Alors que Kiev et Moscou ont confirmé le 1er mai en fin de journée l’évacuation d’une centaine de personnes de Marioupol, le journal Le Monde s’intéresse à des rescapés de cette même ville martyre qui sont arrivés en Estonie et qui racontent être passés auparavant par des camps. Notamment à Togliatti, en Russie.

Si le premier groupe d’hommes décrit cela comme une option gratuite qui leur a été proposée par des soldats plutôt amicaux et estiment que « ça s’est bien passé » durant les trois semaines dans ce camp, un autre assure être en contact avec un de ses anciens voisins qui s’y trouve toujours et pour lui « ça ressemble à du travail forcé. D’après ce qu’il dit, il n’y a pas de garde, mais on lui a pris ses documents, et donc il ne peut pas partir ».

Quelques pages plus loin, une série de photos, dans le Donbass cette fois. On y voit une femme âgée ayant fui les combats, fichu gris sur les cheveux, elle essuie une larme sur son visage. Une autre photo présente des personnes âgées là aussi, allongées dans une camionnette pour être évacuées. Une image qui résonne étrangement avec celle plus bas, deux corps dans des cercueils dont on n’aperçoit que les chevelures blanches et grises.

Dans son édito, Libération détaille : « Notre envoyé spécial a pu constater la férocité des combats et la ténacité des défenseurs ukrainiens, bien conscients que de minute en minute, de bombardement en bombardement et de mort en mort, leur défaite semble inévitable. Seuls les Ukrainiens devront décider s’ils rendent les armes au Donbass ou s’ils continuent de résister ».

L’armement en question justement dans les pages du Parisien/Aujourd’hui en France qui s’interroge sur les risques de « déclencher la troisième guerre mondiale » en livrant des armes à l’Ukraine. « Le fait de financer, d’équiper ou d’entraîner des forces armées ne suffit pas à faire entraîner un État dans un conflit armé », tempère une chercheuse à l’Inserm.

Pour sa part, La Croix insiste sur l’importance de « documenter l’horreur en espérant juger les crimes de guerre ».
La politique française aussi à la Une : on a appris dans la nuit qu’un accord avait été conclu entre Europe Écologie Les Verts et La France Insoumise en vue des législatives.
Cette union, c’était un « devoir » pour le journal L’Humanité qui en fait sa Une et qui développe : « La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner (…) Tous considèrent que la gauche a devant elle une fenêtre historique ».

L’Opinion y voit plutôt « une inexorable soumission de la gauche à Mélenchon » tandis que dans son édito Le Figaro critique l’attitude du chef de file de LFI le 1er mai : « Habité par un moral de vainqueur, le troisième homme de la présidentielle ne se refuse rien : pas même de détourner le traditionnel 1er mai syndical en un meeting politique. »

Les discussions, on le sait, se poursuivent avec le Parti socialiste et le Parti communiste. Et Le Parisien/Aujourd’hui en France diagnostique déjà « la fin du PS », tout en s’interrogeant sur les causes : « Cette déliquescence est-elle due à l’absence de travail de l’appareil du parti face à la vision centrée sur la bataille écologique défendue par les Verts et au programme de rupture des Insoumis ? La machine, en perte de vitesse, s’est-elle grippée sous la pression des courants contraires, les uns de centre gauche, les autres plus radicaux, avant d’être fragilisée par le ralliement à Emmanuel Macron (..) ? »
Une autre disparition, celle d’une figure des nuits parisiennes : Régine
Chanteuse et comédienne, qui est ensuite devenue femme d’affaires dans le monde de la nuit, elle est décédée hier, elle avait 92 ans.

« Une éclipse de plumes » résume avec poésie Libération en Une, en dessous d’un portrait photo de la diva, boa au cou. On la retrouve quelques pages plus tard sous une pluie de confettis. « Frenchie belle au bois dormant le jour ; boys, plumes et strass à la tombée d’une nuit », elle en était la reine. Alors « Gouaille Save The Queen » implore le journal.

Une ribambelle de jeux de mots dans la presse ce matin : « l’arène de la nuit est en deuil » pour L’Humanité.

Le Parisien/Aujourd’hui en France revient sur son parcours, de sa naissance en Belgique de parents juifs polonais, son enfance délaissée, son arrivée à Paris et puis finalement la réussite. Le journal conclut : « Régine était plus que la reine de la nuit, c’était la reine de la vie ».