Il aura duré près de trois heures. Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’exprimant tour à tour, et c’est d’abord l’attitude des deux candidats qui est commentée ce matin dans la presse. « Macron à l’attaque, Le Pen en défense » pour Le Parisien/Aujourd’hui en France tandis que Le Figaro titre « Macron domine, Le Pen tient le choc ». Un véritable match donc où le temps de jeu est compté, tout comme les points et gare aux cartons rouges.

Mais par rapport à 2017, « le ton est descendu d’un cran » résume le quotidien, tant et si bien que le rythme est monté très doucement : « un débat diesel » pour Libération, qui parle de « second tour de chauffe » mais pour qui « la candidate d’extrême droite a manqué de répondant », n’hésitant pas à titrer « toujours pas au niveau » avec un gros plan sur le visage de Marine Le Pen, le regard fuyant. Emmanuel Macron lui « a limité les dégâts quant à l’arrogance, le président est apparu plus solide et plus crédible face à ce qu’il qualifie de "projet de rétrécissement" et a pu dérouler tranquillement son programme », toujours selon Libération.
Le point sur les thématiques abordées, dont le pouvoir d’achat
Les Échos analysent les prises de position de chacun des deux candidats et estiment que « le nouveau contexte (de crise) risque de percuter des programmes biberonnés au "quoi qu’il en coûte" ». Quatre petits encarts dans les pages de Ouest-France pour résumer les principaux sujets : « deux façons de doper le pouvoir d’achat : chèques ou TVA », « opposition frontale sur le voile », « l’ombre portée de Vladimir Poutine » ou encore « climatosceptique contre climatohypocrite ».

Quels électeurs seront séduits par quels candidats ? Le Figaro publie une étude réalisée avec la fondation Jean Jaurès, on y apprend notamment que le vote Le Pen serait indexé sur la distance aux métropoles et que les villes littorales et touristiques se prononcent en faveur de Macron.
En cas de victoire de la présidente du Rassemblement national...
Plutôt que la politique fiction, L’Humanité donne la parole à ceux qui ont « subi l’extrême droite » en l’occurrence à l’échelle locale, de Hayange à Hénin-Beaumont. « Des identitaires sèment la terreur à Lyon », affirme un élu de la ville tandis qu’une co-présidente du planning familial parle de « menace pour les droits des femmes ».

L’Opinion voit plus loin que le second tour et se focalise sur le troisième tour ! Un dessin humoristique montre Jean-Luc Mélenchon dans un side-car, casque de moto déjà vissé sur la tête mais personne sur la selle, alors que le candidat de la France insoumise vise les législatives et un poste de Premier ministre. Double page dans le journal Le Monde sur « la tentation de l’hégémonie à gauche » et les Verts auraient cette vision de Jean-Luc Mélenchon « en empereur qui domine l’arène », craignant la décision qu’il annoncerait d’un geste du pouce.
« Que se passe-t-il dans le cerveau lors du vote ? », se questionne Ouest-France
Entretien avec un neurologue qui distingue la partie consciente et inconsciente du cerveau mais nuance : « la partie consciente au niveau cérébral, avec laquelle nous pouvons faire preuve d’autocritique, est toute petite et peu accessible (…) notre cerveau a une plus grande sensibilité aux messages émotionnels ». Le son même de la voix d’un candidat pourrait nous influencer !
La situation à Marioupol également commentée
Un dossier est à lire dans Libération, notamment consacré à Marioupol, une ville « à l’agonie ». Les forces russes comptent en effet s'emparer de la totalité de cette ville. Plusieurs centaines de civils sont toujours retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. « La plupart des soldats (…) savent qu’ils ne sortiront pas vivants de cette usine » selon le quotidien, qui estime que la nourriture et les médicaments doivent manquer et cela pourrait signer la chute de Marioupol.

Le Monde s’intéresse pour sa part aux élus locaux qui ont su résister en Ukraine, malgré les menaces et les arrestations, l’un d’eux parle de menaces de « terroristes ». Le Figaro pose la question suivante : « le conflit peut-il faire évoluer le droit de la guerre ? » Une question pas seulement rhétorique, car « le discours légaliste russe s’accompagne d’une volonté assumée de refonte d’un ordre international fondé sur une interprétation jugée inique des règles juridiques ».