Avec ce constat : les enfants sont de plus en plus exposés… « Au début de l’épidémie de Covid-19, en 2020, rappelle Le Parisien, les enfants étaient jugés par le ministre de la Santé Olivier Véran 'peu à risque de formes graves et peu actifs dans la chaîne de transmissions du coronavirus'. Presque deux ans plus tard, seule la première partie de cette affirmation a résisté aux évolutions de la pandémie. La cinquième vague a en effet démontré le rôle des enfants dans les contaminations. En conséquence, en France, les autorités envisagent d’intégrer l’ensemble des 6 millions de 5-11 ans à la campagne de vaccination dès le 20 décembre. »

C’est l’une des mesures annoncées hier par Olivier Véran et par le Premier ministre Jean Castex.

« Depuis les vacances de la Toussaint, précise encore Le Parisien, le taux d’incidence chez les enfants ne fait que grimper. Il explose même ces derniers jours, avec près de 955 cas pour 100.000 enfants de 6 à 10 ans (430 cas en population générale). »
Mesures renforcées dans les écoles
Commentaire de Libération : « comment casser la dynamique des contaminations chez les moins de 11 ans : le sujet est particulièrement épineux…

Car il agite à la fois les parents et les enseignants, ce qui fait beaucoup de monde. On se souvient que le chef de l’Etat, après le premier confinement qui avait imposé la fermeture des écoles, avait dit 'jamais plus'. Pour lui, l’impact en termes de déscolarisation durable de certains enfants mais aussi de violences intrafamiliales était trop élevé. Grâce à la vaccination, qui limite considérablement les formes graves de la maladie, nous n’en sommes plus là, remarque Libération, même si la progression fulgurante de l’épidémie chez les 5-11 ans apparaît préoccupante. Pour tenter de l’enrayer, les mesures barrières vont être renforcées dans les écoles (port du masque obligatoire en extérieur et activités physiques limitées à l’intérieur). »
Le pari de la responsabilisation…
Et Libération de s’interroger : « Ces mesures suffiront-elles ? La période des fêtes de fin d’année est à haut risque, prévient le journal : elle s’apparente à un cluster géant avec une concentration de population dans les magasins, les trains et les restaurants. Et elle se traduit surtout par un brassage dangereux des générations. Les mesures collectives drastiques étant considérées comme trop risquées en période électorale, le gouvernement préfère miser sur la responsabilité individuelle. Un nouveau pari. »

En effet, renchérit Le Courrier Picard, « peu de restrictions mais de la responsabilisation. Et un rappel utile des vertus du vaccin et de la nécessité du rappel (…). Reste à savoir si cela sera suffisant pour 'sauver Noël', vrai enjeu économique et sociétal du moment. En tout cas, chacun a été placé devant ses responsabilités. »
Mou du genou ?
Un peu trop même, au goût du Midi Libre qui qualifie le plan du gouvernement de « mou du genou » : « Jean Castex a choisi de ne contrarier personne ou presque. Seules les discothèques sont priées de remballer leurs platines jusqu’en janvier. Quant aux enceintes sportives, aux commerces, aux lieux de cultes ou aux cinémas, ils resteront ouverts, sans jauge particulière, comme si de rien n’était. Même la Marseillaise pourra être chantée à tue-tête à la fin des meetings politiques. Au terme de 6 heures de conseil de défense, le gouvernement a tout de même décidé d’interdire… les pots de départ en entreprise. On croit rêver !, s’exclame Le Midi Libre. Personne aux apéros mais avec un plan 'mou du genou' comme celui-là, on sait déjà qui va trinquer. »
Asphyxie…
En fait, soupire La Charente Libre, « pour sauver Noël, il faudrait ne pas le fêter. (…) Dans cette France fatiguée de tous côtés, ces fêtes de fin d’année ne seront pas la respiration espérée. Au contraire, chacun se voit de nouveau incité à retenir son souffle. Au sens propre comme au sens figuré. Soignants comme population, la sensation est la même pour des raisons différentes : le pays n’est pas seulement fatigué par ces montagnes russes gravies le rocher de Sisyphe dans les bras. Cette épidémie est en train de nous asphyxier petit à petit. Et le bol d’air salvateur n’arrivera pas avant 2022. Au mieux. »