Dans un entretien au journal Ouest-France, Emmanuel Macron a en effet révélé que des canons de ce type allaient leur être fournis, et que quarante artilleurs ukrainiens allaient être formés en France.

« Nous livrons des équipements conséquents, des Milan aux Caesar », a notamment dit le chef de l'Etat à ce quotidien régional. Etant précisé que les Milan sont des missiles français antichars portés à l’épaule, et les Caesar des canons de 155mm de très grande portée et de très grande précision, Ouest-France souligne le caractère de « nouveauté » de cette déclaration présidentielle, tout en évoquant la livraison (non confirmée) « d'une douzaine » de canons Caesar. Commentaire de Ouest-France, « après les Rafale de l'armée de l'air et de l'espace et les frégates de la marine, c'est au tour de l'armée de terre de voir les " bijoux de famille " quitter le bord ». Mais ce quotidien ne fait en revanche pas de commentaire sur le caractère sensible de ces livraisons à l’Ukraine. Au contraire, il qualifie cette confidence présidentielle par lui recueillie de « petit scoop ».

Petit, ce scoop ? Tel n’est manifestement pas l’avis du journal Le Figaro. Lequel lui consacre en tout cas un article à part entière, en précisant que les missiles Milan sont « déjà arrivés » en Ukraine et que les Caesar sont « en cours de livraison ». Le Figaro signale par ailleurs que les artilleurs ukrainiens appelés à manier ces énormes canons allaient être formés « en France à partir de samedi ». Aujourd’hui, donc.
Présidentielle, ultime apnée
J-1 pour la présidentielle. A l’aube de cet ultime duel, la France retient son souffle. Et pas seulement la France. « Étrange veillée d’armes, remarque en Une Le Figaro. La politique, ces derniers jours, malgré le débat, malgré les meetings, semblait comme assourdie. Le grand rendez-vous démocratique qu’est l’élection présidentielle relégué au rang des préoccupations secondaires. Pourtant, la guerre est en Europe, l’économie mondiale retient son souffle, la menace islamiste couve toujours et l’instabilité générale devrait être accentuée par la possibilité d’une alternance politique périlleuse », énonce ce quotidien. 

Car, avertit Le Figaro, « la vérité des urnes n’est pas celle des sondages, il faut donc conserver, malgré tous les signaux convergents, une prudence vigilante. À l’heure du bilan, il est une inquiétude que le résultat attendu ne parviendra pas à dissiper. Celle de la désaffiliation civique, de la dépolitisation de la vie publique. Campagne atone, polémiques consternantes, gravité introuvable, espérance congédiée, la grande délibération présidentielle a été réduite aux batailles d’images et de chiffres », déplore ce journal, en évoquant « ce moment décisif de notre histoire ».

Décisif, ce moment ? « Est-ce le scrutin le plus décisif de la Ve République, se demande ainsi le site du magazine Challenges ? Si la France - et le monde - retiennent leur souffle, c'est parce que l'enjeu colossal, inhérent à tout scrutin présidentiel, est encore exacerbé par la possibilité de voir l'extrême droite prendre le pouvoir. Et diriger une puissance mondiale, membre du conseil de sécurité de l'ONU, dotée de l'arme nucléaire, énonce Challenges. Le résultat est scruté de près à l'étranger, où l'on guette avec angoisse une réplique des séismes populistes du Brexit et de l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis ».
Drogba, la crainte du carton rouge de la FIF
L’élection du président de la Fédération ivoirienne de football, enfin, avec le choix de son nouveau président aujourd’hui, à Yamoussoukro, capitale de la Côte d’Ivoire. Didier Drogba est candidat, mais « pas favori ». C’est ce que signale L’Equipe, même si la « participation au scrutin » de l’ancienne star du foot ivoirien comme, notamment, du club anglais de Chelsea, « résonne déjà comme sa première victoire ». Le quotidien sportif français souligne qu’en Côte d’Ivoire, « comme au Cameroun, avec Samuel Eto’o, la rue a déjà voté. Mais ce n’est pas elle qui décide ». L’Equipe signale qu’à Yamoussoukro, l’ambiance est « très tendue en dépit des sourires de façade. La crainte de débordements, en cas d’échec de Drogba, inquiète ».