Un choc visuel à nouveau, ce lundi matin dans les kiosques. Avec des images que l’on voit depuis quelques jours maintenant, mais auxquelles il reste difficile de s’habituer. Les stigmates de l’offensive russe qui se poursuit en Ukraine : des rues défigurées à Kiev, Kharkiv et dans d’autres villes, des véhicules incendiés, des immeubles gravement touchés... Et il y a, pour attraper l’œil dans les kiosques également ce matin, cette Une intégralement bleue et jaune, couleurs du drapeau Ukrainien. C’est Libération qui la livre, on peut lire : « Face à Poutine, le branle-bas de combat ». Car, « pour la première fois », l’Union européenne va fournir des armes aux ukrainiens.  « Une décision historique » selon Libé pour qui l’Europe « entre dans le monde d’après », pour « contrer un Poutine sans limites qui a brandi la menace nucléaire ».
Une menace nucléaire à prendre au sérieux
« Poutine brandit la menace nucléaire », ce sont également les mots à lire en Une du Parisien Aujourd’hui En France. Elle nous montre un Poutine froid et déterminé, Le Parisien nous parle d’un « chantage nucléaire à prendre très au sérieux ». « C’est la troisième fois au moins que [le chef du Kremlin] agite le spectre de l’arme suprême », souligne le journal. La première fois, « c’était à Moscou, en présence d’Emmanuel Macron, en visant expressément la France », nous rappelle-t-il. Alors « coup de bluff ou risque réel ? » s’interroge Le Parisien. En tout cas, c’est certain : « la guerre vient de changer de nature », répond quelques lignes plus loin le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre. « La menace d’une guerre à composante nucléaire ne doit pas être prise à la légère », analyse-t-il.
Une guerre pouvant se prolonger
Surtout face à un Vladimir Poutine de plus en plus isolé, et dont l’armée semble quelque peu s’enliser. Tellement que l’édito du Figaro se demande : « Le tsar a-t-il sous-estimé ses adversaires ? ». « Ce devait être une guerre éclair, au point de ne même pas mériter ce nom, une "opération militaire spéciale" dont il serait superflu d’informer le public en Russie », ironise Le Figaro. « Mais voilà qu’au quatrième jour du scénario, « la perspective est en train de changer : L’armée ukrainienne et la population elle-même refusent de se coucher devant l’envahisseur. Et Le jeune président Zelensky, passé des paillettes de « Danse avec les stars » au treillis de combat, incarne la réalité de ce conflit » estime encore Le Figaro. Non, « l’invasion de l’Ukraine n’est pas la regrettable OPA hostile d’un pays frère, c’est un enjeu de vie ou de mort pour une nation qui refuse d’être asservie par un dictateur étranger. »
Préparer les opinions occidentales
C’est donc une longue guerre qui semble se dessiner, et on doit y être préparé. C’est « le prix de la démocratie », prévient La Croix. « Nous avons mis trop longtemps à comprendre que nous étions avec la Russie face à un « État voyou » ou, comme le disent les Anglais de manière plus imagée un « rogue state », rogue désignant le mammifère solitaire, souvent un mâle vieux, qui a quitté le troupeau et devient agressif ». Nous avons mis trop longtemps à comprendre, estime donc La Croix, mais « nous devons – enfin » être collectivement lucides : il n’y aura pas de compromis possible sur l’Ukraine ». Et c’est pourquoi, selon le quotidien catholique, « il faut se réjouir du haut niveau des sanctions adoptées ce week-end par les Européens et les Américains ». Même si ces mesures « ne seront pas sans conséquence sur les européens » en matière d’emploi et de pouvoir d’achat. Les dirigeants occidentaux doivent préparer leurs opinions à un conflit dur, dont les répercussions se feront sentir dans la vie quotidienne. C'est vrai, confirme Le Monde, il va falloir « assumer le coût des sanctions », mais « le moment est venu pour les dirigeants politiques européens d’affronter clairement le prix de la solidarité et d’y préparer les opinions publiques », peut-on lire. Car « reculer devant le cout des sanctions aujourd’hui, ce serait s’exposer à devoir payer un prix infiniment plus lourd si Vladimir Poutine atteint son objectif en Ukraine ».
La Fifa sous pression
Or, les Occidentaux semblent prêts à assumer, les sanctions pleuvent de partout. À tel point que, une fois n'est pas coutume, on parle géopolitique dans L'Équipe. La Fifa, la Fédération internationale de foot « a annoncé hier que la Russie jouerait sur terrain neutre ses matches à domicile », mais l'instance internationale est « sommée d'allée plus loin ». Plusieurs fédérations « poussent pour des mesures plus fortes », rapporte le quotidien sportif. On sait déjà que l'Uefa a choisi de délocaliser la finale de la Ligue des champions, prévue en mai à Saint-Pétersbourg, au Stade de France. Quand cela touche le foot, c’est que la situation devient vraiment grave...