Toute la presse française se fait ce samedi matin l’écho des déclarations de l’armée israélienne qui a annoncé intensifier ses frappes de manière très significative, et qui a aussi dit qu’elle allait, dès hier soir, étendre ses opérations terrestres dans l’enclave palestinienne… Des déclarations « sans entrer dans les détails » nous dit Libération, sans dire, ajoute le journal, « s’il s’agissait de l’invasion terrestre globale promise depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël ».

Le Monde aussi reste prudent…

… mais « le conflit a semblé rentrer dans une nouvelle phase » hier soir, peut-on lire sur le site du journal. Mediapart, de son côté, estime que « la menace semble avoir été mise à exécution. L'attaque intégrée et coordonnée par voie aérienne, maritime et terrestre contre la bande de Gaza commence à prendre corps » écrit le journal en ligne. Pour Le Parisien-Aujourd’hui en France, « certains observateurs évoquaient la possibilité » que cette offensive terrestre « ne soit jamais déclenchée » tant elle a été annoncée puis retardée. Mais de toute façon, « la guerre a bel et bien commencé » écrit le journal qui ajoute : « toute la moitié nord » de la Bande de Gaza « est réduite de jour en jour à un champ de ruines », et « la litanie des civils en détresse et des corps disloqués sous les gravats s’étale quotidiennement sur les photos des agences de presse palestiniennes […], chauffant à blanc une opinion arabe déjà très remontée contre Israël. »

Et en France, « la communauté juive craint pour sa sécurité » écrit Libération

« Plus de 700 actes antisémites ont été comptabilisés dans l’hexagone » depuis le 7 octobre, écrit le journal qui est allé à la rencontre des fidèles juifs devant la synagogue de Raincy, en région parisienne. La photo montre des militaires lourdement armés déployés aux abords de l’édifice religieux. « Que les policiers soient là, je les en remercie. Mais est-ce normal que pour venir prier, on soit obligés d’être protégés ? » s’interroge ou plutôt regrette le président de la communauté juive locale qui reconnait faire attention de ne pas « s’exposer » dit-il. « Il a renoncé aux grandes tablées au restaurant » écrit par exemple Libération qui a aussi recueilli le témoignage de Nathalie, elle raconte être allée dans une librairie juive du Marais pour acheter quelques livres. « Pour les emporter, j’ai demandé qu’on me donne un sac sans le nom du magasin » explique-t-elle.

La Croix aussi a recueilli des témoignages, publiés sur son site : témoignages de franco-israéliens, certains vivant en France, d’autre en Israël  

Et la guerre « les place face à un dilemme » explique le site : soit rejoindre Israël, soit rentrer en France. Pas question de rentrer pour Sabrina, coiffeuse en banlieue de Tel-Aviv. « En France, j’avais beau avoir une pratique discrète de ma religion, j’ai souvent été la cible d’actes antisémites » se souvient-elle, racontant aussi les moqueries subies par sa fille lors de sa scolarité, ou encore ce « sale juive » écrit dans leur cage d’ascenseur.

Ce conflit israélo-palestinien, il « ébranle la foi de Strasbourg dans le dialogue » titre pour sa part Médiapart qui s’est rendue dans la ville alsacienne…

… Une  ville pourtant « traditionnellement attachée à l’œcuménisme ». L’ambiance a clairement changé, le reportage évoque des tags antisémites dans les transports en commun, des injures, des menaces, et même ce jeune homme « interpellé après avoir été surpris frottant un couteau le long de la grille » d’une synagogue. « La communauté juive réclame un soutien sans équivoque » écrit Médiapart qui ajoute que les militants pro-palestiniens, eux, « se plaignent d’être muselés ». Le reportage revient notamment sur les arrestations lors d’un rassemblement pro-palestinien il y a quelques jours, c’était encore interdit... Il y a clairement eu une « bascule » ces trois dernières semaines explique pour sa part le Président d’une association qui vise à renforcer le dialogue entre le Maghreb et la France. « Nous préparons un concert dans une église protestante avec un chœur de réfugiés qui chantent en arabe » raconte-t-il avant de conclure : « je me pose des questions que je ne me suis jamais posées avant ».

Et puis « Les Meilleurs pour la fin » titre le Figaro

All-Blacks-Springboks, la finale de la Coupe du Monde de rugby, c’est ce soir. « La Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud ambitionnent de devenir la première nation à décrocher une quatrième couronne mondiale » nous rappelle le journal qui les qualifie de « Cadors du sud habitués aux grands rendez-vous, maîtres de leurs nerfs et de leur rugby ». Mais « il ne peut en rester qu’un » écrit L’Équipe qui parle d’une véritable « rivalité séculaire ». « Cette Coupe du monde » nous dit le quotidien sportif, « malgré sa livraison dans la douleur » (référence ici à l’élimination de l’hôte français par les Sud-Africains en quart de finale) a au moins « l’élégance de se conclure sur l’autre finale de rêve », entre « les deux meilleures nations de l’histoire de ce jeu ». « L’hémisphère sud ne perd pas le nord » titre de son côté Libération qui rappelle que les experts misaient plutôt sur « une passation de pouvoir », une victoire d’une nation du Nord, la France pour ne citer qu’elle. Alors c’est un « quasi-coup de théâtre, voire de massue » reconnait le journal. Mais ses confrères du Monde essaient de voir le verre à moitié plein : « Le rugby prend de la valeur », peut-on lire, auprès des entreprises notamment qui, nous explique l’article, conscientes du sens du collectif que dégage ce sport, sont de plus en plus nombreuses « à vouloir y associer leur image en soutenant financièrement les clubs ». « La fête est loin d’être finie » conclut Le Monde.