« Mais c’est quoi ce mois de mai ? », s’exclame Le Parisien. « Il y a tout juste une semaine, à la veille des saints de glace, le mercure s’était emballé à Bordeaux, grimpant pour la première fois de l’année jusqu’à 30 degrés. Un événement à l’échelle locale qui n’était en fait qu’un avant-goût de la chaleur torride qui s’abat en ce moment sur l’Hexagone. Particulièrement dans le Sud-Ouest, où des pointes à 35 degrés sont attendues d’ici la fin de la semaine. (…) Ce mois de mai pourrait être le plus chaud jamais enregistré en France », relève Le Parisien.

Explication avancée par le météorologue Guillaume Séchet, toujours dans Le Parisien : cette vague de chaleur est due à « des anomalies de pression atmosphérique depuis 2015, qui ont pour effet de faire remonter l’anticyclone des Açores beaucoup plus au nord de l’Europe. Cela a pour effet un temps plus calme et plus sec sur la France, qui subit de plus en plus une météo de type subtropical. (…) Il va falloir s’habituer à l’avenir à des printemps aussi torrides que celui que l’on connaît aujourd’hui. »

Même analyse pour un autre météorologue, interrogé par Le Figaro : « le dôme de chaleur n’est pas une situation rare, plusieurs sont déjà survenus en Europe, mais qu’il survienne en plein de mois de mai est surprenant, affirme Pascal Scaviner, responsable du service prévision de La Chaîne Météo. Il estime qu’une telle variabilité du climat s’inscrit dans le cadre du réchauffement climatique, et il prédit avec regret que ces dômes de chaleurs seront plus fréquents à l’avenir. »
Urgence écologique !
On est donc en présence d’un cas, on ne peut plus concret, de réchauffement climatique… Du coup, la question écologique se fait encore plus présente et pressante dans le débat politique.

« Changement climatique : ça urge, un peu, beaucoup… », s’exclame Libération en première page, avec cette photo d’Élisabeth Borne, la Première ministre, entourée d’une ronde de marguerites sur fond de paysage alpestre avec une éolienne sur le côté…

« Pas le temps d’attendre, lance Libération. Pas envie de laisser Élisabeth Borne s’installer dans l’enfer de Matignon, cette lessiveuse où parfois tout change pour que rien ne change. Or, cela doit changer. L’urgence climatique met sur les épaules de la nouvelle Première ministre une pression qui dépasse les traditionnels arbitrages entre ministères, qu’elle aura par ailleurs à prendre quotidiennement. On parle là d’un cap, d’un projet qui englobe tout ou presque, d’un changement de logiciel qui mette enfin le pays, ses acteurs économiques, ses grands corps d’État, ses administrations, ses corps intermédiaires, ses élus sur l’ensemble du territoire, ses associations, sa jeunesse, sa population en mouvement vers une véritable transition écologique. (…)

C’est (…) à ce tournant-là que le nouveau couple exécutif est attendu, notamment par les jeunes. Cela ne signifie en rien reléguer les autres chantiers, notamment sociaux, au second plan. Mais plutôt avoir la conviction que résoudre les maux qui plombent ce pays passe par cette révolution écologique. Bien sûr, cela prendra du temps. Pour ne pas en perdre davantage, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne doivent être convaincus qu’il n’y a pas (…) d’alternative. Le sont-ils vraiment ? »
L’Irak en voie de désertification !
Et il n’y a pas qu’en France qu’il y a urgence, bien sûr. Le phénomène de réchauffement est mondial… L’Inde et le Pakistan subissent depuis ces derniers jours des canicules, avec plus de 40 degrés. Et en Irak, des tempêtes de sable à répétition obscurcissent le pays, constate Le Monde. Autrefois, grenier à blé, l’Irak risque de devenir un désert dans quelques années. « Dans les deux décennies à venir, l’Irak pourrait faire face à "272 jours de poussière" par an, a récemment averti un responsable du ministère de l’Environnement. (…) Classé parmi les cinq pays au monde les plus vulnérables au changement climatique, l’Irak n’est pas préparé pour y faire face, avec des conséquences sociales et économiques potentiellement désastreuses. (…)

La désertification touche déjà 39 % de la surface du pays, pointe le quotidien du soir, et celui-ci perd chaque année environ 100 kilomètres carrés de terres arables. (…) Face à la multiplication des tempêtes de sable, et à la disparition d’étendues d’eau comme le lac Sawa en avril, une timide prise de conscience se fait jour au sommet de l’État, relève encore Le Monde. Une réunion d’urgence a été convoquée le 10 mai, en conseil des ministres, avec la présence d’experts. Le gouvernement a acté le déblocage d’un budget de près de trois millions de dollars pour des projets de lutte contre la désertification. » Une goutte d’eau dans le désert…