Les ministres de l'intérieur et de la justice français ont discrètement  fait passer une mesure instaurant un fichier biométrique pour chaque  français, une première depuis 1940. 


 La semaine dernière je vous parlais de la militarisation de la police et  de son impunité augmentée, voilà qu’un nouveau chapitre s’écrit en  terme de libertés publiques et d’émergence d’un état policier.   Pendant que chacun prenait ses vacances de la Toussaint, notre joyeux  tandem tandem Jean Jacques Urvoas et Bernard Cazeneuve ont fait passer  en douce une mesure qui met en place un nouveau fichier biométrique pour  toute la population.  Alors, jusqu’ici on avait le fichier des délinquants et leurs délits,  maintenant on va avoir un fichier des gens honnêtes et puisqu’on a rien à  leur reprocher, qu’est ce qu’on va mettre dans ce fichier TES « Titres  électroniques sécurisés »  


L’état civil 


Couleur des yeux 


Taille 


Adresse 


Filiation des parents


 Image numérisée du visage


 Empreintes digitales 


Signature numérisée  


Adresse mail 


Numéro de téléphone 


Tarif du timbre payé 


Et même le code de connexion internet lorsqu’on fait la demande de  passeport ou de CNI en ligne.  Et qui pourra utiliser ces fichiers TES? Le Ministère de l’intérieur, la  police nationale, la gendarmerie, les services de renseignement, les  préfectures, la direction central de  la police judiciaire et donc par  conséquent Interpol et le système d’information de l’espace Schengen.  Quand on combine ce fichier TES avec la loi sur la surveillance passée  en Juillet 2015 pour enregistrer toutes nos conversations téléphoniques  ou en ligne, les sites que nous visitons, les livres que nous achetons,  nos messages sur les réseaux sociaux, les films que nous regardons, les  personnes que nous contactons et à quelle fréquence, l’installation de  micros dans n’importe quel domicile sans passer par le juge; on ne peut  plus dire que nous vivons dans un  état de droit et de libertés mais  sous l’autorité d’un état libre de toute contrainte.  Pour info, la seule fois où la France a établi un fichier général de la  population, c’était sous Vichy, en 1940.  


Avec le projet de déchéance de nationalité voilà une deuxième mesure  sous un gouvernement de gauche qui nous renvoie à la collaboration.  Pour les naifs qui voudraient croire qu’une telle base de données serait  inviolable, je rappelle qu’en   2006, une base de données similaire  avait été volée au gouvernement Israélien et…et… mis en ligne, rien que  ça. De leur côté, le Conseil national du numérique (CNNum) et dans une  moindre mesure la Commission Nationale Informatique et Libertés ont  étrillé le projet  Mais comme toujours, le problème ne vient pas des hauts fonctionnaire  mais de nous même.  Qui ne s’est jamais dit: “je m’en fiche, je n’ai rien à cacher” Et oui personne n’a tellement rien à cacher que personne ne met de  verrous à sa porte, de rideaux à sa fenêtre, de codes à ses comptes  Facebook, twitter ou à sa carte de crédit.  Est ce qu’on a le même comportement dans notre intimité et en public? Et  si je vous dis qu’avec cette surveillance de masse, on risque de ne  plus avoir d’intimité?  Donc quand on combine, loi de surveillance, fichage de la population,  surarmement de la police et opacité de l’état avec en plus la répression  de l’état d’urgence, je me pose une question;   




Mais au fait, si l’Etat nous surveille qui surveille l’Etat?