensive russe. Sous terre, un semblant de vie collective se recrée le long des quais et près des rames, un salon de coiffure improvisé par exemple.

Mais la situation reste dramatique : « Ira fond en larmes. Cela fait presque deux mois qu’elle dort sous les néons, et se lave sommairement avec un peu d’eau chauffée à la bouilloire. Contrairement aux chanceux, assis sur des matelas gonflables et entourés de tout leur matériel de camping, cette femme de ménage et son mari réparateur de frigos ne possèdent plus rien, si ce n’est leurs vêtements et les chaussures qu’ils portent au pied ». Enfin, toujours au sujet de la guerre en Ukraine, Libération se penche sur les crimes sexuels dont plusieurs témoignages se font l'écho, à Boutcha notamment, où plusieurs femmes se retrouvent à présent enceintes après avoir été violées par des troupes russes. Une avocate ukrainienne explique que depuis le début de l'offensive russe, « les violences sexuelles sont plus cruelles et plus nombreuses. Des gens sont violés devant des membres de leur famille, y compris des enfants. Les Russes veulent montrer leur supériorité sur les Ukrainiens. Ils veulent les déshumaniser », conclue-t-elle. L'ONU appelle au lancement d'une enquête indépendante sur ces crimes sexuels.