« Fort de sa performance présidentielle, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, veut réunir Parti socialiste et écologistes sous une bannière commune », analyse Le Figaro.

Des négociations inédites se mènent « dans la douleur » assure le quotidien, qui pointe que pour la première fois depuis 2008, mélenchonistes et socialistes se sont retrouvés mercredi autour d'une table. Jean-Luc Mélenchon mise sur ses 22% au premier tour de présidentielle pour rassembler la gauche sous son égide. « Si les discussions avec le PS semblent bien engagées malgré de fortes tensions internes, elles restent au point mort avec les écologistes. Les divergences idéologiques restent fortes entre les trois partis de gauche : sur le nucléaire, les traités européens ou les retraites, difficile de dégager un consensus. » Selon Le Figaro, « les discussions achoppent également sur la répartition des circonscriptions ». 
Jean-Luc Mélenchon se voit Premier ministre
Le leader insoumis accorde une longue interview au journal L'Humanité.

« La présidentielle a recomposé le paysage politique », explique Jean-Luc Mélenchon, « en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d'extrême-droite, et le bloc populaire. C'est un bloc social, celui des déshérités et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. » Jean-Luc Mélenchon poursuit : « Avec ce troisième tour, les législatives, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L'enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l'augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c'est notre capacité à démontrer qu'on fait tout ce qu'on peut pour unifier nos forces. »

Pour ce qui est d'une possible candidature aux législatives... Il hésite encore et conclut : « Je n'ai pas besoin d'être député pour être Premier ministre. Depuis 1958, six Premiers ministres sur 24 ne l'étaient pas. »
Le PS et LFI soulignent leurs convergences
Une délégation de socialistes s'est donc rendue le mercredi 27 avril au local de La France insoumise à Paris. Après plusieurs heures d'attente, raconte Libération, Pierre Jouvet, porte-parole du PS, met fin au suspense : « On a eu une discussion constructive qui nous a permis d'avancer sur certains points. Il n'y a pas de blocage insurmontable. » Côté Insoumis, même son de cloche du directeur de campagne Manuel Bompard : « On a vraiment noté des évolutions programmatiques très importantes. On n’avait pas l'impression de parler avec le même PS qu'avant. »

Mais Libération s'interroge : « Les socialistes ont-ils le choix ? » Il y va de la survie de leur groupe à l'Assemblée, de l'existence du PS et du potentiel d'opposition de la gauche à Emmanuel Macron. La direction socialiste assure que le rassemblement, c'est la ligne majoritaire. Il y a donc une minorité » déduit Libération. « Pour ceux qui en font partie "hors de question d'accepter d'être vassalisés par Jean-Luc Mélenchon". »
Côté écologiste, la partie est loin d'être gagnée
« Il y a un danger d'explosion d'Europe Écologie-les Verts. » Sandrine Rousseau, dans Le Parisien, n'y va pas par quatre chemins. Celle qui était finaliste à la primaire écologiste plaide pour une alliance avec la France insoumise... « La question n'est pas de savoir si c'est possible ou pas. Nous devons, nous avons l'obligation d'arriver à un accord. Nous ne pouvons pas perdre encore 5 ans. Il faut que chacun mette un peu d'eau dans son vin. » Pourtant, Yannick Jadot estime qu'il ne faut pas se ranger derrière Jean-Luc Mélenchon... Alors Sandrine Rousseau met en garde : « C'est tellement tendu que ça pourrait exploser, c'est justement ce que je ne veux pas, et c'est pour ça que je reste. On verra quelle ligne l'emporte au moment du congrès du parti EELV. Je veux être garante de l'unité de cette écologie politique. Alors que le Giec dit qu'il n'y a que trois ans pour agir pour le climat, on ne peut pas se passer d'un parti qui a toujours construit un rapport de force sur l'écologie. »