Le président l’a dit à l’Agence France Presse. « J’ai décidé de confirmer ma confiance à Elisabeth Borne ». À charge pour la Première ministre de trouver à former un gouvernement dans un arc allant du Parti communiste au parti de droite Les Républicains, en excluant, donc, La France insoumise et le Rassemblement national.

Mais les Français, en effet, ne sont pas contents du tandem Macron-Borne. Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 61% d’entre eux sont mécontents d’Emmanuel Macron, et 52% d’Elisabeth Borne.
La presse naufrageuse pour Macron
La presse hebdomadaire est naufrageuse comme jamais pour Emmanuel Macron. « La macronie au tapis, les coulisses d’une catastrophe », lance ainsi la Une de L’Express. « Dans l’étau lepéno-mélanchoniste, la tragédie française », enchérit celle de l’hebdomadaire Le Point. Emmanuel Macron, « le président relatif », formule celle de L’Obs. Celle de Marianne se demande si Macron est « hors d’état de nuire ? ».

Emmanuel Macron avait supplié les électeurs français de « ne pas ajouter un désordre français au désordre mondial », rappelle Le Point. « Il va devoir affronter les deux simultanément, et il porte sa part de responsabilité dans cette infortune. Depuis qu’il a perdu sa majorité parlementaire, le 19 juin, la France est devenue un risque politique pour l’Europe et un sujet majeur d’inquiétude pour nos voisins et nos alliés », s’alarme Le Point.
Macron face à son destin
Ce président a deux obsessions, résume L’Express : « ne pas être celui qui transmet le pouvoir à un populiste ou à un radical, comme Barack Obama accueillant Donald Trump à la Maison Blanche ; ne pas être qu'une parenthèse dans l'histoire de la Ve République ».

Sûr de lui, Emmanuel Macron n’a rien vu venir. « Les éructations d'un Jean-Luc Mélenchon, clamant chaque jour son arrivée prochaine à Matignon, allaient, pour sûr, suffire à remobiliser les électeurs raisonnables dans un dernier sursaut. Raté », pointe L’Express.

Au magazine Le Point, un « intime » du président confirme que jamais Macron « n’avait envisagé ce scénario. Il s’est peut-être endormi sur ses lauriers (…) Lui qui voulait en finir avec des partis démonétisés – qu’il comparaît en 2016 à une "amicale des boulistes, sans l’amitié et sans les boules" – restera comme celui qui a ressuscité les combinazione de la IVe République », martèle cet hebdomadaire.

Constat partagé par L’Obs, qui dresse le bilan. « Une gauche rassemblée, une extrême droite décuplée, des Républicains revigorés, une majorité diminuée : Emmanuel Macron se retrouve assiégé au lendemain d’élections chaotiques. Son second quinquennat s’annonce infiniment plus ardu que prévu ».

D’autant que le contexte économique est inquiétant, souligne Marianne. « Alors qu’on nous avait promis les "jours heureux" après la crise du Covid, l’économie française s’enfonce de nouveau dans la dépression ».

Dans Marianne, le sociologue Jérôme Fourquet le remarque : « On se détourne aujourd’hui de l’isoloir comme on se détournait hier de l’église ». Et Marianne y va de sa formule : « Les bureaux de vote brûlent, et nous regardons ailleurs ! Ces législatives ont confirmé que les électeurs fondaient aussi vite que la banquise ».
Rachel Keke, de l’ombre à la lumière
La presse salue enfin les nouveaux entrants à l’Assemblée nationale. Parmi ces députés, Rachel Keke. Selon Paris Match, Rachel Keke, femme de ménage franco-ivoirienne animatrice d’une grève contre la direction de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris, fait partie de celles qui « pourraient jouer un rôle majeur pendant les cinq prochaines années ». Rachel Keké ? C’est, pour Paris Match, « la représentante des invisibles ».